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Le MoDem coincé entre son électorat et l'UMP parisienne

Publié le 01 décembre 2013 par Lheretique

J'avoue être assez ennuyé par la tournure que prennent les choses à Paris. Quand je discute autour de moi, je vois pas mal de personnes toutes prêtes à donner leur voix au MoDem (entre autres pour claquer les Socialistes ou Hidalgo) mais certainement pas à l'UMP.

Autant je me vois très bien me montrer convaincant pour emporter leur adhésion en faveur de mon parti, autant je ne vois pas ce que je pourrais dire pour les convaincre de voter UMP. Non seulement je ne le vois pas, mais je n'en ai pas même l'envie.

C'est un peu ce que je disais dans une note récente : Paris s'emporte au centre, pas à droite. Si on avait une sorte de Juppé à Paris, ce serait jouable. Les personnes auxquelles je pense ont plutôt une bonne opinion de Juppé. Elles pourraient voter pour lui. Fillon, ça passerait pour certaines d'entre elles. Le problème de NKM c'est qu'elle est très compromise dans le sarkozysme, primo, et que secundo, elle s'est lancée dans une course-poursuite à la proposition bobo tout en se montrant droitière quand cela n'avait pas lieu d'être.

Je ne dis pas que j'approuve Jean-François de s'être rallié à Hidalgo (loin de là, même) mais j'avoue que je peux comprendre qu'il freine des quatre fers, voire que la simple pensée d'une alliance avec l'UMP parisienne le révulse littéralement. Ce n'est pas tant de l'UMP en soi dont il ne veut pas (encore que...) que celle de Paris qu'il ne supporte pas. Après, il y a aussi des divergences sur la gestion de Paris, et, pour ce qui le concerne, j'ai aussi quelques désaccords avec lui (pas sur tout, mais quand même, il y en a et pas mineurs) sans pour autant me reconnaître dans ce que propose l'UMP.

C'est ça qui est triste, au fond : il y a la place à Paris, pour une belle candidature de centre-droit mais il n'y a personne pour l'incarner et en plus, il faudrait commencer par accomplir un travail d'Hercule à l'échelle politique : dégager les féodaux actuels. Mission impossible pour l'instant. Sans vouloir peiner Fred, je crois qu'il y a un de ses postulats qui est faux : celui de penser que l'électeur est naturellement bon. Il peut être au courant de toutes les manigances pourries de son élu, cela ne l'empêchera pas de voter pour. Pas sûr qu'il n'aille pas jusqu'à en approuver certaines. Il n'y aurait pas de Berlusconi en Italie ou encore de Dassault, Kastendeuch, Aeschliman, Balkany, Ceccaldi-Reynaud et quelques autres encore dans les Hauts de Seine. On peut informer de tout ce qu'on voudra un électeur, s'il a décidé de fermer les yeux, il le fera. 

Le malheur, c'est que la force centrale que Jean-François appelait de ses voeux, elle ne peut pas gagner toute seule. Lui, il préconise l'alliance à gauche. Moi, je suis favorable à l'indépendance ou une alliance avec une droite modérée. J'ai cru au départ que ce pouvait être NKM d'autant qu'elle avait donné des signes positifs en cherchant à dégager les Tibéri. Mais je crois que je me suis trompé. Je regrettais que Marielle ne mène pas une campagne centrale à Paris, mais il faut bien voir qu'elle est plutôt identifiée à gauche qu'à droite par l'électorat parisien, même si elle capte aussi un électorat de droite modérée.

Bref, c'est no future à Paris. Coincé entre l'UMP et Hidalgo.

Parfois, je me dis qu'il y aurait les Verts (au moins, ils ne feront pas de Paris un gros fromage à bobos et promoteurs immobiliers) mais ils sont tellement gauchistes, dogmatiques et anti-voitures primaires qu'on ne peut pas discuter avec eux. Pourtant, sur les fondamentaux, en termes d'environnement de vie (j'exclus tout le reste) ils sont probablement dans le juste à long terme.

Bref, c'est plié, on est reparti pour 5 années de bobocratie socialiste à Paris.


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