Magazine Culture

Un quart de siècle

Par Clementinebeauvais @blueclementine
J'ai 25 ans aujourd'hui! 

Un quart de siècle

ça fait donc un bail que je ne ressemble plus à ça


Je suis donc officiellement âgée d'un quart de siècle, et, comme Simone Weil me l'a obligeamment signalé ce matin dans ma lecture du moment, "à vingt-cinq ans, il est largement temps d'en finir radicalement avec l'adolescence..."
Ca, c'est fait, merci bien - l'adolescence, j'ai détesté, et j'ai été bien contente de la mettre de côté illico presto. Mais l'arrivée de ce vingt-cinquième anniversaire méritait bien un petit billet de blog sur là où j'en suis, les choses que j'ai faites ou pas faites, et les comparer à ce que je pensais, petite, que ce grand âge-là impliquerait...

Alors donc, quand j'étais petite...
Quand j'étais petite je n'aurais jamais pensé qu'à vingt-cinq ans, je serais universitaire.
Je n'avais jamais imaginé, jusqu'à très tard, que je deviendrais universitaire. Je me voyais d'abord être institutrice, puis travailler dans l'édition. Je détestais l'école, et j'avais dit à ma mère que je voulais arrêter les études à seize ans.
Même en licence, fraîchement débarquée en Anglicheland et ayant soudainement découvert que j'adorais les études, je ne pensais pas continuer en master. Même en master... il a fallu que ma directrice de mémoire me dise "Oh, candidate pour une bourse pour un doctorat, on sait jamais", et que ladite bourse soit décrochée, pour que je comprenne enfin que j'étais faite pour ça.
Quand j'étais petite, je n'aurais jamais pensé qu'à vingt-cinq ans, je serais sans enfants
Jusqu'à très tard (21 ans presque) j'étais convaincue que je voulais des enfants très tôt - 23 ans. Oui oui, 23 ans, limite tout à fait arbitraire mais très solide à l'époque. Comme vous pouvez le constater, je ne me balade pas avec un gamin de deux ans à mes côtés. Non seulement ça, mais en plus l'idée d'avoir des enfants, à présent, n'a jamais été aussi loin de mon esprit. Renversement total de situation depuis un ans ou deux, que j'attribue à beaucoup de choses différentes (peut-être que j'écrirai un billet dessus un de ces jours). 
Quand j'étais petite, je n'aurais jamais pensé qu'à vingt-cinq ans, je serais en contact permanent avec des centaines de personnes
Petite et ado, j'étais assez solitaire et je n'avais pas énormément d'amis. J'avais toujours pensé que je n'étais pas très sociable et ça ne me dérangeait pas; je me complaisais à me suffire à moi-même. Je n'aurais jamais imaginé, évidemment, qu'avec Facebook et les blogs j'aurais l'occasion de rencontrer des dizaines, voire des centaines de personnes qui partagent mes goûts et mes intérêts et avec qui j'interagirais quotidiennement, pour certain/es sans jamais les rencontrer.
C'est un aspect tellement précieux et enrichissant de mon existence que pour rien au monde je n'en changerais. Ces amitiés et connaissances n'ont de virtuel que leur manifestation - pas leur statut.
Merci, d'ailleurs, les blogopotes et potesses, pour vos commentaires et vos blagues...
Quand  j'étais petite, je savais déjà que je serais écrivain. Mais pas exactement comme ça...
J'ai toujours voulu, par contre, être auteure, et jamais à plein temps. Pour le coup, c'est fait, mais évidemment quand j'étais gamine j'imaginais autre chose. Des livres à succès instantané, des pluies de prix et des adaptations cinéma immédiates. Ca, a la limite, c'est normal.
Mais surtout je n'imaginais pas ce bizarre sentiment qu'on a par rapport aux livres qu'on publie, cette impression qu'ils ne sont pas-exactement-ça, qu'on n'arrive pas à écrire exactement ce qu'on veut. Pas du tout par rapport aux demandes des éditeurs, mais par rapport à soi même. Il y a toujours quelque chose qui manque.
Quand j'étais petite, je savais déjà que je m'intéresserais toujours à la littérature jeunesse et à l'enfance.
La littérature jeunesse et l'intérêt pour l'enfance ont toujours fait partie de ma vie. Même enfant, j'étais fascinée par l'enfance en tant que concept, sans le formuler de cette manière. Ma propre enfance, celle des autres, la fuite du temps. Les enfants plus jeunes me fascinaient. J'ai toujours dévoré des livres pour enfants, à tous les âges. Ado, je voulais être instit, puis j'ai compris peu à peu que c'était la théorie qui m'intéressait. Comme je l'ai dit plus haut, je n'aurais jamais cru que je deviendrais universitaire, mais je savais que ce que je ferais aurait un rapport avec l'enfance.
Quand j'étais petite, il y a beaucoup d'autres choses que je n'imaginais pas avoir vécues à vingt-cinq ans.
D'autres choses sont arrivées auxquelles je ne m'attendais pas. Vivre au Royaume-Uni, je n'aurais pas pu l'imaginer étant gamine, mais dès l'adolescence j'ai commencé à être intéressée par l'Angleterre et l'anglais. La naissance de mon intérêt pour la philosophie, un an ou deux après avoir quitté la France qui m'en avait un peu dégoûté, et l'importance de la philo pour mon travail actuel, je n'aurais pas pu les imaginer.
Ma personnalité a changé, bien sûr. Je suis beaucoup plus sociable et accommodante maintenant que je l'étais ado - je me sens plus équilibrée, moins irritable, et moins fermée. Mais aussi beaucoup plus stressée par le passage du temps, l'urgence d'écrire, de transmettre, de s'informer, de créer. Je m'ennuie moins vite, mais tout instant vide m'oppresse, je suis encore plus impatiente que quand j'étais enfant.
Et les vingt-cinq prochaines années, je les vois comme encore plus d'opportunités d'ouvertures et de découvertes, de nouveaux livres à lire et à écrire, de nouveaux amis. Et enfin s'installer, avoir ma maison à moi, un vrai travail. 
Mais surtout continuer mes projets, qui se fondent en 'un' projet, celui de réfléchir sous plusieurs formats à l'enfance, toujours, ce sujet qui me passionne et qui m'obsède, même si j'ai maintenant depuis longtemps quitté l'enfance et que je suis beaucoup moins sentimentale qu'avant quant à celle des autres.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Clementinebeauvais 5904 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines