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François Hollande, l’homme qui n’est pas tombé à pic

Publié le 05 novembre 2013 par Nicolas007bis

CarolineLa fronde bretonne coiffée du bonnet rouge est symptomatique de l’état d’esprit qui sévit en France vis-à-vis de l’Exécutif.

La Bretagne va mal ou du moins elle va moins bien qu’avant. Quelques plans sociaux s’annoncent sur des activités qui ont pourtant fait sinon sa richesse du moins sa relative prospérité et la fameuse écotaxe a été la goutte de cidre qui a fait déborder la bolée.

Les manifestations de Quimper ont été l’occasion de vilipender le pouvoir, d’interpeller véhémentement François Hollande qui n’avait pourtant pas besoin de ça pour déprimer.

Pourtant, disons le tout net, le breton est injuste, dans cette histoire. François Hollande n’est pas pour grand-chose dans leur situation.

Les plans sociaux sont le résultat d’erreurs qui ne datent certainement pas du 6 mai 2012 et l’écotaxe tant dans son principe que dans ses modalités, a été initiée par Jean-Louis Borloo, sous l’œil bienveillant de Nicolas Sarkozy et dans une belle unanimité parlementaire.

Face à la colère des bretons enbonnetés, François Hollande a pris la seule décision qui vaille, il a suspendu la mise en place de la dite taxe et annoncé une concertation sur son devenir.

Sur cette affaire, je ne vois pas bien ce que l’on peut décemment lui reprocher …et pourtant !

D’une manière générale, on peut faire moult reproches à François Hollande et beaucoup ne s’en privent pas ou plus précisément ils sont peu nombreux à s’en priver.

Un certain nombre sont justifiés mais je crois que le véritable problème de François Hollande c'est qu'il est arrivé au mauvais moment.

  • Il arrive au moment ou l’endettement de l’Etat français atteint des sommets et s’avance inexorablement vers le montant astronomique de 100% du PIB et ou l’intérêt annuel de la dette est en passe d’atteindre 56 milliards d’euros.
  • Il arrive au moment ou l’Europe s’impatiente d’être toujours menée en bateau par les vaines promesses françaises.
  • Il arrive donc au moment ou il y a une impérieuse nécessité à sinon réduire l’endettement du moins à en stopper l’inexorable avancée.
  • Il arrive au moment ou l’exécutif précédent à déjà augmenté divers impôts et taxes du montant plus que conséquent de 32 milliards d’euros.
  • Il arrive donc à un moment ou le taux des prélèvements obligatoires s’approche dangereusement du seuil du supportable.
  • Il arrive au moment ou la croissance est nulle sinon légèrement négative.
  • Il arrive donc au moment ou sa marge de manœuvre est réduite à portion congrue, peu de place pour des prélèvements supplémentaires et pas de croissance pour augmenter les recettes.
  • Il arrive au moment ou les plans sociaux résultant d’une lente dégradation du contexte économique commencent à se multiplier, sans qu’il puisse faire grand-chose malgré l’activisme forcené de Montebourg.
  • Il arrive au moment ou la France est de plus en plus inquiète.
  • Il arrive donc au moment ou la France est de plus en plus impatiente et de plus en plus portée vers les discours faciles des populistes.

Non seulement il arrive au mauvais moment mais il y arrive avec une ribambelle de boulets à la patte.

Porté à la présidence par un Parti Socialiste plein d’idées préconçues que la réalité à fait voler en éclat, un PS de surcroit écartelé par des courants très opposés les uns aux autres, allié à des Verts incontrôlables, attaqué en permanence à sa Gauche par un Mélenchon qui en a fait depuis longtemps sa tête de turc, choisi faute de mieux par tous ceux qui ne voulaient plus de Sarkozy, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il était attendu au tournant.

Dans un tel contexte extrêmement difficile, François Hollande était-il l’homme de la situation ?

Facile à dire après coup, mais il semble que non. En 2011, les observateurs avertis pouvaient déjà relever un certain nombre de handicaps.

  • Il est socialiste et même si il est loin d’être le pire en la matière, François Hollande a quand même été un des leaders d’un parti bourré d’archaïsmes.
  • Il n’avait jamais assumé de responsabilités de haut niveau dans la vie publique, et l’essentiel de ce qui ressortait de son CV c’était son poste de Secrétaire Général du PS.
  • Il a toujours semblé être plus un homme de consensus qu’un homme de décision et de fermeté.
  • Sa ligne politique était déjà contestée par une grande partie de ses « partenaires » politiques.
  • Il n’était même pas certain d’être soutenu par son propre parti.
  • Sa campagne a été remplie de non dits et de flous ce qui pouvait laisser douter de sa stratégie ou pire encore qu’il en ait une.
  • Enfin, il n’a jamais su prendre la hauteur nécessaire pour présenter un véritable projet et de réelles perspectives pour la France de demain.

François Hollande n’a pas été l’homme qui tombe à pic, il n’est pas l’homme de la situation, il aurait pu être celui d‘une autre situation mais de celle-là, pas maintenant et pas dans ces conditions. Pour autant, ce n’est pas une raison pour en faire le bouc émissaire de tous nos malheurs.


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