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Opération rédemption

Publié le 20 novembre 2013 par Reydecali

Sous haute pression, Marc-André Fleury n'a plus le droit à l'erreur cette saison. (Wiki Commons)

Sous haute pression, Marc-André Fleury n'a plus le droit à l'erreur cette saison. (Wiki Commons)

Une nouvelle saison vient de commencer et l’ambition de Pittsburgh reste inchangée : ajouter une quatrième Stanley Cup à l’étagère de trophées de la franchise. Pouvant compter sur une puissance de frappe impressionnante, les Penguins restent pourtant sur des échecs traumatisants en play-offs. Sidney Crosby et consorts seront-ils capables de rectifier le tir cette année ? La question mérite d’être posée.

Les Penguins font-ils encore peur ? Au regard de leur effectif emmené par les deux superstars que sont Sidney Crosby et Evgeni Malkin, l’affirmative relève de l’évidence. Les observateurs et autres bookmakers ne s’y sont d’ailleurs pas tompés, ayant placé la franchise pennsylvanienne tout en haut de leur liste de favoris à la quête du Graal pour ce nouvel exercice de NHL. Pour autant, les prestations délivrées par l’équipe lors des play-offs ces dernières saisons invitent à plus de mesure. Éjectés au premier tour en 2011 et 2012 puis balayés par Boston en finale de conférence en juin, les Pens ont affiché des limites incompatibles avec leur volonté affichée de s’offrir un nouveau titre. L’attente commence à être pesante du côté de la « Steel City » et les champions 2009 devront régler plusieurs problèmes s’ils escomptent retrouver, enfin, les sommets. A commencer par le dossier brûlant qui concerne le poste de gardien de but.

Fleury sur le grill

Dire que la pression est palpable autour de Marc-André Fleury relève du doux euphémisme. Valeur sûre capable d’engranger les victoires durant la phase régulière, le cerbère canadien ne parvient plus à soutenir la cadence en séries. Lui qui avait joué un rôle majeur dans l’odyssée victorieuse en 2009 a complètement perdu pied depuis, enchaînant les prestations médiocres et perdant même sa place au profit de Tomas Vokoun lors des derniers play-offs. L’incertitude entourant l’avenir du portier tchèque (qui a été opéré d’un caillot au niveau du bassin et ne sait toujours pas s’il pourra reprendre le fil de sa carrière) a toutefois enjoint la direction des Penguins à relancer le 1er choix de la Draft 2003.

Nonobstant cette marque de confiance renouvelée, Fleury doit prendre conscience qu’il jouera gros, très gros dans les mois à venir. Les paroles de Ray Shero, qui a fait le pari de la continuité en prolongeant également l’entraîneur Dan Bylsma et joue aussi serré dans cette affaire, ne laissent planer aucun doute. Cette saison prend inévitablement les allures de dernière chance pour son gardien de 28 ans. « Pour Marc, l’objectif est de faire le nécessaire pour améliorer son jeu. Il arrive à un moment charnière de sa carrière, c’est évident, a asséné le GM selon NHL.com. Il est sérieux dans sa volonté de hausser son niveau et il doit impérativement le faire. »

L’enjeu et le jeu

Un Fleury retrouvé, condition forcément essentielle, ne sera toutefois pas l’unique clé pour Pittsburgh. Pour voir loin, les Penguins auront besoin de leaders en bonne santé. Sidney Crosby et Evgeni Malkin ont tous les deux connus des soucis à répétition ces dernières années alors que Kris Letang et James Neal sont déjà passés par la case infirmerie depuis la reprise. Plus que jamais, la franchise doit pouvoir compter sur la forme optimale de ses joueurs d’élite, la profondeur de l’effectif soulevant de légitimes interrogations.

Les pertes d’éléments comme Jordan Staal, Maxime Talbot, Tyler Kennedy ou Matt Cooke n’ont en effet pas vraiment été compensées. Le secteur de l’infériorité numérique en a logiquement pâti (25e à moins de 80% la saison passée) et l’influence des ces joueurs d’impact a cruellement fait défaut à l’heure des joutes acharnées en séries. Sortis coup sur coup par Philadelphia et Boston, des adversaires au profil similaire, Pittsburgh, ne parvenant à soutenir la comparaison dans le secteur de l’engagement et de l’agressivité, a perdu le fil pour finalement dérailler. L’excellent travail délivré par les troisième et quatrième blocs des Chicago Blackawks lors des derniers play-offs a prouvé, si besoin en était, l’extrême importance des seconds couteaux dans le « money time ».

Autre épine dans le pied de Ray Shero, le recrutement tardif de Jarome Iginla, Brenden Morrow ou Douglas Murray (tous partis monnayer leur talent ailleurs) avant l’ouverture des dernières séries qui a pris les allures de fiasco. La patron du secteur sportif sera scruté de près quant à ses prochaines décisions en matière de transferts. Dan Bylsma, quant à lui, aura pour charge de trouver les mots justes afin de résorber une friabilité sur le plan mental qui commence à devenir sérieusement contrariante. Sa marge de manœuvre est restreinte et, malgré sa prolongation de contrat, son crédit auprès de la direction a fatalement été entamé.

Guidés par le meilleur joueur de la planète hockey, les Penguins devraient malgré tout traverser la saison régulière sans trop de turbulences et aborder les phases finales avec l’étiquette de favoris sur les épaules. Ayant les cartes en main pour atteindre leurs objectifs, ils savent désormais ce qu’il leur reste à faire. Faire triompher le jeu sur l’enjeu afin que le printemps ne prenne, une nouvelle fois, les allures de sinistre désillusion…

Article paru dans le Slapshot Mag n°69


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