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Critique Ciné : 12 Years a Slave, esclavage académique

Publié le 25 janvier 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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12 Years a Slave // De Steve McQueen. Avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender et Brad Pitt.


Un an après Django Unchained de Quentin Tarantino, un tout autre film vient à son tour parler de l’esclavage, il s’agit de 12 Years a Slave, le tout nouveau film de Steve McQueen à qui l’on doit déjà le très honteux Shame entre autre. Avant toute chose j’aimerais bien dire que je suis heureux de voir que Michael Fassbender peut parfois être plus charismatique qu’une feuille de laitue dans un film. Cela change de ses interprétations plates et ennuyeuses (Prometheus, Shame, etc.). Je n’ai jamais été un grand fan de cet acteur de toute façon et il n’arrive ici pas à la cheville de Leonardo DiCaprio dans Django si l’on devait forcer les comparaisons. J’ai largement préféré le film de Tarantino mais ce n’est pas pour le réalisme de 12 Years a Slave que je l’ai moins apprécié mais plutôt car le film cherche parfois un peu trop à être dans la démonstration de ce qu’est l’esclavage (il y a tout un tas de choses intéressantes, des constats plutôt réussis si l’on creuse un peu) mais ce n’est pas suffisant à mon humble avis. Si Steve McQueen sait y faire avec sa caméra pour filmer les horreurs, j’ai trouvé ce film légèrement trop académique. Tombant rapidement dans le côté scolaire du genre.
Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession.
Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave.
Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité.
Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer sa vie…
Mais cela ne veut pas pour autant dire que 12 Years a Slave n’est pas doté de tout un tas de qualités. En effet, ce film nous plonge tout de même dans l’horreur la plus totale. Et cela fonctionne plutôt bien d’ailleurs. Notamment car la prestation de Chiwetel Ejiofor est tout ce qu’il y a de plus humble. Si le film aurait pu faire le parti pris de faire de Solomon un héros se révoltant, finalement c’est plus ou moins tout le contraire qui se passe puisqu’il choisit la résignation plutôt que l’affrontement. Tout cela pour vivre car il ne veut pas survivre mais tout simplement vivre sa vie (avec l’espoir au fond de lui qu’il arrivera un jour à se sortir de là). L’autre choses ingénieuse dans le film de Steve McQueen c’est le fait que l’on n’a pas l’impression de vivre un découpage en douze années de la vie de ce personnage mais plutôt de vivre une journée entière avec son lot d’horreurs. Surtout qu’à chaque nouvelle journée, tout recommence et ce plus belles (je vais éviter de trop vous en dire mais il y a vraiment des moments assez percutants finalement dans ce film). Et c’est aussi ce que je voulais voir.
Derrière ce film se cache également une manière bien à McQueen de ramener plus ou moins cela à Dieu. En effet, tout au long du film on va parler du fait que les esclavagistes vont un jour payer le tribus de ce qu’ils ont pu faire subir à leurs esclaves ou encore le fait que finalement, le héros de ce film accepte sa punition en réparation de ses péchés alors qu’au fond il n’a pas péché (son seul péché aura été de boire jusqu’à plus soif et de s’être fait kidnapper à cette occasion pour finir dans des champs de coton). Ce qui est tout de même dommage c’est que le film soit aussi court car du coup certains passages semblent plus ou moins être abordés trop légèrement. J’aurais bien aimé que l’on force un peu plus les traits de caractère de chacun et que l’on donne aussi de l’importance à ce que le récit peut faire de mieux. Malgré les quelques défauts que j’ai pu trouver à la narration de ce 12 Years a Slave, globalement il s’agit d’un très bon film sur l’esclave comme très peu de réalisateurs ont pu en faire. Mais je ne suis pas sûr que cela soit non plus LA représentation unique à faire. Trop de choses à raconter en si peu de temps, tout simplement.
Note : 7/10. En bref, Steve McQueen, après s’être égaré dans son navet Shame reprend ici du poil de la bête et nous offre un film brut et difficile sur les conditions de l’esclave en 1850. Dommage cependant que cela reste par moment légèrement académique.


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