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Le Transperceneige (Snowpiercer) : l’oeuvre noire internationale de Bong Joon-Ho

Publié le 23 novembre 2013 par Tempscritiques @tournezcoupez

Avec Snowpiercer, le talentueux réalisateur sud-coréen Bong Joon-Ho signe sa première œuvre internationale. A partir d’une célèbre B.D française des années 80, le réalisateur donne vie à un récit post-apocalyptique dénué d’espoir ou ceux qui restent de l’humanité sont condamnée à errer dans un train cloisonné: Le transperceneige.

Par Rémy F.

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Sans se départir de son humour noir, de la satyre et de l’accent tragique et parfois radical de son œuvre générale, le réalisateur sud-coréen met en scène une odyssée humaine pessimiste et tourmentée dans lequel se croisent simultanément peur, angoisse, horreur mais aussi de la caricature et du burlesque. Le tout est exprimé dans des décors variés (chaque wagon du train recèle sa particularité) mais l’ensemble reste toujours écrasé par une délicieuse sensation de claustrophobie.

Autant le dire de suite, Snowpiercer est un film très noir et les spectateurs non-avertis courent le risque d’être marqués au fer rouge par l’ambiance de S.F post-apocalyptique. Il s’agit d’une œuvre très indépendante qui se démarque du système hollywoodien par son intrigue suscitant plusieurs réflexions (la lutte des classes typiquement Nieztchéenne, pessimisme alarmant, ou satyre de l’être humain en proie au désespoir). Malgré cette démarcation, le réalisateur n’hésite pas à s’entourer d’un casting international avec quelques stars du circuit américain.

C’est ainsi que l’on trouve (avec surprise et ravissement) un Chris Evans (Captain America) aux antipodes du traditionnel héros américain, l’acteur range sa cape Marvel pour incarner talentueusement un sombre anti-héros déterminé à aller de l’avant. Il est confronté à une Tilda Swinton caricaturale, brillante dans le rôle d’une passagère « de l’avant ». Le réalisateur sud -coréen n’oublie pas ses racines et s’entoure de deux acteurs issus de son pays : le remarquable Song Kang-Ho (un des meilleurs acteurs sud-coréen à ce jour) composant comme souvent le rôle d’un personnage complexe, à la fois drôle, intelligent et décalé. On pourrait continuer un moment à souligner la qualité du casting avec cette succession d’excellents seconds rôles : John Hurt, Ed Davis, Octavia Spencer, Jamie Bell, Ko Asung, etc…
Tous issus de divers horizons réunissent un formidable mélange culturel dans ce train qu’on pourrait juger comme une tour de Babel infernale rabaissé sur des rails.

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L’action est captée dans son intensité, certaines séquences étant sublimées par la musique de Marco Beltrami et la photographie d’Alex Hong Kyung Pyo . Plus les insurgés avancent dans le train, plus le spectateur rentre avec eux dans un monde fantasmagorique complexe, où violence et décalage mental semble hanter chaque recoin du train.
Cela dit cette adaptation flirte parfois malgré tout avec la grosse production, car le film de Bong Joon-Ho reste parfois assez impersonnel. La fin par exemple, aurait méritée d’être raccourcie.
Mais ne soyons pas difficile, le résultat reste dans sa continuité efficace et mémorable. Impossible de ne pas rester insensible devant cette envoutante « folie furieuse » sur rails.

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