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Prisoners : Vive le -très- bon cinéma US!!

Par Filou49 @blog_bazart
08 novembre 2013

 prisoners

J'ai beau, comme je l'ai dit dans mon article du début de semaine sur Pierre Richard, défendre à bras le corps le cinéma français sur ce blog, je suis obligé de reconnaitre que si, en cette année 2013 les films français que j'ai pu voir étaient dans l'ensemble d'un niveau bien inégal, l'excellent cotoyant le médiocre, voire le très médiocre (on va pas balancer, j'ai déjà chroniqué sur la plupart de ces longs métrages), les films américains que j'ai pu voir jusqu'à présent en salles furent en général d'excellente qualité.

Certes, je pense que, comme j'en vois moins que les films hexagonaux, je les sélectionne un peu plus au départ, mais quand même, alors qu'on arrete pas de parler de crise d'inspiration du cinéma holywoodien qui ne cesserait de s'enfermer dans des remakes de films étrangers et autres prequels de films de super héros, les films ricains que j'ai eu la chance d'aller voir en salles cette année sont quand même, en grande majorité, du top niveau.

La preuve  flagrante, encore, avec ce "Prisoners", sorti le 9 octobre dernier, un film dont je vous avais parlé quelques jours avant lors d'un billet concours pour vous faire gagner des places, et que j'ai pu voir le jour même de sa sortie avec un pote, ravi que, pour une fois, je lui propose de voir un film américain avec des acteurs qu'il connaissait (comment ca, Hugh Jackman serait plus connu que Pio Marmai?) et un peu plus d'action que des gens qui ouvrent une fenêtre dans un appartement du 8ème...

Et pourtant si le film est américain, son réalisateur Denis Villeneuve est francophone, enfin canadien plus exactement, et c'est grâce au succès énorme de son précédent film, "Incendies" , qu'il a pu avoir les coudées franches en tournant le projet qu'il désirait, et avec les acteurs qu'il voulait. Même si j'avais bien apprécié "Incendies", j'étais plus mesuré que d'aucuns, qui criaient au génie, et ma chronique de l'époque laissait d'ailleurs entrevoir quelques réserves sur le film.

Decouvrez-de-nouvelles-images-de-Prisoners_portrait_w858

Des réserves qui se sont envolées à la vision de ce Prisoners, qui, à mes yeux, est de qualité supérieure, même si dans l'ensemble, et surtout sur la blogosphère, le film fait (un peu) moins l'unanimité. Me concernant, j'ai trouvé le travail de Denis Villeneuve absolument extraordinaire, dans le sens où il arrive à contourner tous les pièges d'un scénario, qui dans l'absolu, pourrait faire penser à beaucoup d'autres (d'ailleurs on pense forcément à quelques récents films américains de Mystic River en passant par Zodiac ou Seven). En outre, il faut admettre que ce scénario et les thèmes principaux qui le traverse, renferment intrensèquement pas mal d'éceuils qui ont vite fait de plomber un film. Parmi ces pièges à éviter, citons notamment le voyeurisme et la déguelasserie lié au principe de la loi du talion, le pathos lié à la perte d'un enfant ou bien encore l'ennui correspondant à une investigation policière (un ennui que selon moi "Zodiac" par exemple n'arrivait pas à éviter)...

Le film ne tombe donc dans aucun de ces pièges tout en affrontant totalement des questions essentielles, en nous renvoyant très intelligement à nos propres convictions, qu'elles soient humaines,religieuses, morales ou judiciaires.

Contrairement à pas mal de films qui nous balance honteusement dans la gueule des relents d'auto justice sans contrepartie, le film  nous montre des personnages qui agissent selon leurs propres convictions, mais en doutant toujours du bien fondé de celles ci. "Prisoners" nous montre ainsi une Amérique plus trouble que celles que l'on voit dans les blocbusters traditionnels, une Amérique de ces banlieusards traditionnels (le film se passe dans la périphérie de Boston) avec ses croyances, ses démons intérieurs, une Amérique où règne la peur de l'autre, la tentation de l'autodéfense, et où  la folie et les névroses menacent d'éclater à tout instant.

Prisoners-Photo-Hugh-Jackman-Terrence-Howard-01

Cette réflexion subtile et intelligente sur la différence entre le droit et la justice, outre le fait qu'elle n'est jamais pesante,  se double d'une intrigue palpitante.

Il faut louer en effet ce scnénario tout plein de fausses pistes et de vrais indices, dans lequel Denis Villeneuve fait montre d'un vrai sens du rythme, et également d'une vraie maitrise de l'ellipse, rendant ces plus de  2 h 30 de film jamais ennuyeuses et toujours passionnantes à suivre.

Car au delà de la trame policière, pleine de rebondissements,  la mise en scène de Denis Villeneuve est implacable et très belle, suscitant un réel malaise, grâce à un travail sur la lumière et la photo (bravo au chef op des frères Coen, Roger Deakins), et qui arrive à nous immerger totalement, et ce, dès les toutes premières minutes dans l'ambiance de cette banlieue ténébreuse et au climat menacant.

Denis Villeneuve sait par ailleurs ménager de vrais moments de tension et d'effroi (notamment la scène avec les serpents dans les cartons ou celle dans le grenier du pretre), et ne perd jamais la tension du film jusqu'au bout de ce long métrage, défendus en outre par des acteurs -surtout masculins je dois admettre, les rôles féminins sont plus en retrait- très impliqués et très convaincants dans les rôles (Hugh Jackman et Jack Gyllenhall bien sur mais aussi Paul Dano dans un vrai rôle de composition, sans oublier le rare mais toujours excellent Terence Howard). 

Bref, par le biais de ce thriller absolument saisissant et fascinant, le cinéma américain continue de marquer de son empreinte cette excellente année ciné 2013.

PRISONERS - Bande-Annonce / Trailer #1 [VOST|HD]


http://www.lyricis.fr/tag/Prisoners/
Issu de la classe ouvrière de Boston, un père de famille apprend que sa fille a été kidnappée avec son meilleur ami. Il est persuadé que le détective en charge de l'affaire a bâclé l'enquête et se met à suspecter toutes les personnes de son entourage." itemprop="description" />

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