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Homefront : ça tatanne

Par Vance @Great_Wenceslas

Pensé, produit et écrit par Sylvester Stallone, ce film a tout naturellement été proposé à Statham comme un passage de flambeau, déjà sensible sur les deux Expendables. Sly, après avoir un temps envisagé Homefront comme une fin possible à la saga Rambo, a choisi en effet de se désister au profit d’un homme plus jeune qu’il connaît bien.

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En déplaçant le cadre de l’intrigue dans les bayous de Louisiane (décidément très à la mode), le duo inamovible Stallone-King-Templeton (qui a œuvré ensemble sur une bonne dizaine de films depuis Copland) a choisi de miser non seulement sur le muscle, mais également l’ambiance particulière de ces lieux chargés de mystère.

Pour autant, le propos essentiel reposait tout de même sur l’action, et la façon dont un homme seul, motivé par l’amour de sa fille unique (qu’il élève seul), tient tête aux menaces pesant sur sa famille. En allant voir un film avec Statham, produit par Stallone, on se doutait bien que l’accent ne serait guère porté sur le caractère bucolique des décors (une jolie maison isolée dans les marais) ou sur la tendresse entre Maddy Broker et son costaud de père. Le fait est que la mise en scène un peu bancale (bien que négligeant les effets de style pour des cadrages serrés et efficaces) passe son temps à suggérer et hésiter et qu’on a souvent l’impression que le script a du mal à mettre bout à bout les éléments dont il est constitué.

Le nœud de l’histoire se tient à peu près : Broker, après avoir abandonné son impressionnante (et ridicule) chevelure d’agent de la DEA infiltré dans un gang de bikers passeurs de drogue, essaie de vivre tranquillement loin de ses anciens soucis afin de permettre à sa fille bien-aimée de grandir – et de monter à cheval, parce qu’elle le vaut bien. Il croise la route de parents peu amènes qui vont contacter un beau-frère roublard, lequel va tout faire pour nuire à Broker, quitte à l’éliminer lui et sa fille (et empocher dans le même temps un contrat juteux de distribution de méth’). Evidemment, Phil Broker n’est pas homme à se laisser faire et il le fera comprendre à tous ceux qui croiseront sa route, s’attirant les soupçons du chef de la police locale (joué par un Clancy Brown transparent). James Franco, en petit trafiquant sans scrupule, en fait des tonnes mais s’avère parfait dans ce rôle, à la fois détestable et inquiétant.

Sur les autres plans, ça se gâte. Si la jeune Izabela Vidovic séduit en fillette combative, on a plus de mal avec l’amourette naissante entre Broker et la psychologue scolaire (même si on y retrouve la ravissante Rachelle LeFevre), amenée avec lourdeur, tout comme les problèmes dans la famille Klum (ceux par qui tout va déraper) entre un gamin tapageur, une mère défoncée et un père veule. C’est encore pire pour Winona Ryder dont le rôle de « fille à motards » est très mal écrit.

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Sans doute fallait-il ça pour tenter d’enrober une très banale histoire de vengeance et de rébellion, ponctuée heureusement par quelques bagarres trop brèves (où Statham, mal servi par un montage épileptique, démontre toute sa classe de combattant viril) et de gros échanges de coups de feu. Lorgnant parfois du côté de Un flic à la maternelle (mais sans l’humour bon enfant) ou de Otage (mais sans le suspense), Homefront est un film d’action convenable, sans ennui, nouveauté ou ambition. Sans avenir non plus.

Ma note (sur 5) :

2,5


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Titre original

Homefront 

Mise en scène 

Gary Fleder

Date de sortie France 

8 janvier 2014

Scénario 

Sylvester Stallone d’après l’œuvre de Chuck Logan 

Distribution 

Jason Statham, James Franco & Winona Ryder

Musique

Mark Isham

Photographie

Theo van de Sande

Support & durée

35 mm / 100 min

Synopsis : Ancien agent de la DEA (Brigade américaine des stupéfiants), Phil Broker se retire dans un coin tranquille de la Louisiane avec sa fille pour fuir un lourd passé… Mais Broker ne tarde pas à découvrir qu'un dealer de méthamphétamines, Gator Bodine, sévit dans la petite ville et met en danger sa vie et celle de sa fille. Face à la menace et à la violence croissantes, Broker n'a d'autre choix que de reprendre les armes…


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