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La Belle et la Bête (2014)

Publié le 17 février 2014 par Cinephileamateur
La Belle et la Bête (2014) De : Christophe Gans.
Avec : Léa Seydoux, Vincent Cassel, André Dussollier, Eduardo Noriega, Myriam Charleins, Audrey Lamy, Sara Giraudeau, Jonathan Demurger, Nicolas Gob, Louka Meliava...
Genre : Drame - Fantastique.
Origine : France - Allemagne.
Durée : 1 heure 52.
Date de sortie : 12 février 2014.
Synopsis : 1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce.
Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.
Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la Bête, ce n’est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie, d’allégresse et de mélancolie.
Chaque soir, à l’heure du dîner, Belle et la Bête se retrouvent. Ils apprennent à se découvrir, à se dompter comme deux étrangers que tout oppose. Alors qu’elle doit repousser ses élans amoureux, Belle tente de percer les mystères de la Bête et de son domaine.
Bande annonce française
"Tu as raison, tu remplis un vide immense."
3.5
La Belle et la Bête (2014)
Malgré le fait que le classique de Walt Disney ait une part particulière dans mon cœur quasiment impossible à détrôner, j'avais quand même bien envie de voir cette nouvelle version de "La Belle et la Bête" surtout que peu de temps auparavant, j'avais réussi à revoir et à mieux apprécier le classique de Jean Cocteau. Malgré mes réserves concernant ce dernier, je partais donc plutôt confiant pour cette nouvelle lecture surtout que la bande annonce nous promettait un grand spectacle et que le long métrage bénéficiait de quelques bons échos.
Bon je vais pas le comparer au dessin animé Walt Disney tant la firme aux grandes oreilles à toujours su se réapproprier les œuvres qu'elle adapte et je ne vais pas le comparer au livre d'origine de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve car je ne l'ai pas lu mais en revanche, je peux aisément le comparer avec le film de Jean Cocteau. Et dans ce cas, autant dire qu'une relecture pouvait ne lui faire que du bien, le film avec Jean Marais étant plutôt bon mais ayant quand même pris un coup de vieux avec le temps. Niveau relecture, le scénario écrit par Christophe Gans et Sandra Vo-Anh est plutôt bon.
On sens une réelle volonté de remettre au goût du jour cette histoire tout en essayant de se démarquer du film culte de 1946 et sans le renier pour autant. Résultat ? C'est assez réussi. J'ai vraiment passé un bon moment devant ce film à tel point que j'aime ses deux œuvres pour différentes raisons et que c'est aussi différentes réserves que je peux émettre à leurs sujets. Dans le cas qui nous intéresse ici, c'est que derrière une exubérance visuelle et dans une volonté de mettre au goût du jour cette histoire, le film perd malheureusement un peu de son charme.
Attention, j'aime bien cette histoire mais je trouve qu'avec les moyens de nos jours, elle perds un peu en intensité, en magie. On est en présence d'un grand film qui nous en mets pleins la vue, un conte modernisé qui rempli globalement son cahier des charges mais il manque ce petit je ne sais quoi pour vraiment provoquer en moi une claque. Je ne saurais l'expliquer, peut être que j'en attendais trop mais je suis quand même un peu resté sur ma faim car si l'univers proposé s'avère assez riche, il n'est pas toujours exploité. Le scénario n'arrive jamais à vraiment nous proposer quelque chose de neuf, de grand et c'est en terrain connu alors qu'on évolue.
Bien sûr il développe certains éléments mais pas forcément les bons à mes yeux. Ainsi, j'ai trouvé le début un peu poussif. L'histoire de ce père est touchante mais c'est pour l'histoire entre la Belle et la Bête qu'on se déplace et la Bête tarde un peu à pointer sa truffe. Le temps m'as ainsi paru un peu long au début surtout que j'avais encore en tête le film de Jean Cocteau que j'avais revu récemment et que je n'ai du coup pas eu la sensation d'apprendre grand chose de nouveau. Bien au contraire, je trouve même que l'on étire beaucoup trop certaines scènes et qu'on aurait peut être gagné à aller à l'essentiel.
Malgré ça, tout n'est pas à jeter. Si globalement je n'ai pas retrouver la poésie et le lyrisme de cette histoire à cause d'une surenchère globale, j'ai quand même passer un très bon moment. Je suis quand même rentré dans cet univers en acceptant de me laisser prendre au jeu, même un peu poussif parfois, je ne me suis pas trop ennuyé et la romance entre Belle et la Bête, une fois qu'elle s'installe reste agréable à suivre malgré son côté très classique. C'est vraiment cette sensation de rester sur ma faim au point de vue du scénario qui m'as sans doute le plus dérangé et fait que même si c'est pour différentes raisons, je place ce film au même niveau que celui de Jean Cocteau.
Si la bande annonce avait attisé ma curiosité, le casting pour sa part m’enthousiasmai qu'à moitié... J'adore Vincent Cassel mais je suis loin d'être toujours convaincu par Léa Seydoux et même si avec du recul, ce casting reste judicieux, j'étais quand même pas sûr que cela fonctionne. Pourtant ça marche. Pas de quoi non plus crier aux Césars, le couple Jean Marais - Josette Day étant plus glamour et plus lyrique mais Vincent Cassel et Léa Seydoux font dans l'ensemble ce que l'on attends d'eux pour que même si je n'ai pas tout trouvé parfait, que cela marche.
