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Polissons et Galipettes

Publié le 29 janvier 2014 par Olivier Walmacq

Genre: Courts métrages, comédie, pornographique (interdit aux -18 ans)
Année: 2002
Durée: 1h10

L'histoire: Douze courts métrages libertins tournés en 1905 et 1935. Ces petits films étaient projetés dans les arrières salons des maisons closes de l'époque. Le client pouvait ainsi patienter de façon ludique, en attendant son rendez vous, ou bien se mettre en condition avant de passer aux choses sérieuses...

La critique d'Inthemoodforgore:

Allez, aujourd'hui, nous allons faire un petit plaisir coupable. Je vous présente Polissons et galipettes, un petit bijou coquin et humouristique. Bon avec un titre pareil, vous aurez deviné aisément le thème principal du film. Par contre, un bon conseil, oubliez pour le coup les Rocco Siffredi, Ovidie ou Tabatha Cash (désolé mais pour le X, je me suis arrêté aux années 90). Non, ce que je vous propose, c'est de remonter aux origines cinématographiques de la pornographie, une rencontre improbable entre les frères Lumière et Clara Morgane en quelque sorte...
Alors avant de commencer, veuillez s'il vous plaît, mettre une redingote, enfiler des gants blancs et vous couvrir d'un haut de forme, et suivez moi pour un petit voyage dans le temps.

Nous voilà arrivés en 1905 et à tous les coins de rues, des femmes vulgaires font le trottoir. Comme nous sommes des hommes sérieux (et discrets), nous n'allons pas tromper nos femmes avec ces créatures, quelle horreur ! Non, nous hommes du monde, nous préférons fréquenter ces établissements de courtoisie (appelés aussi bordels, ah le vilain mot) où des dames cultivées, galantes et potelées nous accueillent en frous frous affriolants pendant que nous terminons un bon cigare devant un Brandy glacé. Bon il faut avouer que quelquefois, ces dames ont du mal à se dépatouiller du client précédent. Il se pourrait également, ô fatalité, que nous ne soyons pas dans une forme olympique pour faire grimper Madame aux rideaux. Pas de panique ! La patronne est là qui veille au grain afin de bichonner ses clients. Elle nous pourra alors nous proposer une projection de petits films cocasses et émoustillants, propres à faire croître notre virilité en un clin d'oeil. Un peu le viagra avant l'heure...

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Bien entendu, je vous ferai grâce de spoilers sans entrer plus en détail dans le sujet. Les messieurs qui s'activent dans ces films, y sont déjà suffisament entrés... Toutefois, pour le plaisir, voici quelques titres évocateurs: La voyeuse, Devoir de vacances, Mousquetaire au restaurant, La fessée à l'école etc. Des titres poétiques qui laissent juste entrevoir le côté coquin des oeuvres.
Ces petits courts métrages se situent évidemment à des années lumières des productions actuelles, glauques et sans âme, uniquement destinées à l'issue masturbatoire du consommateur moyen. Oui, en ces temps ancestraux, on savait respecter et mettre en valeur les corps féminins. Ils étaient pâles, grassouillets, improbables, mais leur exposition se faisait d'une manière infiniment plus respectueuse qu'elle ne se fait aujourd'hui.

Et parlons aussi de ces petits "chefs d'oeuvre" aux scénarios inventifs et irrésistibles que n'auraient pas renier Max Linder ou Charlie Chaplin (enfin tout est relatif quand même) s'ils avaient donné dans ce genre particulier. Polissons et galipettes, réalisé, assemblé devrais-je plutôt dire, en 2002 par Michel Reilhac, fût présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes où il rencontra un certain succès. 
Très loin d'être choquant, ce film se révèle être une perle de fraîcheur et d'innocence.
Il nous renvoie à l'époque lointaine et révolue où la représentation de la sexualité se faisait sans violence ni dégradation. Lorsque l'on regarde ces petites histoires drôles et pétillantes, on ne peut qu'être consterné par la tournure négationniste qu'a pris la pornographie à travers le temps au point d'en afficher maintenant une ordinaire quasi bestialité.

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Alors attention, bien que mignons tout pleins, ces vieux fims montrent quand même des actes non simulés. Mais ils sont présentés de façon si légère que je défie quiconque ne pas rire devant certaines scènes au point d'oublier qu'il se trouve devant une oeuvre particulièrement osée.
Soyons tout de même honnêtes: le film reste très inégal d'un court métrage à l'autre, et c'est clairement les plus anciens qui valent le plus le détour. Ceci dit, parmi les réalisateurs, aux côtés d'illustres inconnus, il y avait aussi de grands noms de l'époque. Le genre pornographique étant très marginal, clandestin même au début du vingtième siècle, tous ont préféré garder l'anonymat. 
Vu avec un recul de plus de quatre vingt ans de révolution sexuelle, Polissons et galipettes peut apparaître comme terriblement naïf. Mais d'une naïveté ô combien réjouissante, et je ne saurais trop conseiller vivement à ceux qui ont l'âge légal (quoiqu'à mon avis, on peut le voir avant), à y jeter un coup d'oeil en évitant de trop se le rincer !

Note: 13/20


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