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Dick Fosbury, le saut en hauteur prend un nouveau départ

Publié le 05 novembre 2013 par Histoiredusport @Histoire_sport

Mexico 1968. Ces Jeux Olympiques représentent à bien des égards la resistance face à l’ordre établi. On pense bien entendu à Smith et Carlos le poing levé pour lutter contre le racisme aux Etats-Unis, mais Mexico ce n’est pas que ces images qui ont fait le tour du monde. C’est aussi Dick Fosbury, sauteur en hauteur qui  révolutionna son sport. Exit le ciseau et le saut en plongeon, Dick Fosbury innove et est le premier à sauter sur le dos, avec l’or olympique à la clé. La légende est née.

D’un saut en ciseau ou rouleau ventral au « Fosbury Flop »

 

saut en hauteur ciseau 1900

Le saut ciseau en 1900

Fin des années 1960, les sauteurs en hauteur maitrisent deux techniques: le saut en ciseau et en rouleau ventral. Les athlètes peinent à franchir la barre des 7 pieds (2,13mètres), un homme va alors révolutionner ce sport: Dick Fosbury. Ce jeune athlète d’une vingtaine d’années n’a jamais su s’adapter à la manière de sauter traditionnelle: le plongeon ventral. Pourtant, nombreux furent ceux qui tentèrent de lui inculquer la maitrise de cet art, sans succès.

Le jeune homme décide donc de sauter de manière particulière, puisqu’il tente de sauter en tournant le dos à la barre. D’abord moqué, ses performances inspirent ensuite le respect. 1.98m, 2.08m, 2.13m les hauteurs s’enchainent et la technique utilisée par Fosbury attise la curiosité.  Dans le même temps, des tapis viennent remplacer les fosses de sable utilisées auparavant, ce qui lui permet de pouvoir sauter sans peur de retomber en se blessant.

Si le saut sur le dos étonne, la particularité de ce saut tient également à une course d’élan dessinant une courbe. Cette course d’élan particulière n’était pas due à un calcul savant, où à toute autre raison logique mais à un arbre planté à côté du sotoir qui obligait le longiligne américain à prendre une course d’élan incurvée.

En 1968, les Jeux Olympiques se profilent à l’horizon. En janvier, Fosbury devient le premier homme à passer au dessus de 7 pieds soit 2.13mètres et domine les championnats universitaires et championnats du monde.

Fosbury, une médaille d’or aux Jeux Olympiques

Saut en hauteur, Mexico 1968, épreuve des Jeux Olympiques.
2,03m, 2.09m, 2,14m, 2,18m, Fosbury domine le concours de ces Jeux Olympiques sans aucun accro, sous les acclamations d’un public enthousiaste à la vue de ce sportif et sa technique novatrice. Alors qu’il est en lice pour l’or olympique, il tente 2m24, essai réussi. Ses adversaires ne peuvent franchir cette barre. L’Américain s’adjuge la victoire et par conséquent la médaille d’or dans l’euphorie totale. De nombreuses voix se font néanmoins entendre. « Pas réglementaire », « triche », « non homologué », la victoire de l’Américain fait jaser. Pourtant, rien dans les réglements ne permet d’invalider le saut, puisque Fosbury prend appui sur une seule jambe, seule contrainte stipulée par le règlement.

Il a pourtant fallu plus de 10 ans  pour que ce saut soit totalement adopté par tous les athlètes:  jusqu’en 1978 le record du monde chez les hommes étant détenu sur un saut effectué en ventral. Cette manière de sauter devient la norme à partir des années 1980, on l’appelle le « Fosbury Flop » du nom de son créteur.

A noter néanmoins que certaines sources font état d’un autre sportif ayant initié ce type de saut plus tôt. Bruce Quande étudiant du Montana lors d’un meeting universitaire aurait réalisé un saut équivalent en 1963. Bien au-delà de cela, rompre avec les codes, savoir  imposer des idées nouvelles et remporter la victoire; c’est finalement cela qui a fait la légende de Dick Fosbury : avoir été le symbole d’une rupture.


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