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Frédéric Lefebvre, le nouvel homme fort de Sarkofrance

Publié le 12 mai 2008 par Juan
Frédéric Lefebvre, le nouvel homme fort de Sarkofrance
Très tôt, il nous avait intrigué. Il faisait partie des "hommes du Président," l'homme de l'ombre que les médias aime à débusquer.
Il y a 8 jours, il a signé un courrier attaquant l'impartialité de l'AFP. Pourquoi le secrétaire national de l'UMP en charge de l'économie s'occupe-t-il de la couverture médiatique d'une anecdotique chamaillerie prudhommale entre Ségolène Royal et ses assistantes parlementaires ?
Depuis quelques mois, Frédéric Lefebvre est omniprésent. Député UMP d'Issy-Les-Moulineaux, il revient de loin. Et il occupe le terrain: télévision publique, niches fiscales, Turquie, première bougie présidentielle, critique de l'AFP , etc...
D'où vient il ?
"Mon objectif de vie était que Nicolas Sarkozy devienne président de la République" avait il expliqué à certains, en juin dernier. Il a ainsi travaillé 15 ans pour la carrière politique de Nicolas Sarkozy. Mais son vrai métier, c'est lobbyiste. PIC CONSEIL s'est associée en 2004 à une autre agence pour agir sous une marque commune :"DOMAINES PUBLICS." En 1996, il a créé PIC CONSEIL.
Frédéric Lefebvre n'a pu rejoindre l'entourage élyséen du Président en mai dernier. Cécilia Sarkozy s'y est opposée. Elle lui reprochait d'avoir trop couvert la double vie de son époux présidentil dans les derniers temps de la campagne. Qu'importe. Frédéric Lefebvre devint le suppléant d'André Santini, député-maire et futur secrétaire d'Etat à la Fonction Publique. Lefebvre devint mécaniquement député en juin 2007, quand Santini fut confirmé au gouvernement Fillon. Il fut d'abord en charge de l'économie au groupe UMP à l'assemblée nationale. Puis, il lui fallu attendre octobre, et le départ de Cécilia Sarkozy, pour reprendre un rôle d'envergure auprès de Nicolas Sarkozy.
Comment agit il ?
Frédéric Lefebvre s'attache particulièrement aux médias. Il souffle des idées à la Commission Copé, chargée depuis janvier dernier de réfléchir à "nouvelle télévision publique" sans publicité. Il a repris l'animation du "Club Parlementaire," un lieu de rencontre (donc de lobby) rassemblant parlementaires et représentants du secteur audiovisuel. Ce club avait été créé par Emmanuel Hamelin, ancien député UMP du Rhône, battu en juin 2007 aux élections législatives. En mars dernier, à l'issue des calamiteuses élections municipales, il est devenu l'un des trois porte-parole de l'UMP.
Lobbyiste de profession, il sait agir : ""Il cherchait toujours à faire des cadeaux en termes d’amendements pour faire passer la pilule des lois Sarkozy" relevait Noël Mamère.
Que fait-il ?
Le député semble protéiforme mais des lignes se dégagent. Sa place est stratégique dans le dispositif sarkozyen. Il alimente le débat en coups politiques :
Frédéric Lefebvre veut bousculer la gauche par des postures médiatiques et des coups politiques: quand Sarkozy énonça ses mesures en faveur du pouvoir d'achat en novembre dernier, Lefebvre intervint dans les médias pour expliquer que ce "paquet social" représentait 31 milliards d'euros de pouvoir d'achat en plu. C'est faut, mais ça passe. Quand Christine Lagarde paraît timide sur les niches fiscales, le voilà qu'il propose de les diviser par deux d'ici 2012: argument politique, Lefebvre se place sur le propre terrain de la gauche.
"Je propose que l'on divise par deux le montant des niches fiscales d'ici à 2012 : cela fait un effort de 6 milliards d'euros par an, soit un peu plus de 10% de réduction des niches fiscales par an", explique M. Lefebvre. "Au gouvernement de nous dire quel pourcentage il faut pour atteindre ces chiffres. Ainsi on pourrait mettre un tiers de l'économie sur la réduction des déficits, et partager les deux tiers restants entre le RSA, la revalorisation des petites retraites, et l'incitation des PME à distribuer une part des bénéfices aux salariés", poursuit-il.

Il aime aussi faire pression sur la grande distribution, mais ménage les grandes entreprises.
Lefebvre s'est prononcé pour le "double étiquetage" des prix (avec les prix et l’évolution du prix depuis un an à chaque changement), la mise en place de comparatifs tarifaires sur le Web entre les enseignes, ou la possibilité de class-actions pour les consommateurs. Mais avant d'être député, il était proche de grands groupes. Déjà conseiller du ministre de l'Intérieur, il avait pour client Suez, Bouygues, Alcatel, Sodexho, les casinos Lucien Barrière, le fabricant de rhum Bacardi, le cigarettier Altadis (source).
Devenu député, il poursuit. Par exemple, il suggère que les marques devraient être autorisées à faire du placement de produits dans les émissions ("Dans la musique, je propose de nouvelles émissions sur le service public dans lesquelles des maisons de disques ou la Fnac soutiendraient des artistes" janvier 2008)...).
Un homme touche-à-tout...

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