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Möbius - 6/10

Par Aelezig

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Un film de Eric Rochant (2013 - France, Belgique, Luxembourg) avec Jean Dujardin, Cécile De France, Tim Roth, Emilie Dequenne, Vladimir Menshov

Pas mal, mais parfois confus.

L'histoire : Alice est trader de haute voltige dans une banque de Monaco. Un client russe, Ivan Rostovsky, est sur le point de lui confier de gros investissements, une affaire à ne pas rater, que les employeurs d'Alice couvent de leurs voeux. Mais la jeune femme est contactée discrètement par la Brigade Financière française qui soupçonne la banque de procéder à des blanchiments d'argent, notamment venant des milliardaires russes. Ils la somment de jouer les espionnes pour eux, avec à la clé la possibilité de retourner dans son pays d'origine, les Etats-Unis, d'où elle a été expulsée après des opérations douteuses (crise des subprimes...). Derrière cette équipe locale, il y a en réalité les services d'espionnage russes qui surveillent Rostovsky et ses placements à Monaco, et donc Alice avec lui. Mais l'agent Gregory Liubov tombe éperdûment amoureux de celle qu'il est chargé de surveiller...

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Mon avis : D'abord j'étais contente. Eric Rochant ne se défend pas trop mal d'habitude, le film avait eu d'assez bonnes critiques, me semblait-il, et il y avait Cécile, que j'adore (Jean, un peu moins...). Et puis soudains, que vois-je sur mon écran ? Europacorp ! A chaque fois je pousse un cri, ce qui fait rire mon chéri. "Oh la la... que j'ai dit, Eric Rochant se fait financer par Europacorp ???" J'ai eu très peur... Mais rien à voir avec les productions habituelles, violentes et souvent ringardes. Un assez bon film, maîtrisé par son réalisateur. Mais...

Pour commencer, j'ai eu du mal à m'y retrouver... Comment ça, Jean Dujardin est un Russe ? Et Tim Roth aussi ? Je n'arrivais pas à m'y faire et ça m'a longtemps gênée. Prendre des acteurs très connus dans leur pays d'origine pour leur donner un rôle d'une autre nationalité, je trouve ça idiot (cela m'avait déjà pas mal agacée dans Walkyrie). Le temps que je m'habitue (je m'attendais toujours à une "Surprise !" et qu'on nous apprenne que c'était des fausses identités et qu'en fait ils étaient bien, respectivement, français et britannique)... on était arrivé à une bonne moitié du film et j'avais zappé pas mal de l'histoire dans ce troublant délire de nationalité ! C'est malin... 

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Ensuite, j'ai trouvé ça un peu invraisemblable, cette histoire d'espion qui tombe amoureux fou de sa cible. Il ne prend aucune précaution, ils vont dans un hôtel normal, il lui donne son numéro de portable, tout ça... J'ai pensé que c'était tiré par les cheveux, cette affaire.

Après, j'ai rien compris à l'histoire de la CIA, me demandant ce qu'elle venait faire là-dedans...

Les histoires d'espionnage, c'est décidément pas mon truc ! Sans doute parce que je suis une boule de spontanéité (ce qui m'a causé bien des torts !), je ne sais pas mentir, et toutes ces histoires de cachotteries, j'y pige jamais que couic !

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Mais bon, tout ça se tient tout de même pas trop mal et surtout, le duo Dujardin / De France m'a bluffée ! La belle blonde, ça ne m'a guère étonnée ; je l'aime beaucoup ; mais j'étais ravie de la voir dans un rôle dramatique, intense, autre chose que le petit clown androgyne et enfantin qu'elle nous joue habituellement. La grosse surprise vient de Dujardin que, pour une fois, je n'ai pas trouvé ridicule dans un rôle sérieux. Plus nuancé, plus subtil que d'habitude, presque crédible lorsqu'il parle russe, et un bel éclat dans le regard. Le cheveu gris lui va bien... on oublie enfin Loulou ! Presque. Car j'ai parfois retrouvé sa célèbre mimique dite du "chameau".

Par contre, les scènes hot entre les deux acteurs, tant commentées dans les médias au moment de la promotion... n'importe quoi ! En fait il n'y en a qu'une (ou alors j'ai zappé...) ; et sa longueur la rend d'ailleurs un peu incongrue. On ne voit rien que les visages (du coup, ils en font un peu trop), même pas un bout de sein ! On aperçoit juste sur la fin Cécile (ou une doublure) de dos, toute nue. Vraiment pas de quoi rassasier les pervers ! Un truc normal, quoi, pour illustrer - comme il est d'usage (et pas forcément utile) - de faire pour illustrer la passion des protagonistes.

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Le titre vient de "l'anneau de Möbius", une curiosité physique bien connue : vous prenez un ruban, vous lui faites faire une torsion sur lui-même puis vous collez les deux bouts : si vous suivez ensuite la surface avec le doigt, ce dernier n'est jamais arrêté par un quelconque obstace, il n'y a plus qu'une seule face, à l'infini. Mais je ne vois pas le rapport avec l'histoire que raconte le film...

Bref. Pas un chef d'oeuvre, des choses qui m'ont agacée, mais globalement un film d'assez bonne facture.

Les critiques sont en fait plus mitigées que je ne pensais, ce qui m'a un peu rassurée sur mes facultés mentales : "Malheur à qui manquerait une seule réplique de ce thriller économico-romantique. Celui-là se verrait condamné à errer dans un brouillard opaque de noms en -ov ou en -ski" (Filmactu) - "La complexité, voire l'opacité, du scénario peut perdre le spectateur" (Le Journal du Dimanche) - Et la plus pointue : "Les coutures sont apparentes à peu près partout. Le film paraît le résultat artificiel d'une série de compromis entre des gens qui voient grand, mais doivent sans cesse faire le compte de toutes les limites qui s'imposent à eux" : pas faux (Libération).


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