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LA MARCHE, film de Nabil Ben YADIR

Publié le 03 décembre 2013 par Geybuss
http://fr.web.img6.acsta.net/pictures/210/537/21053766_20131029173427819.jpg   Synopsis : En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King.
Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.     Avec  Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, Jamel Debbouze -toile4.jpg     Mon humble avis : En 1983, j'avais 11 ans. Alors bien sûr, je n'ai aucun souvenir de cet événement historique et à l'époque, certainement que mes préoccupations me menaient vers des pensées plus futiles. Aussi, je suis ravie d'avoir vu ce film, oh combien intéressant, prenant, captivant, enrichissant. Dans un sens, il peut remonter le moral. Oui, il y a des jeunes et des moins jeunes, toutes confessions confondues, capable de s'unir et de défendre une cause dans un engagement hors du commun. Oui, la France ne semblait pas aller mieux que maintenant en 1983, au niveau climat socio-économique, et pourtant, la France est toujours debout, après des "hauts" et des bas. Alors peut-être que des jours plus lumineux reviendront... un jour. En même temps, c'est aussi déprimant car on dirait que rien n'a changé... Si ce n'est que les crimes racistes envers les beurs sont sans doutes plus rares que dans les années 80. Mais c'est toujours la même lutte, celle des droits, de l'égalité, de l'humanité qui s'est étendue à la France entière. Le ras le bol de la violence gratuite, d'où qu'elle vienne. L'envie d'être comme tout le monde, de travailler, de ne pas être jugé sur son faciès, ni sur son lieu d'habitation. Ce film est hélas d'autant plus d'actualité que des attaques verbales racistes envers notamment une femme politique ont occupé les médias ces derniers temps. Et pourtant, La marche le montre clairement, en France, le racisme est en fait plus social que réellement racial. Un blanc de cité, une homosexuelle vont subir autant d'attaques qu'un beur par exemple. Il est vrai qu'on reprochera rarement ses origines à l'éminent chirurgien de passeport moyen-oriental... Enfin, ne dissertons pas, parlons de ce film qui est un fabuleux hommage à une jeunesse qui défend ses droits et ceux des autres sans violence, par la marche revendicative à travers la France. Ces jeunes qui, au fil des kilomètres parcourrus, unissent, rassemblent et vont au bout de leurs idées, qui ont changé la France, en partie. C'est extrèmement bien joué. J'ai aimé faire tout ce chemin avec ces gens, hommes, femmes, jeunes, prêtre, musulmans, retraités, qui ont chacun leur caractère, pas toujours facile. Ces gens qui doivent se mettre d'accord. Qui ne renonceront pas malgré la violence et les agressions qu'ils subissent. Ils viennent du même endroits, mais sont tous différents, et mettent dans cette marche des convictions qui leur sont propres. Bref, je n'ai pas senti passer les 2h15 du film. Mon coup de coeur est total, même si je mets un bémol sur la présence de Jamel Debouzze dans ce film. Au niveau strictement cinématographique, Debouzze n'était pas du tout nécessaire. J'ai même eu peur qu'il fasse partir l'affaire en vrille. Mais en même temps, sa présence au générique peut attirer du monde en salle. Et puis, Debouzze est un fer de lance de la cause en France, de la lutte contre le racisme, de l'intégration, de la réussite. Donc, sans doute sa participation à La Marche porte peut-être ce film sur une plus haute marche médiatique !!! Ah, le bon jeu de mots ! Certes, en France, depuis quelques années, les raisons de marcher ne manquent pas, tant la colère du peuple gronde de plus en plus. Mais vous pouvez aussi marcher déjà jusqu'à votre cinéma, je pense que voir ce film est quelque part un acte civique. J'ose espérer que si la foule est au rendez vous de cette Marche, le gouvernement comprendra le message... je sais, je suis utopiste. Mais j'aime croire que la culture, intellectuelle ou populaire, peut changer les choses !

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