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Cinéma restauré, cinéma retrouvé : présentation

Par La Nuit Du Blogueur @NuitduBlogueur

NNul ne sera passé à côté des nombreuses re-sorties au cinéma de films classiques restaurés. Le phénomène a atteint le grand public avec l’époustouflante restauration de Metropolis de Fritz Lang en octobre 2011 que la Cinémathèque Française avait accompagnée d’une exposition. 

Autre succès public pour un classique bien plus récent : la mobilisation des internautes sur le site de crowdfunding Kisskissbankbank.com pour la restauration cette année des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. La société d’Agnès Varda, Ciné Tamaris, avait demandé la participation du public pour réunir la somme de 25 000€ afin d’achever le projet de restauration. 897 personnes se sont mobilisées et ont regroupé 49 029€, permettant ainsi à Ciné Tamaris de restaurer davantage d’oeuvres du réalisateur. La restauration initiale avait été accompagnée par de nombreux mécénats dont le Festival de Cannes. En effet, la sélection « Cannes Classics » a pour objectif, depuis sa création en 2004, de restaurer toutes les Palmes d’Or (Les Parapluies de Cherbourg est la palme d’or de 1964). Notons que la sortie des œuvres de Jacques Demy en version restaurée au cinéma avait également été accompagnée d’une exposition et d’une rétrospective à la Cinémathèque Française. Encore plus récemment, La Belle et la Bête de Jean Cocteau a profité des mêmes faveurs. 

La restauration des films est donc un sujet pleinement actuel. Depuis la révolution du cinéma numérique, les restaurations se suivent (et ne se ressemblent pas). 

En effet, l’affluence des projets pose la question des versions multiples : par essence, un film est fait en plusieurs versions (différents montages, version cinéma, version TV, version DVD, version internationale etc.). Pour les films anciens dont les copies sont retrouvées à travers le monde et les années, la question de la version originale est alors souvent problématique et nécessite une connaissance profonde de la phase de production du film. 

Certaines « restaurations » souhaitent aussi profiter des nouveaux moyens de production pour proposer au public contemporain une version plus « fidèle » aux intentions du réalisateur. Ces fausses restaurations dénaturent plus le film qu’elles ne le sauvegardent. 

Car au delà des restaurations numériques destinées à permettre une nouvelle exploitation du film par les nouveaux outils de projection, la restauration a pour but de faire durer le film dans le temps. Les copies pellicules comme numériques nécessitent un entretien conséquent pour ne pas se détériorer. La restauration des films anciens et abîmés est donc indispensable pour contrer leur disparition. Cette démarche est ainsi extrêmement cinéphile pour sauver et partager les richesses de l’art cinématographique. 

En restaurant les films de l’histoire du cinéma, les sociétés de production et les laboratoires les rendent accessibles au plus grand nombre. Ces films deviennent désormais visibles dans de plus grands réseaux de cinémas et trouvables en DVD et Blu-ray.  

Une coïncidence heureuse fait concorder notre sujet du mois avec le festival « Toute la Mémoire du Monde » à la Cinémathèque Française. Du 3 au 8 décembre 2013, vous pourrez profiter avec nous de nombreuses projections de films en copies restaurées. 

Marianne Knecht


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