Louise Erdrich a grandi dans une réserve indienne du Dakota et plante le décor de ce somptueux roman au coeur de ses terres. Géraldine Coutts, Indienne de la tribu Ojibwa et généalogiste de la communauté, vient d'être victime d'un viol et est retrouvée prostrée par son mari et son fils Joe, âgé de 13 ans. Suite à ce drame, Géraldine est murée dans le silence et s'isole des siens. Son mari, juge au tribunal tribal, et Joe, son fils, sont bouleversés mais trouvent la force de débuter une enquête afin de lui rendre justice et honneur...
La force de ce roman tient, selon moi, à la voix narrative originale – Joe, adolescent de 13 ans. L'histoire est contée à travers ses yeux. Et quoi de plus saisissant qu'un enfant profondément blessé par ce que vient de vivre sa mère et désireux de la venger ... Difficile de poser ce roman au sujet hautement délicat mais écrit avec pudeur et grâce. Au fil des chapitres, Louise Erdrich fait renaître l'identité de ces communautés, nourries de légendes, de mythes mais aussi meurtries par tant d'injustice.
C'est une oeuvre forte dont le regard innocent de Joe offre une perspective différente et pose bon nombre de questions.
« Dans le silence du vent » a été couronné l'an dernier aux Etats-Unis par le National Book Award.
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