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Plein soleil - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de René Clément (1960 - France, Italie) avec Alain Delon, Marie Laforêt, Maurice Ronet, Elvire Popesco

Efficace !

L'histoire : Tom Ripley a retrouvé en Italie son ami d'enfance, Philippe Greenleaf, qui coule des jours heureux et oisifs auprès de sa fiancée, Marge. Mais ses milliardaires de parents aimeraient bien le voir rentrer au bercail et chargent Tom, moyennant "récompense" de le convaincre de revenir. Mais Tom et Philippe s'entendent à merveille et deviennent inséparables. Pourtant, Tom, au fur et à mesure que les jours passent, terriblement envieux, échaffaude un plan diabolique pour se faire passer pour Philippe, vider son compte en banque et peut-être même séduire la fiancée... Pour cela, il faut commencer par éliminer Philippe.

Mon avis : Cela faisait longtemps que j'avais envie de revoir ce film, pour pouvoir le comparer au remake Le talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella que j'avais trouvé décevant. Et bien l'impression se confirme : Plein soleil est bien plus pointu. Réalisation au fil du couteau, stylée, vive, fluide, avec de nombreux gros plans, superbes, un tas de détails qui nous montrent comment Ripley patiemment tisse sa toile, interprétation admirable et fascinante de Delon et une sensation d'étau qui se referme petit à petit alors que le héros, lui, ne se rend compte quasiment de rien et croit voir bientôt tous ses rêves aboutir.

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Le personnage est moins ambigü que chez Minghella, où Ripley semble carrément schizo ou psychopathe ce qui, curieusement, enlève de l'intérêt au film. Le Ripley-Delon, lui, est juste un voyou, avide d'argent, prêt à tout pour en avoir. Psychopathe aussi ? Non, pas vraiment ; on sent que le môme a morflé, qu'il a une revanche à prendre sur un passé qu'on ne connaît pas mais qu'on devine misérable, quelque chose qui justifierait sa soif de richesse et de plaisir. On a presque envie de le plaindre... Tout comme Philippe au début. Dans les deux cas, il existe chez les personnages une sorte de pulsion de mort, comme dans une tragédie antique : l'un est tellement blasé qu'il se pose des questions sur le sens de sa vie, l'autre est prêt à tuer pour sauter la barrière sociale et vivre chez les nantis... D'ailleurs, on sent une tension morbide entre les deux hommes, et même une attirance homosexuelle, à peine effleurée, presque impalpable, mais bel et bien là... De la haute voltige !

Les images sont superbes, Rome, la Sicile, le bateau, la mer, le soleil et le visage incroyablement beau de Delon. Echanges de regard bleu océan pour lui, vert kaki pour Marie Laforêt... magnifique ! Mais n'oublions pas Maurice Ronet, petit rôle puisqu'assassiné assez vite, mais absolument charmant en jeune homme insouciant, arrogant, voire méprisant envers cet ami pauvre qui l'envie... J'ai bien aimé aussi la prestation d'Erno Crisa, en policier italien futé, au sourire énigmatique...

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Le seul bémol : Marie Laforêt ne joue pas très bien, et ses répliques sont très empruntées.

A voir absolument !

A noter, au tout début, une toute petite apparition de Romy Schneider, alors fiancée d'Alain.


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