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9 mois ferme

Publié le 06 novembre 2013 par Dukefleed
9 mois fermeDupontel se maitrise... du grand art
Ariane Felder, juge d’instruction vouée à une carrière brillante, apprend qu’elle est enceinte après 6 mois de grossesse. 6 mois auparavant avait lieu le réveillon au Palais de Justice ; soirée dont elle a oublié le déroulé. Remontant dans le passé pour comprendre cette grossesse, sa vie va basculer car heurtée de plein fouet par celle de Bob, un braqueur accusé de globophagie. Vous êtes donc bien dans un film de Dupontel.Le roi de la comédie française déjantée, irrévérencieuse et trash revient après avoir digéré ces 5 films précédents avec un cinéma jubilatoire plus abouti ; son meilleur film. J’avais pourtant déjà adoré « Bernie ». Du grand Dupontel : une énergie débordante, un montage hyper resserré afin de décupler l’impact des situations et des dialogues, un sens du gag grandguignolesque comme marque de fabrique,… En condensant son film, 1h20 seulement, il ne se perd jamais en route, garde le cap de l’outrance et offre un rythme endiablé à son film. Cette comédie burlesque au scénario sans faille ni facilité est assurément une des meilleures comédies françaises des 10 dernières années. Une véritable bouffée d’oxygène dans un cinéma français trop souvent cantonné à une distance timorée à ces sujets ; là çà ose, çà dépote un max.Là où on sent surtout la maturité de Dupontel, c’est qu’il parvient enfin à canaliser sa méchanceté débordante et son côté sale gosse assumé. Ce film est loin de n’être qu’un bloc de trash culture. Ici, il sait être tendre, émouvant tout en étant cruel ; une première judicieuse. Un monstre mais adorable en conclusion. Dupontel joue ici son personnage habituel de primate décérébré (comme Chaplin devenant Charlot le vagabond) mais il lui apporte une délicatesse et une humanité qui donne une autre envergure à sa créature. Grâce à cela, son film a un véritable ancrage avec la société. Son film n’est pas un film militant mais il met tout de même une belle charge à la justice sur le thème : forts ou faibles, la justice n’est pas la même pour tous.Et puis le casting est une belle claque. Le choix de Kiberlain dans ce rôle était surprenant. Le cinéma va devoir penser à elle maintenant dans des rôles à contre emploi. Bouillonnante d’énergie et de présence ; convaincu par le choix à la fin du film. Ce contremploi rend le personnage encore beaucoup plus crédible. Et puis les seconds rôles sont croustillants : Nicolas Marié, Christian Hecq, Bouli Lanners et la pige rigolote de Dujardin.Question réalisation, on sent qu’il doit prouver sa légitimité. De fait, il entame avec un long plan séquence super virtuose ; en se disant çà s’est fait. Mais il enchaine tout de même avec toute une gamme de déformations optiques et cadrages biscornus digne d’un Terry Gillian. Il assure aussi à ce niveau là, et parvient à donner une identité à son film.Découvert lorsque j’avais 18 ans avec ses one man shows, je suis plus que jamais un Dupontelophile… Si vous n’en êtes pas, j’hésiterais à vous le conseiller. 
Sorti en 2013

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