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Interview découverte│astrodynamics «une petite volonté dans le noir»

Publié le 12 décembre 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Alors que les 35e Transmusciales se sont achevées dimanche, Astrodynamics revient sur son parcours et son passage à la 34ème édition du festival renommé de Rennes. Artiste en devenir, au charisme proche de celui de Gesaffelstein, Astrodynamics s’inscrit dans un courant à mi-chemin entre New Wave et électro. ATD s’est immiscé dans l’univers sombre de ce jeune rennais. Découverte

Interview Astro 1 INTERVIEW DÉCOUVERTE│ASTRODYNAMICS «UNE PETITE VOLONTÉ DANS LE NOIR»

« Je suis arrivé aux Trans en tant que petit rennais inconnu, qui jouait toujours dans le même lieu »

ATD. Gautier, tu nous parles un peu de la genèse de ta « pop-cosmique archi efficace » ? (Ouais je cite Tsugi, c’est beau ce qu’ils disent)

Astrodynamics. Mes débuts c’était à Vire. On avait un groupe de gros rock et j’étais chanteur. Un jour notre batteur est parti et à ce moment là je me suis acheté ma toute première machine qui était une boite à rythme, une Korg. Au fur et à mesure j’ai commencé à acheter de plus en plus d’instruments et on a continué avec mon guitariste (ndlr Hugo Lamy, Kim Novak, Chocolate Donuts). On a tranquillement dérivé vers un projet trip hop électro rock et puis au final on est parti chacun de notre coté, et moi, vers l’électro. Au début c’était vraiment du bidouillage, du bricolage même presque. Ça avait un coté plutôt minimal. C’était un peu le lien entre le hard rock et l’électro en fait. Et puis à un moment je me suis  dit « mais tiens c’est con j’étais chanteur avant ». Et donc à l’électro s’est ajoutée la voix et j’ai dérivé vers quelque chose de plus New Wave mais c’était pas volontaire du tout. J’ai vraiment commencé à chanter il y a 2 ans en live. A mon 5ème live, Jean-Louis Brossard m’a dit « vas y, viens faire les Trans » et puis ça a lancé un peu plus le projet.

ATD. Qu’est ce que ça t’a apporté de jouer aux Transmusicales ?

Astrodynamics. Je suis arrivé là bas en tant que petit rennais totalement inconnu, qui jouait toujours dans le même lieu. Ça m’a déjà permis d’avoir une certaine aura sur Rennes et puis de pouvoir rencontrer d’autres groupes. J’ai une tendance à être assez lent dans ce que je fais, à ne pas sortir de son lorsque je ne suis pas satisfait de mon travail et donc à ce moment la, j’ai du en sortir parce qu’il me fallait quelque chose de physique. J’ai été en enregistrement avec Olivier Bastide, (technicien son des Juveniles, O Safari, Popopopos …) . Ce fut très court, il y avait les Trans qui arrivaient et je bossais sur les bars en Trans au même moment. Ça m’a surtout boosté un peu moi même, ça m’a permis de récupérer un peu plus de visibilité et pas seulement à Rennes puisque j’ai fait le lancement de la soirée des Trans à Paris au point éphémère et j’ai rencontré pas mal de monde. C’est un tout et c’est aussi toujours plus enrichissant, c’est un bel avantage à mettre dans son CV.

ATD. Est ce qu’aujourd’hui tu as l’ambition d’aller de l’avant et de mettre en application de ce que t’ont apporté les Transmusicales?

Astrodynamics. On arrive aux nouvelles Trans (l’interview a été réalisé le 1/12/2013) et aujourd’hui j’ai envie d’aller plus loin. Je me suis dit que j’avais la capacité de jouer devant 2000 personnes alors c’est sur que ça booste pour la suite. Après je n’ai jamais pu vraiment sortir mon premier EP en jouant sur la communication puisqu’il est sorti au moment des Trans. J’ai aussi pensé à retravailler mon live. C’était une grosse pression de jouer aux Trans, surtout quand tu viens de Rennes. J’ai fais quelques dates cet été sur lesquelles je me suis bien amusé. Pour finir, je me suis concentré sur de nouvelles compos et je suis reparti en studio pour Baby Come Back. J’ai pas mal de compos prêtes et mon objectif est de ressortir un EP entre mai et juin.

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« Silence, violence, again… »

ATD. J’ai trouvé, en t’écoutant chanter, une belle similitude entre ton grain et celui de Ian Curtis (…) Alors est ce que justement tu t’inscris dans ce mouvement New Wave dont les Joy Division ont été les précurseurs ?

Astrodynamics. Je n’écoutais presque pas Joy Division. J’ai du en entendre à la maison quand j’étais jeune parce que mon père devait écouter mais avant d’en réentendre parler je n’écoutais pas. J’ai écouté pas mal de New Wave, quelques groupes belges, The Cure et sinon beaucoup de rock, et presque pas d’électro. Mais je me suis jamais dit « tiens je vais faire de la New Wave », c’est venu comme ça. C’était vraiment l’idée de poser ma voix sur la musique électronique, et je pense que c’est le lien des deux qui a fait ça.

