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"Ce soir ou jamais" et Frédéric Taddéï sont-ils en danger ?

Par Sergeuleski


   La France est passée en cinq ans, dans le classement de Reporters sans frontières, du 11e rang au 37e rang de la liberté d'informer. Finira-t-on alors derrière la Chine ?

   25 condamnations pour violation de la liberté d'expression... la France au 3e rang des condamnations loin devant la Russie à la Cour Européenne des droits de l'homme.


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     Quand Taddéï... tendu... (on sent tout le poids du harcèlement dont il est la victime depuis des mois, voire des années) doit rendre des comptes à une animatrice-journaliste-mannequin : du moins... pour le temps qu'il lui sera donné de rester et mannequin et animatrice et "journaliste" car les belles années passent vite !


A quand la prochaine humiliation, où et avec qui ?

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   Après  le « Six minutes pour Hitler et cinq minutes pour les Juifs» lancé à la cantonade par Caroline Fourest à propos de l’émission « Ce soir ou jamais »  et de son animateur Frédéric Taddéï – émission dans laquelle elle a pu maintes fois s’exprimer en toute liberté…

Calomnie pure et simple de la part d’une ingrate (1) pourrie-gâtée par des médias complaisants et complices  - sponsorisée par BHL (entre autres sponsors), Fourest peut dire n’importe quoi sur n’importe qui sans être inquiétée -, un Patrick Cohen de France Inter (lui aussi, sponsorisé par les mêmes) lui emboitant le pas…

Ce qu’il faut bien appeler une tentative de lynchage contre Frédéric Taddéï à grand renfort de sous-entendus et de propos calomnieux semble se déployer dans tous les médias ; et pour ne pas être en reste… au Nouvelobs aussi par l’intermédiaire de Bruno Roger-Petit, chroniqueur-invité à l’invitation permanente, grand pourfendeur de tous ceux que tous les médias pourfendent partout ailleurs.

En effet, on ne trouvera pas un seul article favorable à Taddéï.

   Belle unanimité des médias, une fois encore (on pense à l’unanimité contre Dieudonné) : les hyènes sont lâchées…il est vrai que l'union fait la force ! Unanimité à vous tirer les larmes aux yeux. Des médias au sein desquelles une soumission totale est exigée ; dans le cas contraire, c’est la porte et Pôle-emploi avec obligation de reconversion : la presse est un petit milieu ; on a vite fait d’être black-listé.

D'où le discrédit de ces médias (83% des Français ne leur font pas confiance) dont les propriétaires (la banque, le commerce des armes et l’industrie du luxe) refusent que des points de vue divergents puissent s'exprimer au sein des rédactions car toutes doivent converger : du Nouvelobs au Figaro ; et c’est la raison pour laquelle tous vont et viennent d’une rédaction à l’autre ; il suffit de penser à un Franz-Olivier-Giesbert : il les a toutes faites.


   Nous sommes maintenant, et sans l’ombre d’un doute,  face à ce qu’il faut bien se résoudre à appeler "une chasse aux sorcières » car Taddéï  fait tache dans le paysage audiovisuel français : vous pensez bien, il est le seul et le dernier à proposer des débats sur des sujets qui peuvent en fâcher plus d’un et plus d’une, certes ! Mais des sujets en contrepartie desquels, les téléspectateurs peuvent accueillir des hommes et des femmes indépendantes qui ne doivent donc rien à personne mais tout à leur intelligence, leur expertise et leur honnêteté : cocktail détonnant et d’autant plus insupportable.

   Taddéï le dernier, Taddéï le seul… et  c’est déjà de trop ! Injonction, oukase, calomnie, édit ou fatwa - c'est au choix -, mais alors, qui veut la peau de Taddéï ?


Une caste vorace et fourbe qui n’a de cesse d’être aux ordres d’une organisation de l’existence qui n’a plus aucun souci de la liberté (d’information), de l’égalité (des chances), de la fraternité (intercommunautaire) et de la justice pour tous.

   Qu’il soit permis ici d’affirmer ce qui suit : si un seul danger nous guette aujourd’hui, ce n’est sûrement pas l’éthique professionnelle de Frédéric Taddéï dans l’exercice de son métier de journaliste et d’interviewer…

Non, le danger, une fois encore, c’est cette unanimité contre lui.

   Mais alors, le moment venu, quand la menace se fera plus précise encore, qui donc proposera de soutenir Frédéric Taddéï contre cette tentative de coup d’Etat sur la démocratie, la liberté d'expression et liberté de conscience ?

Autre coup d'état, encore un : il suffit de penser à l’arrêt du juge Bernard Stirn du Conseil d’état rendu à la demande de Valls qui interdira de spectacle Dieudonné et son public.

Intimidés, craintifs, la peur au ventre, terrifiés, tous ces supplétifs d’une caste qui n’en a jamais assez - plus ! toujours plus ! Ce qui se solde par moins, toujours moins de liberté de conscience et d'expression ! -,… ne feront-ils pas alors le choix de protéger leur avenir professionnel en lieu et place de la dénonciation d’une véritable cabale qui, pour un peu, ferait passer le maccarthysme pour un jeu de société un peu pervers certes, mais bon enfant, et les procès de Moscou pour des joutes oratoires dignes de l’agora grecque ?

L’avenir le dira.

En attendant, que l’on reconnaisse en toute bonne foi que nous avons de bonnes raisons d’être pessimistes - quand même !

1 - "La calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens prêts d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse ! ... D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, on ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?"

ÉLOGE DE LA CALOMNIE - Beaumarchais   « Le barbier de Séville, II-8 »

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