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Le ramier supplante la tourterelle dans nos jardins

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Tous les ans, Natagora organise un grand recensement hivernal des oiseaux de jardin. Au fil du temps, l’étude des données permet de mieux cerner les populations d’oiseaux communs. Mais elle mène parfois à des constatations inédites, telle celle de l’évolution inverse du pigeon ramier et de la tourterelle turque! Une conséquence de l’urbanisation?

Pigeon ramier Photo JM Winants

En 2013, pour la première fois depuis le début des opérations de comptage, le pigeon ramier a fréquenté plus de jardins en Wallonie et à Bruxelles que sa cousine la tourterelle turque.

Pour la première fois également, le pigeon ramier était l'oiseau le plus fréquent en région bruxelloise (place autrefois occupée par le merle noir). Avec 53,7% des jardins fréquentés lors du recensement des oiseaux de jardin en 2013 (1er week-end de février), le ramier devance ainsi de peu la tourterelle (51,4%).
Le pigeon ramier est en plein boum démographique dans toute l'Europe occidentale. En Wallonie et à Bruxelles, sa fréquence a ainsi augmenté de près de 20% depuis 2004. Sur la même période, c’est  l’inverse qui s’est produit pour la tourterelle turque. Cette diminution ne semble par contre pas aussi généralisée que l'explosion du ramier, le déclin n’est pas généralisé à toute l’Europe.

Graphique-ramier-tourterelle

Le ramier chasse-t-il la tourterelle comme cela est suggéré par les résultats de récentes études en Grande-Bretagne ? Les deux espèces ont un régime alimentaire similaire mais n'occupent pas le même espace vital.  Une autre piste pourrait résider dans une réponse différente de ces deux espèces vis-à-vis de l'urbanisation. Le pigeon ramier n'est pas vraiment un citadin (il niche en forêt et fréquente les milieux agricoles en hiver), mais l'essor démographique qu'il connaît aujourd'hui le pousse probablement à diversifier ses ressources alimentaires. Ce qui l'amène à se rapprocher de l'homme et à visiter de plus en plus de jardins, même en ville.

Tourterelle turque
Photo A. Audevard

Paradoxalement, à l'origine, la tourterelle turque est une espèce profondément liée à l'homme, qui s’éloigne habituellement peu des habitations. Mais il est possible qu'elle n'affectionne pas autant les centres urbains que son grand cousin. D'après les renseignements apportés par les participants au recensement, son taux de pénétration en zone urbanisée semble moins important. Ainsi, elle aime les habitations et leurs jardins, mais plutôt en province. Dans le contexte actuel d'une urbanisation galopante où hameaux et villages finissent par se rejoindre, elle pourrait donc être défavorisée par rapport au pigeon ramier.
Ces analyses sont rendues possibles grâce aux dizaines de milliers de participants qui prennent part depuis 2004 au recensement des oiseaux de jardin, organisé chaque année par Natagora le premier week-end de février.

Le pigeon ramier (la palombe dans le Sud-Ouest)

Nettement plus gros que le pigeon domestique, il s’en distingue par deux taches blanches caractéristiques situées au niveau du cou. Sa robe est assez uniformément bleu clair grisé, tandis que son poitrail est plutôt rosé, tirant vers le blanc lorsqu'il se rapproche de la queue. Il construit son nid dans les arbres, y compris, et de plus en plus fréquemment, en milieu très urbanisé.

La tourterelle turque

Fameuse surtout pour son chant : "cou-coûh, cou", la tourterelle turque présente un plumage uniformément gris-beige si ce n'est le demi-collier noir qu'elle porte derrière le cou. Native d’Inde, elle s’est étendue en Asie puis en Europe durant le 20ème siècle. C'est la plus petite des trois. Elle niche dans les arbres ou parfois sur les bâtiments et vit dans les zones légèrement urbanisées : villages , zones rurales, parcs et jardins.

Communiqué de presse Natagora


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