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Nefertiti in the kitchen. "Un spectacle, ça doit être un cadeau !"

Par Titus @TitusFR

Issue de l'univers du théâtre de rue, Jennifer Rival forme avec le musicien rennais Nicolas Méheust le duo Nefertiti in the kitchen, qui assurera, samedi 23 novembre, la première partie de Lisa LeBlanc aux Vaches folks, à Cast. La chanteuse, qui a grandi dans cette petite commune de l'arrière-pays châteaulinois, y sera très attendue. 

Où avez-vous rencontré Nicolas Méheust, votre acolyte de Nefertiti in the kitchen ?

On se connaît depuis une dizaine d’années, depuis l’époque où nous étions étudiants à Rennes. Nous avions déjà collaboré sur différents projets en ce temps-là. Nos univers sont voisins et nous nous sommes construits ensemble. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Lui est originaire de Saint-Malo et travaille dans le milieu de la musique sur Rennes depuis 15 ans. Il a notamment collaboré avec Dominique A, Alan Stivell ou Percubaba, entre autres.

Vous-même avez grandi à Cast… Votre famille était branchée musique ?

Je suis née à Quimper, mais j’ai  vécu à Cast jusqu’à l’âge de 17 ans. Mes parents, qui y résident encore, ont toujours beaucoup chanté à la maison : des chants de marin, des chansons bretonnes, notamment à répondre… On allait danser dans les festoù-noz. J’ai vraiment baigné dans cet univers, étant petite, et c’est donc assez naturellement que je me suis tournée vers la flûte et la bombarde. J’ai même fait partie du bagad de Plomodiern. Une fois partie de Cast, j’ai ouvert mes horizons d’un point de vue musical.

(Photo : Lorenzo Gianmario Galli)

Vous n’êtes pas beaucoup restée au même endroit depuis votre départ ?

Je suis allée  terminer mes études secondaires au Canada,  à l’âge de 17 ans. J’y ai découvert un autre rapport à la musique. L’enseignement  y est tellement différent. A mon retour, j’ai fait partie d’un groupe rock à Quimper, avant de repartir, par la suite, au Portugal, en Suisse et en Italie.

Ces voyages étaient liés aux études ?

En partie, oui. J’ai préparé une licence de sociologie à Rennes puis au Portugal. En Suisse, j’ai étudié dans une école pour devenir enseignante de la musique par le corps, selon une méthode développée dans ce pays.

Vous aviez l’intention de devenir enseignante ?

Oui, mais l’appel des planches a été plus fort. J’ai fait beaucoup de théâtre de rue, notamment en Italie où j’ai pratiquement vécu trois années. Ma toute première pièce a  été présentée à Locronan en 2009. J’ai ensuite lancé la Compagnie Bluffonne, avec laquelle j’ai monté deux spectacles, « Pierrot blues » et « Noces de chiffon », qui ne sont plus joués depuis 2011. Nous nous sommes complètement recentrés sur les activités musicales avec Nefertiti in the kitchen.

Pour quelle raison ?

L’univers du théâtre en France peut être très ingrat pour de jeunes artistes cherchant à se lancer. C’était quasi mission impossible de faire notre trou. Pour vivre, il a fallu que je me tourne vers le théâtre de rue. Il y a un an et demi, j’ai voulu enregistrer un disque que je pourrais vendre dans la rue, à l’issue de mes spectacles. Je me suis donc rapprochée de Nicolas. C’est ainsi qu’est né l’album « Purple lady ». Par la suite, nous avons décidé de le présenter à deux sur scène, ce qui constituait un vrai défi. 

Comment vous répartissez-vous les rôles ?

Dans ce spectacle, il fait un peu l’homme-orchestre : avec une batterie au pied, un accordéon et parfois même une guitare, il représente l’ossature musicale du projet. Quant à moi, je chante principalement, mais je m’accompagne aussi d’un mellotron, d’un ukulélé ou d’une guitare. Et je joue aussi avec ma pédale de boucle. Nico est un excellent compère sur scène : on se complète à merveille. Nous avons énormément travaillé la mise en scène. Personnellement, j’ai fait beaucoup de danse et j’aime beaucoup l’univers du cabaret, qui me permet de m’exprimer d’un point de vue physique.

Quelle est l’origine du nom du groupe ?

Il existe plusieurs théories sur l’origine du prénom Jennifer. Certains disent que la racine de ce prénom provient de Nefertiti.  Il y a environ six ans, j’ai réalisé  un enregistrement dans ma cuisine. Il s’agissait d’une superposition d’ambiances : des sons de tasses de café, de robinets qui coulent…  J’ai songé à Nefertiti dans la cuisine. J’aime ce contraste : la reine de légende qui se retrouve dans un lieu du quotidien.

Vous tournez abondamment depuis quelques temps…

Nous avons effectué une cinquantaine de dates depuis le mois d’avril. Nous avons beaucoup de chance d’être épaulés par un très bon tourneur, Come on tour, qui s’occupe de nous trouver des concerts. Nous avons principalement joué en Bretagne, mais aussi dans la Manche, vers Bordeaux ou dans la Creuse. Je me suis aussi produite en solo en Italie cet été, comme j’ai pas mal travaillé là-bas. J’aimerais à présent présenter notre projet en duo à l’étranger, par exemple en Suisse, en Belgique ou au Canada. Nous chantons principalement en anglais, donc nous sommes tout à fait exportables.

Par contre, si vous avez beaucoup arpenté les scènes bretonnes, vous n’avez jamais joué en Finistère ?

C’est exact ! Et à Cast, l’ambiance promet d’être très familiale, dans cette salle que je connais depuis que je suis toute petite. C’est toujours plus  stressant de jouer devant des gens qui vous connaissent très bien. Mais ce n’est pas le même stress ; je sens que ça sera bon enfant ! Toute ma famille, des amis seront là !

Vous connaissez les Vaches folks ?

Je connais bien Roger Mauguen, l’organisateur de l’événement, et je trouve sa démarche géniale. C’est assez improbable de pouvoir entendre des artistes du calibre d’Eric Bibb ou Pura Fé à Cast. C’est une programmation toujours très originale. Quant à nous, nous ne sommes pas très folks, mais la musique de Lisa Leblanc étant elle-même difficile à classer, Roger a sans doute pensé que ça ne choquerait personne…

Qu’allez-vous jouer ?

Du Nefertiti, dont quelques nouvelles chansons qui devraient figurer sur un mini-album à paraître cet hiver. Et puis aussi des standards issus de l’univers du cabaret qui font partie du spectacle. Notre mise en scène est assez élaborée : nous proposons même cinq minutes de ciné-concert. J’aime que les gens s’amusent. Un spectacle, ça doit être un cadeau, et notre responsabilité, en faisant cette première partie, est de chauffer la salle pour Lisa Leblanc. Donc nous donnerons notre maximum pour ce tout premier concert en Finistère !

Propos recueillis par Titus le 18 novembre 2013.

En concert

En première partie de Lisa LeBlanc, aux Vaches Folks, à Cast, samedi 23 novembre 2013, à 20 h 30.

POUR EN SAVOIR PLUS

Le site officiel de la Compagnie Bluffonne

La page Facebook de Nefertiti

Pour commander l'album "Purple lady" de Nefertiti in the kitchen : Bandcamp


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