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21ème Victoires de la musique classique : le palmarès

Publié le 04 février 2014 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
©  jacqueline.poggi - FLickr

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C’était hier soir en direct sur France 3, France Musique et France Inter, retransmis depuis le Grand Théâtre de Provence d’Aix, la grand messe des 21ème Victoires de la musique classique présentée par Frédéric Lodéon et Louis Laforge.

Avant d’analyser le palmarès, retour sur une (longue) soirée très riche musicalement.

Alors on n’échappe au côté "on prend les mêmes et on recommence" avec toute l’école Renaud Capuçon à savoir lui-même, son frère Gautier, David Kadouch, Edgar Moreau… Mais parmi eux, on trouve aussi la belle Khatia Buniathishvili. La pianiste géorgienne nous avait déçu dans son dernier enregistrement. Pour la soirée d’hier, elle monte sur scène pour le concerto de Grieg. Et nous avons été bluffé par une éblouissante maîtrise technique. Le chef Kristjan Järvi porte un regard presque amoureux sur la soliste. Très beau moment.

Dans le même esprit c’est Janine Jansen qui semble s’être lancé un défi technique pour cette soirée avec un mouvement du concerto de Tchaïkovsky. Même technicité impressionnante de la part de la séduisante violoniste. Même puissance et investissement personnel. Peut-être une pointe de sensibilité dans l’interprétation en plus.

Pour l’ensemble de la soirée, il faut avouer qu’on ne sait plus où donner de la tête. Les phénomènes Julie Fuchs et Sabine Devieilhe nous offrent des moments de grâce avec Mozart et Gounod. Adam Laloum dans le concerto n°21 de Mozart est juste et délicat, sans artifice. Fazil Say est parfait dans le concerto n°3 de Beethoven. Toujours aussi habité et entier dans son interprétation avec une touche jazzy particulièrement pertinente. Guillaume Vincent s’attaque avec talent à Rachmaninov. Vincent le Texier nous donne la chair de poule. Par contre on aurait pu se passer de cette version de Casta Diva à la trompette, même avec le talentueux Romain Leleu. On passe sur beaucoup de choses (Renaud et Gautier Capuçon toujours impeccables, les interprétations des nommés notamment Stanislas de Barbeyrac intéressant dans Don Carlo, la Danse des Elfes d’Edgar Moreau et Pierre-Yves Hodiques intrigante…) mais parce qu’il fallait bien faire un choix.

Ce plateau de stars du classique quatre étoiles est accompagné par l’Orchestre National de France, secoué, et l’on fait exprès le choix de ce verbe, par l’intrépide Kristjan Järvi (encore un chouchou de Radio France et des scènes parisiennes). On connaissait le chef pour ses programmes parfois expérimentaux mais ici, dans le grand répertoire au sens très large, on découvre un chef complet, polyvalent et lyrique.

Côté palmarès : Nemanja Radulovic, soliste instrumental de l’année. On ne cache pas notre déception pour Adam Laloum mais on se réjouit pour ce violoniste sensible et attachant dont le dernier album nous avait séduit. Dans le match pour l’artiste lyrique c’est Julie Fuchs qui l’emporte ! Nous pensions que Vincent le Texier aurait pu remporter le prix devant les deux jeunes chanteuses mais c’est finalement la révélation 2012 qui repart avec le prix. Pour le reste, dommage pour Omo Bello mais bravo à Stanislas de Barbeyrac pour le prix de la révélation lyrique. On se réjouit par contre entièrement pour l’altiste Adrien la Marca, désigné révélation soliste instrumental 2014.

Palmarès complet :

  • Révélation artiste lyrique : Stanislas de Barbeyrac
  • Révélation soliste instrumental : Adrien La Marca
  • Artiste lyrique : Julie Fuchs
  • Soliste instrumental : Nemanja Radulovic 
  • Compositeur : Richard Galliano 
  • Enregistrement : Les Correspondances d’Henri Dutilleux

Ce que nous pensions de la cérémonie avant, c’est à lire ici.



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