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Le nouvel an chinois à Hong Kong, comme si vous y étiez

Publié le 31 janvier 2014 par Véronique Couzinou @VeroniqueCouzin

Le 31 janvier, on entre dans l’année du cheval (de bois). À Hong Kong, le nouvel an chinois est l’une des plus importantes festivités de l’année : on célèbre en grand, entre traditions ancestrales et grands shows à l’occidentale.

La tradition du nouvel an chinois date de l’Empereur Huang-Ti qui a introduit le premier cycle zodiacal. C’était en 2600 avant notre ère. Chaque cycle de douze ans correspond à un animal qui se serait présenté à Buddha avant son ascension céleste. En 2014, c’est donc l’année du cheval qui commence.

Au-delà des croyances religieuses, le nouvel an chinois est une fête très gaie qui draine son lot de superstitions et de rites incontournables se déroulant pendant plusieurs jours pour célébrer l’arrivée de la nouvelle année lunaire.

Les couleurs de la chance

Dans les rues de Hong Kong, les couleurs rouge et or éclatent partout : elles sont signe de chance et de prospérité. Dans les restaurants et les hôtels, on offre aux visiteurs une pièce dorée en chocolat pour porter chance, glissée dans une petite enveloppe rouge. Au « goldfish market » de Mongkok, sur la péninsule de Kowloon que l’on rejoint depuis Hong Kong Island par métro ou traversier, les familles achètent à tous les coins de rue des gros poissons rouges et jaunes dans des poches en plastique remplies d’eau accrochées sur des grilles. À la maison, tout le monde fait un grand ménage... pour chasser toute trace de malchance. Pour l’occasion, on cuisine des desserts à base de graines de sésame et des mets plutôt végétariens, en symbole de paix et de respect envers les animaux.

Le nouvel an chinois à Hong Kong

Les poissons porte-bonheur du marché de Mongkok. ©V.C.

La veille du nouvel an, toutes les familles se rendent aux marchés aux fleurs pour y acheter des orchidées, des narcisses jaunes ou des « citrus trees » aux agrumes orangés, eux aussi symboles de prospérité. Le plus populaire, qui est aussi nocturne, est celui de Causeway Bay, au cœur du parc Victoria. On y trouvera aussi des petits chevaux en peluche, en plastique ou en porcelaine puisque c’est l’animal de l’année!

Entre ferveur et superstitions

Le jour du nouvel an, les Chinois se retrouvent dans les temples, en particulier celui de Sik Sik Yuen Tai Sin pour la première prière de l’année. On y fait des offrandes, bâtons d’encens ou tourniquets virevoltant au gré du vent dans les mains, symbole de la roue de la fortune qui tourne. Les marchands du temple sont là, eux aussi: on leur achète des « lucky charms », petites breloques en jade, perles et tissu que l’on accroche partout, y compris sur son téléphone portable, pour attirer la chance tout au long de l’année.

Le nouvel an chinois à Hong Kong

Offrandes et prières le jour du nouvel an. ©V.C.

C’est l’occasion de consulter les diseurs de bonne aventure qui font tirer les bâtons de la chance avant d’interpréter l’oracle, lisent dans les lignes de la main, sur le visage ou font la carte du ciel. Les prix sont un peu à la tête du client et les révélations proportionnelles aux dollars investis dans la requête mais pourquoi ne pas jouer le jeu? Après tout, on ne badine pas avec la chance, en Chine!

Le soir du nouvel an, place à la parade de nuit, orchestrée par l’Office du tourisme de Hong Kong et commanditée par la compagnie aérienne Cathay Pacific. Des dizaines de milliers de personnes se pressent pour voir  les chars colorés et pailletés, et les démonstrations de danses et musiques traditionnelles de nombreux pays du monde. Les cheer leaders d’une équipe de football américain côtoient les danseurs coréens et lanceurs de drapeaux italiens dans une ambiance euphorique et enthousiaste tout au long des rues.

C'est le 1er février au soir que sera tiré le grand feu d’artifice qui jaillit sur la mer de Chine et entre les gratte-ciel. Un spectacle grandiose qui est sans aucun doute l’un des plus beaux feux d’artifice du monde. La magie opère chaque année, les dizaines de milliers spectateurs regardent le show pyrotechnique avec des yeux d’enfants en lançant de grands « Haaa! » et « Hooo! » admiratifs.

Le lendemain, les festivités et dévotions vont continuer : on va se presser aux portes du temple de Che Kung, à Kowloon- surtout les commerçants et les hommes d’affaires- pour y faire tourner la roue de la fortune, repousser la malchance... et demander que les affaires soient bonnes, bien sûr. Ensuite, direction l’hippodrome pour les traditionnelles courses de chevaux où se retrouvent les plus grands jockeys de la planète; ça crie dans les tribunes, les belles ont sorti leurs chapeaux, on mange au Jockey Club les yeux rivés sur le champ de course ou sur les téléviseurs qui retransmettent les courses en direct, et naturellement, on parie, histoire de voir si la chance commence à nous sourire. Comme on est l’année du Cheval, tous les espoirs sont permis!

Le nouvel an chinois à Hong Kong

 L’hippodrome de Hong Kong, lors des courses du jour de l'an. ©V.C.

*Infos: www.discoverhongkong.com


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