Tu peux garder un secret ?

La critique  

Un pur produit marketing décérébré

Delphine est une trentenaire célibataire qui travaille dans une agence de communication et n'en peut plus de ne pas avoir trouvé l'homme de sa vie. Pendant une énième soirée où ses collègues la bassinent pour savoir si elle est seule, elle décide de mentir et d'inventer qu'elle a une liaison avec le boss de la boite (Pierer Arditi). Mais la rumeur va se répandre à un tel point que tout le monde va la harceler pour obtenir ses bonnes faveurs et espérer se faire remarquer auprès du patron. Un farfelu concours de circonstances va faire que Delphine va bénéficier d'une promotion. Alors que tout le monde croit en sa liaison torride imaginaire, la responsable des resssources humaines (Laurence Boccolini), une femme forte et amoureuse en secret du patron (décidément) compte bien tout mettre en oeuvre pour prouver qu'elle ment. Delphine demande alors de l'aide à ses copines pour tenter de séduire l'objet de sa rumeur et quelque part de ses fantasmes. Mais pas de chance : celui-ci à une liaison avec une journaliste. De mensonges en quiproquos, la petite agence de communication va connaitre de grands moments d'hystérie...

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Alexandre Arcady et ses scénaristes ne se sont pas foulés pour écrire Tu peux garder un secret ? "Ce n'est pas de leur faute, c'est une adaptation" diront les défenseurs (mais y en a-t-il?) de cette énième comédie de trentenaire pompée sur Sex and the City. Il n'empêche que la moindre des choses aurait été de soigner les dialogues et de réunir un casting cohérent. En convoquant le trio de Arrête de pleurer Pénélope, le réalisateur a peut être réussi un petit coup marketing mais n'a clairement pas fait le meilleur choix artistique. En effet, le trio ne fonctionne pas du tout à l'écran. C'est mal joué, les dialogues sont brouillons et sans aucun intérêt, l'articulation laisse souvent à désirer. On attend au minimum de ce genre de films qu'ils nous divertissent. Mais ce nouveau long métrage tourne tellement en rond et s'appuie sur un tel néant scénaristique que très vite tout s'avère prévisible et pire, profondément ennuyeux. Les clichés s'enchainent à la vitesse de l'éclair, aucune émotion n'émane, reste quelques petits sourires de temps en temps pour se consoler (via le personnage too much mais assumé de Laurence Boccolini). Au milieu de ce carnage, Pierre Arditi fait ce qu'il peut. Croyait-il vraiment en cette histoire d'une mauvaise pièce de théâtre de boulevard ou avait-il besoin de s'acheter une piscine ?

Je ne pensais pas trouver pire qu'Enfin veuve cette année, mais là je tire mon chapeau. Réalisation de téléfilm + bande originale ringarde (qui ne colle pas du tout avec le côté branchouille parisien frénétiquement recherché ) + interprétation très mauvaise + scénario vu et revu = pur produit de prime time pour une chaine télé pas trop exigeante quant à la qualité. C'est plus navrant que marrant.

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