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[Critique] Don Jon

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche fr don jon
Je me suis laissé tenter hier soir par Don Jon, le premier film en tant que réalisateur de Joseph Gordon-Levitt, dans lequel il tient le premier rôle. Il interprète Jon Martello, un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon en raison de son talent à séduire une nouvelle fille chaque week-end. Mais pour lui, même les rencontres les plus excitantes ne valent pas les moments solitaires qu’il passe devant son ordinateur à regarder des films pornographiques. Un soir, il fait la connaissance de Barbara Sugarman (Scarlett Johansson), une jeune femme lumineuse, nourrie aux comédies romantiques hollywoodiennes, bien décidée à trouver son Prince Charmant. Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun. Bourrés d’illusions et d’idées reçues sur le sexe opposé, Jon et Barbara vont devoir laisser tomber leurs fantasmes s’ils veulent avoir une chance de vivre enfin une vraie relation…

Appréciant particulièrement le Joseph Gordon-Levitt acteur (Looper, The Dark Knight Rises, Inception, (500) Jours Ensemble…), j’avais hâte de découvrir le Joseph Gordon-Levitt réalisateur et, même si Don Jon ne m’a pas totalement emporté, je dois dire que je l’ai tout de même bien apprécié dans l’ensemble. Notamment parce qu’il regorge de bonnes idées, tant sur le fond que sur la forme. Ainsi, le montage se révèle rapidement assez dynamique, usant abondamment des plans courts et répétitifs. Ce qui correspond extrêmement bien au sujet d’addiction au porno dont traite le film, le héros répétant inlassablement les mêmes activités. Quant au scénario, s’il peut justement souffrir du caractère répétitif de l’histoire au bout d’un moment, il n’en demeure pas moins efficace et offre une galerie de personnages parfaitement ancrés dans la réalité. Du séducteur dérangé à la bimbo nunuche en passant par le paternel énervé, tous se montrent intéressants et s’avèrent au final plus subtiles qu’on aurait pu le croire au départ, ou en tout cas moins caricaturaux.

Photo don jon
Néanmoins, le parcours n’est pas sans accroc puisque le dernier tiers du film délaisse malheureusement son ton politiquement incorrect qui lui allait si bien pour verser dans quelque chose de beaucoup plus consensuel, presque moralisateur. Trop explicatif et démonstratif, le récit peine pour la première fois à convaincre et ce n’est pas l’apparition de l’expérimentée Julianne Moore qui y change quelque chose. En clair, la direction finale empruntée par le long-métrage est beaucoup trop prudente et conventionnelle, et dénote clairement avec le reste du film. Dommage ! Malgré tout, l’histoire se laisse suivre sans déplaisir grâce notamment aux dialogues percutants qui agrémentent la plupart des scènes. A ce titre, les échanges entre Joseph Gordon-Levitt et Tony Danza valent tout particulièrement le détour. Enfin, côté casting, les acteurs se montrent tous plutôt crédibles même si on pourra toujours regretter un manque d’attachement évident à certains personnages, ceux-ci étant parfois assez détestables.

En conclusion, malgré un dénouement relativement décevant qui nuit un peu à la qualité globale du projet, Don Jon est tout de même un premier film particulièrement prometteur. S’il peine parfois à décoller, il reste néanmoins plutôt agréable à suivre et donne déjà envie de découvrir les futures réalisations de Joseph Gordon-Levitt.



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