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Ils quittent le Front National… et mettent en évidence la faiblesse de ce parti

Publié le 02 décembre 2013 par Bernard Girard
Combien sont-ils? Quatre, cinq? plus? La presse a d'ores et déjà cité les noms de quatre militants qui ont quitté le Front National déçus, choqués… Il y a Arnaud Cléré, ex-militant UMP, qui dénonce les tatouages de croix gammées et les propos homophobes, Benoit Girard et Nadia Portheault qui dénoncent les propos racistes, Anna Rosso-Roig qui déclare : "quand on voit Marine Le Pen à la télévision, on ne peut pas imaginer à quoi ressemble l'arrière-boutique". Sans doute ces militants effrayés sont-ils plus nombreux. Beaucoup doivent partir sur la pointe des pieds en silence sans le clamer haut et fort de crainte du ridicule.
Naïfs, ces déçus du FN? Certainement. Voire même un peu niais : tous les reportages réalisés au sein du FN l'ont montré, il y a des racistes, des antisémites et des homophobes au Front National. Le plus surprenant n'est pas qu'ils existent (où se retrouveraient-ils sinon dans un parti d'extrême-droite?), mais qu'ils affichent sans la moindre gêne leurs opinions alors que Marine Le Pen et ses proches tentent depuis plusieurs mois de "dédiaboliser" le Front National.
On peut, naturellement, accuser Marine Le Pen d'hypocrisie, lui reprocher de faire semblant de s'en prendre aux extrémistes, c'est de bonne guerre. Mais il est une autre explication : qu'elle en soit tout simplement incapable, que l'exclusion de ces militants néo-nazi, néo-fascistes… ne vide le parti de l'essentiel de ses forces. Que le FN ne soit sans eux qu'une coquille vide.
Lorsqu'on compare le FN aux mouvements d'extrême-droite d'avant-guerre, une chose frappe : sa faiblesse. Il n'a ni la puissance intellectuelle de l'Action Française qui avait su séduire le quartier latin, Proust, Gide, Bernanos… ni la puissance militante des ligues qui pouvaient réunir des dizaines de milliers de militants dans de grandes manifestations (les grandes manifestations contre le mariage pour tous n'ont pas été organisées par le FN par des mouvements liés à l'Eglise catholique, ce qui est différent). En témoigne, l'incapacité dans laquelle il se trouve de présenter des candidats à peu prés présentables partout.
Les seuls succès du FN ont été électoraux et toujours… minuscules : gain d'un canton ici, de quelques places dans un conseil municipal là. Les bonnes performances de Le Pen à l'élection présidentielle, celles de son parti aux élections européennes ont pu faire illusion, elles ne doivent pas cacher l'essentiel : ce parti reste faible et ne doit son influence qu'à la peur qu'il suscite chez ses concurrents, peur que dès ses débuts, en 1984, les journalistes politiques ont attisée donnant aux provocations de son leader une résonance sans commune mesure avec son poids réel dans l'opinion.


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