ATD. Où vas tu chercher cette pointe de noirceur présente autant dans tes textes que dans ta musique ?

Astrodynamics. Mes textes, je les écris avec une parolière, Christel Vars. J’ai des lignes directrices, parce que je compose la musique. Je travaille pas mal autour de mots et de thématiques qui m’intéressent et qui me reviennent, silence, violence, again, une thématique qui a du vécu, des moments ou d’autres. Une petite volonté dans le noir donc. Ensuite, si je chante en anglais c’est parce que la voix qui m’intéresse un peu, c’est en anglais que j’arrive à l’avoir. Sur la musique électro, ce petit coté dark vient tout seul. Je me réveille pas en me disant « tiens je vais faire un petit morceau dark ce matin ».

ATD. Pourtant c’est ton univers, sur scène tu revêts un élégant habit noir. Pourquoi adopter ce style en particulier ?

Astro 2 INTERVIEW DÉCOUVERTE│ASTRODYNAMICS «UNE PETITE VOLONTÉ DANS LE NOIR»

Astrodynamics. Il y a un petit peu de création je vais pas te dire le contraire. Il y a quand même un certain décalage entre mes débuts et aujourd’hui. Si tu regardes la photo des trans, tu te demandes où est le rapport entre la musique et le personnage parce que c’était encore ma période un peu casquette. C’était une volonté de changer un peu d’habits sur scène et de faire plus simpliste, ce qui je pense correspond mieux à ma musique. Sur le coté dark de la scène dans la prestation, c’est plutôt dû au fait que j’essaye de vivre mes morceaux. Quand je les chantent, il y a toujours l’émotion de la création du morceaux qui est présente.

 » J’ai une place un peu batarde, de chanteur et de musicien électro »

ATD. On retrouve, dans le style que tu véhicules, un peu de Gesaffelstein, nouveau pionnier de la french touch. Tu te sens proche de sa musique ?

Astrodynamics. J’avoue que je n’ai jamais vu Gesaffelstein en live mais j’aime beaucoup ce qu’il fait et notamment les productions sur lesquelles il a récemment travaillé qui ont un coté noir et entrainant très intéressant. Mais de là à dire que je me sens proche ou que je me compare… Pas spécialement car je n’ai jamais cherché à faire un point de comparaison avec un autre groupe. Après le coté solo oui, mais je pense qu’il y en a eu pas mal et principalement dans l’électro, je pense qu’il y a une dimension un peu solitaire du musicien, que ce soit Gesaffelstein, Rone, ou même peut être, un peu plus proche de ce que je fais, Yan Wagner, quoiqu’il est entouré de musiciens en live maintenant.

ATD. Et ce n’est pas un chemin que tu aimerais prendre ?

Astrodynamics. J’envisage éventuellement, pour le prochain live, de bosser avec un clavier en plus. Donc oui c’est une question à laquelle je m’intéresse. Après je cherche vraiment la bonne personne qui sache être dans mon univers et qui soit un très bon musicien.

ATD. Qu’est ce que t’inspires la scène électro française en pleine expansion ? Est ce que c’est un moteur pour la suite de ton voyage ?

Astrodynamics. Je ne me compare pas vraiment à la scène électro. J’ai une place un peu batarde, de chanteur et de musicien électro, mais surtout pas DJ. Mais après, si je pouvais aller faire quelques concerts aux Etats Unis ce serait avec plaisir, en Angleterre n’en parlons pas. Même si je ne suis pas un inconditionnel de Joy Division, je suis un fana de Manchester, et puis il y a tout ce coté club underground qui m’attire. Après, sur la scène électro, Berlin c’est quand même une ville attrayante, il faut que quelqu’un me fasse venir jouer. Mais bientôt j’espère.

ATD. Le préfixe Astro apposé à ton nom renvoie aux astres, aux étoiles…

Astrodynamics. En fait, il me fallait un nom parce que je commençais à faire quelques concerts, du coup je suis allé chercher dans mes instruments, dans les trucs avec lesquels je compose. C’était à l’époque où je commençais à avoir ce coté basses assez lourdes mais avec des petites mélodies, des petits claviers. Là il y avait ce coté dynamics. Le coté astral, c’était plutôt sur les petits son qui se retrouvent sur les claviers, comme dans Baby Come Back. A l’époque, la voix était absente, mais je pense qu’aujourd’hui elle nous emmène un peu dans ce coté  lointain.

Comme il nous l’a si bien fait remarquer, Astrodynamics aime prendre son temps. Alors si vous trépignez d’impatience, vous pourrez le retrouver, (et peut-être le rencontrer) le 18 Décembre au 1988 Club à Rennes à l’occasion du Rennes Music Club #2 .


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