Yuksek : "le dernier Daft Punk ne me fait pas grimper au rideau"

A l’occasion du lancement de sa nouvelle application, Soundrop, Deezer organisait hier soir un chat en live avec le musicien Yuksek. Nous y étions. Petit récapitulatif.

Yuksek

Il est parfois difficile de définir son propre travail artistique. Allez donc demander à David Lynch comment il qualifierait ses films, et dans quelle catégorie il rangerait, par exemple, son dense Mulholland Drive ! Pourtant, la question semblait inévitable. Et comme on s’y attendait, Yuksek répond plutôt vaguement à la question. Ses albums tireraient plutôt vers l’électro, avec une nuance plutôt pop, peut-être vaguement disco. Mais le mieux, reste d’écouter, et de se faire une idée par soi-même :

Plutôt brune ? Plutôt blonde ? "Les deux", répond Yuksek. On décide alors de recentrer le sujet sur l’univers musical. Quelles sont ses influences ? Sa réponse révèle une certaine ouverture d’esprit. Yuksek semble avoir écouté de tout. La pop des années 70, Lou Reed et dérivés, James Murphy, Nirvana, Sonic Youth, mais bien qu’étant plus Beatles que Rolling Stones, Yuksek aime également le rap américain des années 90 et aborde furtivement Public Enemy et N.W.A. Il précise toutefois, bien que n’adhérant pas à l’adage du "c’était quand même mieux avant", ne plus trouver de bon rap aujourd’hui. Il en vient enfin à parler d’électro et évoque Laurent Garnier. Surprenant ? Non.

On en vient enfin à parler des artistes d’aujourd’hui. Chacun balance son artiste fétiche, demandant à Yuksek s’il aime ou non. La liste ne semble plus en finir. Lana Del Ray, Imagine Dragons, tout y passe. L’exercice finit par être longuet, mais on en apprend quand même un peu. Les artistes de l’année seraient donc, selon lui, Jagwar ma et Arcade Fire. En fond de chat tourne une playlist sélectionnée par Yuksek en personne. On y entend Chassol (un coup de coeur recommandé par l’artiste), mais aussi Foal, ALB (un de ses amis), David Lemaitre, Arcade Fire (bien entendu) et même le magnifique "Chloroform" de Phoenix. A ce sujet, on lui demande de nous en dire plus. "Je suis déçu par leur dernier disque, mais c’est un très bon groupe, et en live ils envoient".

"Chloroform" de Phoenix, en live chez David Letterman 

Et bien sur, la question à laquelle on s’attendait arriva. Elle était inévitable… et dans le fond, il est vrai, on a fort envie de savoir ce que Yuksek en pense : "Et les Daft Punk ?" Réponse surprenante de l’intéressé. On pensait bien sur que les deux français casqués étaient adulés par Yuksek. Que nenni ! "Le dernier album des DP ne me fait pas grimper au rideau." précise-t-il. "Mais cela reste un bon album. Un vrai album." Réponse quelque peu énigmatique, mais après tout pourquoi pas.

Des projets pour l’avenir ? Oui, un album. Des collaborations. Et une envie de collaborer davantage avec les techniciens lumière sur scène. "Souvent, sur scène, la lumière finit par l’emporter sur la musique." On comprend par là que Yuksek ne reste pas indifférent au côté visuel de la musique, de sa musique. Preuve en est avec ses propres clips. Alors forcément, on saute sur l’occasion pour lui demander ses goûts cinématographiques. Il cite Wes Anderson et David Lynch. Classique, mais nous voilà amis. Si ce n’est cette phrase qui s’en suit : "Les films français sont chiants". Heu… pas tous quand même Yuksek hein !

"Les films français sont chiants"

Pour l’avenir, Yuksek a des projets. "Un truc avec Alec Metric", un autre avec The Magician, qui s’appellerait Peter & The Magician (Peter, c’est Yuksek, de son vrai nom Pierre-Alexandre). Quelques EP sont disponibles à l’écoute sur Deezer.

20 heures. Le chat aurait duré près d’une heure. Yuksek tire sa révérence. Une belle initiative prise par Deezer qui rend solide un des meilleurs outils marketing à ce jour : le lien entre le public et l’artiste.

Et nous, on se quitte sur ça. Yuksek, of course :

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