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Headhunters de Morten Tyldum avec Aksel Hennie, Nikolaj Coster-Waldau

Par Kojimaemi
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L'Histoire: Roger Brown, un chasseur de têtes réputé, vole des oeuvres d'art pour maintenir un train de vie confortable et offrir de coûteux cadeaux à sa femme. Lors du vernissage de la galerie d'art de sa femme, il rencontre Clas Greve et découvre que ce dernier vient d'hériter d'une toile de Rubens que l'on pensait perdue pendant la seconde guerre mondiale.

Headhunters est une pépite norvégienne qu'il est difficile de ranger dans une case. Le film s'ouvre sur le personnage de Roger Brown, homme d'1m68 paradoxalement orgueilleux et affublé d'un complexe d'infériorité dû à sa taille. Autant dire tout de suite qu'il est très antipathique. Il est odieux, prétentieux, sarcastique et méchant, même envers sa femme. Difficile de s'attacher à lui. Et pourtant... L'enchaînement de plus en plus improbable des événements permet au spectateur de comprendre qu'il se cache derrière une façade pour masquer ses peurs. Mais revenons-en au film à proprement parler. Il débute donc sur le quotidien d'un voleur d'oeuvres d'art et j'ai naïvement pensé que j'allais voir un Ocean's Eleven venu du grand nord. Je ne pouvais pas plus me tromper! Dans le quotidien de Brown débarque Greve, un homme très séduisant qui ne laisse pas la femme de Roger indifférente. Mu par la jalousie et le besoin d'argent, Roger Brown vole le Rubens de Greve sans grande difficulté. Et c'est à ce moment que tout dérape. Il retrouve son complice, qui revend les tableaux escamotés, à moitié mort dans sa voiture. Commence alors une traque sanglante et sans merci dont Roger ne sortira pas indemne.

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Comme je le disais, Headhunters est inclassable. Il démarre comme une sorte de caricature sociale, bifurque sur un banal film d'action avant de sombrer dans un thriller sombre et trash agrémenté de scènes totalement surréalistes quand un Roger couvert de merde essaie de fuir sur un tracteur sur lequel il a empalé un chien. Le scenario n'a rien de classique et chaque nouvelle scène est surprenante, pour le plus grand bonheur du spectateur lassé des redites hollywoodiennes. Enfin de l'imprévisibilité qui tient en haleine jusqu'au grand final! Malgré la part d'ombre et de violence qui l'anime, ce n'est pas un film dénué d'humour, bien au contraire. Ce conglomérat d'éléments appartenant à des genres cinématographiques différents détone. C'est étonnant et rafraichissant.

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C'est Aksel Hennie qui incarne Roger Brown avec brio. Il est bluffant dans tous les registres, que ce soit en sale type égocentrique, en proie luttant pour sa vie ou en homme avide de vengeance. Il parvient à être à la fois tragique et comique, désespéré et désespérant. Il n'hésite pas non plus à se transformer physiquement en se rasant le crâne, signe que son personnage a franchi un cap important. Contrairement à Samson, la perte de ses cheveux le rend plus fort. Il devient implacable, même s'il ne comprend pas ce qui lui arrive. Face à lui, Nikolaj Coster-Waldau tient le rôle du beau gosse un peu givré, limite psychopathe. La sympathie qu'on éprouve pour lui au début du film est rapidement mise à mal, elle s'effrite et elle est lentement transférée à Roger à mesure qu'il s'humanise.

C'est malheureux qu'un tel film ait été condamné au "direct to dvd" parce qu'il est bien meilleur que certaines bouses qui sortent au cinéma et pourtant, il ne bénéficiait pas d'un budget énorme. Ce n'est pas un chef d'oeuvre mais il est atypique et ça fait du bien. Le cinéma européen, en particulier suédois et norvégien, a de beaux jours devant lui!


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