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Critique Ciné : Les Sorcières de Zugarramurdi, outrance jouissive

Publié le 14 janvier 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Les Sorcières de Zugarramurdi // De Alex de la Iglesia. Avec Carmen Maura, Hugo Silva et Mario Casas.


Avec Les Sorcières de Zugarramurdi on retrouve le Alex de la Iglesia barré qui se permet tout. Notamment un humour noir savamment dosé. Après Le crime Farpait (2004) et accessoirement Balada Triste de Trompeta (2010), on oublie rapidement le Alex de la Iglesia qui s’était paumé avec le très mauvais Un jour de Chance (2011) et accessoirement le très médiocre Un Crime à Oxford. La première partie de ce tout nouveau film est jouissive à souhait et surtout très drôle. Le film ne tombe pas dans les pièges dans lesquels il aurait pu tomber et ce n’est pas plus mal. Cela donne un film assez jouissif jusqu’à la seconde partie qui malheureusement casse tout le délire. Le film tombe dans un tourbillon de délires pas toujours très lisibles. Certes c’est fun mais c’est peut-être too-much. Au moins, le réalisateur et scénariste s’amuse et c’est déjà ça. Au début, j’avais peur de voir un film au rabais et finalement c’est tout le contraire. Je ne connais pas le budget mais tous les artifices esthétiques sont permis et cela reste assez correct.
En plein jour, un groupe d’hommes braque un magasin d’or de la Puerta del Sol à Madrid. José, père divorcé en plein conflit avec son ex-femme, Tony, son complice, sex-symbol malgré lui, Manuel, chauffeur de taxi embarqué contre son gré dans l’aventure, et Sergio, le fils de José, partent en cavale. Objectif : atteindre la France en échappant à la police… Mais arrivé près de la frontière française, dans le village millénaire de Zugarramurdi, le groupe va faire la rencontre d’une famille de sorcières, bien décidées à user de leurs pouvoirs maléfiques pour se venger des hommes…
Ce genre de film horrifique se déroulant dans une petite bourgade, c’est un truc qui fonctionne toujours sur moi. J’aurais cependant aimé que la folie de la première partie se poursuive dans la seconde mais de façon tempérée. Zugarramurdi, en plus d’être un nom qu’il fallait aller chercher, se trouve être le nom d’un petit village espagnol situé proche de la frontière avec la France. Les décors sont mystérieux et assez jouissifs dans leur ensemble. De plus, le film s’éclate avec ses sorcières qui sont pour le moment terriblement drôles. Comment ne pas rire face à cette bonne vieille femme qui perd la tête ou encore cette fille qui va tomber amoureuse de José. Le film délire tout au long, beaucoup plus que les précédents films de Alex de la Iglesia que je trouve beaucoup plus maitrisés de ce point de vue là. Mais le côté outrancier du film est une bonne chose. Surtout que le film choisi de mélanger les genres, du conte fantastique à film d’horreur de sorcières en passant par la bonne comédie parodiant le genre (comme il avait déjà pu le faire avec Le crime Farpait).
Je pense que ce film est avant tout un gros délire que le réalisateur a voulu se payer. Cela fonctionnera sur les aficionados du réalisateur et du genre, les autres peuvent passer leur chemin. Ce n’est pas le film du siècle non plus mais il y a tellement de bonnes choses dedans. J’ai passé mon temps à rire et à me demander où Les Sorcières de Zugarramurdi voulait en venir. C’est à mon sens bon signe. Ce qui m’a vraiment déçu c’est la fin qui tombe légèrement comme un soufflé. C’est dommage car à mon humble avis cela aurait pu donner quelque chose de beaucoup plus efficace si le ton du début était conservé. Sans parler du fait que les gimmicks (notamment l’homme dans le coffre, le duo de flics, etc.) sont bons. On ne peut que regretter le côté prévisible de certaines intrigues qui ne fonctionnent pas aussi bien que l’on aurait pu le demander. Je ne m’attendais pas à ce que Alex de la Iglesia fasse un nouveau bon film en tout cas, mais je me demande même si Les Sorcières de Zugarramurdi ne fait pas partie des meilleurs films de sorcières que l’on ait pu voir.
Note : 7.5/10. En bref, une très bonne et belle surprise. Alex de la Iglesia se permet tous les délires. Dommage que la fin tombe légèrement à plat puisque le reste est assez jouissif dans son côté outrancier.


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