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Et si la DÉPRESSION accélérait le vieillissement – Molecular Psychiatry et Molecular Brain

Publié le 14 novembre 2013 par Santelog @santelog

Car ces 2 nouvelles études sur le vieillissement cellulaire, identifient des liens entre la dépression et un risque accru de maladies liées au vieillissement, comme les maladies cardiaques, le diabète, l’obésité et le cancer. Ces nouvelles données, publiées dans le revues spécialisées Molecular Psychiatry et Molecular Brain, suggèrent que la dépression est une caractéristique voire un marqueur et un facteur de vieillissement cellulaire.

Et si la DÉPRESSION accélérait le vieillissement  – Molecular Psychiatry et Molecular Brain
Le vieillissement cellulaire a déjà été caractérisé par le raccourcissement des télomères, des « capuchons  » de protection situés aux extrémités des chromosomes qui influent sur la rapidité avec laquelle les cellules vieillissent. Ces combinaisons d’ADN et de protéines raccourcissent au fur et à mesure de la division cellulaire pour compenser l’ADN perdu pendant la duplication et lorsqu’elles se désagrègent, les cellules vieillissent et meurent. La longueur des télomères est mesurée en paires de base (8000 paires de bases chez le nouveau-né vs 1.500 paires de bases chez une personne âgée de 65 ans), constitutives de l’ADN, et de nombreuses études ont déjà ainsi associé des télomères plus courts aux maladies liées au vieillissement.

·   La première étude, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, menée par des chercheurs de l’Université d’Amsterdam sur 1095 patients déprimés, 802 patients ayant été diagnostiqués de dépression mais rétablis et 510 témoins «  sains  », montre ainsi un nombre inférieur de paires de base (pb) et des télomères plus courts chez les personnes atteintes de dépression par rapport aux témoins sains. Précisément,

-   en comparaison avec les témoins sains : 5541 pb

-   les ex-patients dépressifs présentent des télomères plus courts : 5459 pb

-   les patients dépressifs, idem: 5461pb

Mais plus encore, l’étude associe (inversement) la sévérité et la durée des symptômes dépressif à la longueur des télomères même après prise en compte des facteurs de confusion tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, un IMC élevé et les autres facteurs connus pour accélérer le vieillissement cellulaire. Des données qui ne surprennent pas : Josine Verhoeven, chercheur à l’Université d’Amsterdam rappelle l’impact important de la détresse psychologique sur le vieillissement biologique et, concrètement, l’ » usure  » du corps. Et si, en conclusion, la réduction de longueur des télomères, soit environ 80 paires de bases peut sembler marginale, elle est, selon les chercheurs, significative en termes d’effet réel.

Reste pour ces patients, l’espoir de la télomérase, une enzyme qui permet de freiner le raccourcissement des télomères et donc le processus de vieillissement cellulaire. En particulier, une étude récente, publiée dans le Lancet Oncology a montré qu’un mode de vie sain pouvait, de manière dose-dépendante, augmenter l’activité de la télomérase, et ainsi rallonger les télomères et prolonger la vie. Et cet effet mode de vie réduit aussi le risque de dépression, précisent ici les auteurs.

·   La seconde étude, publiée dans Molecular Brain, démontre un autre aspect du lien dépression-vieillissement, en suggérant que certains antidépresseurs peuvent induire un état juvénile dans les neurones du cortex préfrontal. Le Dr. Tsuyoshi Miyakawa et ses collègues de l’Université de Fujita Santé montrent, sur des souris adultes, que l’administration chronique de l’un des antidépresseurs plus largement utilisé (fluoxetine ou Prozac, Sarafem, et Fontex), un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRs), peut induire un état juvénile comme dans certains types de neurones dans le cortex préfrontal. Alors que le développement et la maturation du cerveau ont longtemps été considérés comme un processus à sens unique dans lequel la plasticité diminue avec l’âge, leur étude suggère, en évaluant des marqueurs moléculaires de la maturation, un retour possible à une plus grande plasticité avec ces médicaments. Des résultats qui non seulement illustrent la possibilité de retrouver une sorte de jeunesse cérébrale dans le cortex préfrontal (la zone du cerveau impliquée critique dans des fonctions telles que la mémoire, la prise de décision, les fonctions exécutives, la personnalité et le comportement social) mais aussi le lien entre la dépression et l vieillissement. En effet, le dysfonctionnement de réseaux situés dans le cortex préfrontal et le système limbique est connu pour être impliqué dans la physiopathologie des troubles dépressifs. D’autres études restent nécessaires pour creuser la question dont les conclusions pourraient révolutionner la prévention et le traitement de différents troubles neuropsychiatriques et permettre l’amélioration de la qualité de vie d’une population vieillissante.

Source:

Molecular Psychiatry12 November 2013 doi:10.1038/mp.2013.151Major depressive disorder and accelerated cellular aging: results from a large psychiatric cohort study

Molecular Brain 5 November 2013doi:10.1186/1756-6606-6-43 Chronic fluoxetine treatment reduces parvalbumin expression and perineuronal nets in gamma-aminobutyric acidergic interneurons of the frontal cortex in adult mice(Visuel© Johan Larson – Fotolia.com)

Et si la DÉPRESSION accélérait le vieillissement  – Molecular Psychiatry et Molecular Brain
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