En bête, Vincent Cassel est une nouvelle fois très bon. Même grimé de maquillages et de paillettes, il possède cette bestialité dans son jeu qui colle bien à son rôle et en même temps une certaine grâce qui apporte la fragilité que l'on peut attendre. Très charismatique, surtout à travers son regard, le comédien livre une bonne performance je trouve. C'est pas son rôle que je lui préfère mais il est loin d'être honteux et c'est déjà ça car dans un tel accoutrement, le risque de devenir risible aurait pu apparaître.
De son côté, j'ai toujours un peu de mal avec Léa Seydoux. En Belle elle nous offre ce que l'on attends d'elle mais même en jouant de ses charmes et en ayant un regard assez imposant pour montrer qu'elle ne se laissera pas faire, j'ai trouvé qu'il manquait un petit quelque chose à l'actrice pour que je puisse avoir de l'empathie vis à vis de son rôle. Si le couple joue souvent dans la surenchère en donnant parfois un petit côté théâtral à leurs répliques, c'est pour Léa Seydoux que ça sonne le plus faux je trouve. Le traitement de son personnage un peu trop fade par moment (c'est un peu niais par exemple la scène dans le potager) et trop brutal dans d'autres (certaines répliques qu'elle lance à la Bête) font que en plus, j'ai vraiment jamais réussi à m'attacher à elle. Alors oui, c'est pas honteux, oui le duo fonctionne mais là encore, il manque un petit quelque chose pour vraiment me transporter.
Derrière, tout comme le film de Jean Cocteau ça reste anecdotique (et encore une fois heureusement car c'est la Belle et la Bête qu'on vient voir le reste nous intéressant peu). On essaie bien de développer un peu le personnage du père, bien interprété par un André Dussollier qui joue comme à son habitude et qui ne se force pas beaucoup ici mais c'est pas vraiment passionnant pour autant. Petite frustration en revanche pour les sœurs de Belle... Elles avaient quand même un semblant d'utilité dans le film de 1946 alors qu'ici, elles agacent seulement. Audrey Lamy en Anne et Sara Giraudeau en Clotilde sont beaucoup trop dans la surenchère (ça en devient même plus drôle) et leurs psychologies est quasiment inexistante. Elles apparaissent juste ridicules là où le film de Jean Cocteau avait réussi à leur donner un petit pouvoir sadique qui justifiait leurs présence dans cette intrigue.
Pas très fan non plus de Eduardo Noriega qui cabotine à fond dans le rôle de Perducas. Pas très crédible pour un sou dans la peau du méchant de service, je suis vraiment pas fan de son personnage au point que même si j'avais pas totalement accroché, je crois que je préfère quand même le trip final du film de Jean Cocteau. En revanche, même si elle n'apporte pas grand chose, j'ai bien aimé Myriam Charleins en Astrid. Là encore, c'est un détail du scénario que le film aurait peut être pu exploiter un peu plus pour posséder sa propre identité c'est dommage.
Un point où le long métrage était attendu au tournant, c'était aussi pour sa mise en scène. La bande annonce nous faisait une promesse d'un spectacle grandiose en plus de dépoussiéré le mythe, j'avais donc certaines attentes. Là encore, j'en avais peut être un peu trop... C'est beau, je le nie pas. Il y à des choix de couleurs qui sont très intéressant par moment et la réalisation de Christophe Gans reste dans son ensemble très appréciable à voir à une époque où on se plaint que le cinéma français ne prends pas beaucoup de risques mais là encore, je suis un peu sur ma faim.
Ca à beau être très agréable à suivre, j'ai pas toujours eu le côté grandiose que j'attendais. Parfois il était bien présent et parfois, je trouvais que le choix des couleurs et la photographie n'était pas toujours du meilleurs effets. Le côté "décors en studio" apporte du charme à cette mise en scène mais à côté de ça, les incrustations sous fond vert se font trop visible et parfois on ne finit par voir plus que ça. A côté, c'est assez paradoxale car j'ai eu la sensation d'avoir un univers pauvre et riche à la fois sans trop vraiment où me situer.
Par exemple, la forêt qui entoure le château de la Bête nous fait des promesses mais à part pour se refermer vite fait sur Belle, la forêt est peu exploité. Pareil pour le château... On sens qu'il y à une certaine grandeur, on sens que le passé de ses lieux est assez terrible et pourtant, il s'avère totalement sous exploité. On ne s'attarde pas beaucoup dessus je trouve et la seule vie que l'on peut y trouver, c'est une meute de petits chiens bien mignons mais un brin frustrante. Alors oui, je ne devrais peut être pas comparer (surtout qu'à la base il m'as fallu du temps pour apprécier le film de 1946) mais Jean Cocteau de son côté avait eu la brillante idée de faire du château un personnage à part entière. Ici, c'est un simple élément de décors presque sans âme...
Comme pour l'ensemble du long métrage, j'ai donc eu de cesse d'osciller entre plaisir et frustration. Même visuellement, j'ai cette désagréable idée que venant de Christophe Gans, on aurait pu avoir quelque chose de plus abouti. Maintenant, même si là encore je pointe peut être un peu trop ce qui m'as déçu, ça n'empêche pas le film d'être très beau à voir. Les maquillages, les costumes, les effets visuels... c'est plaisant de trouver ce genre de résultat dans le cinéma hexagonal. D'ailleurs, si le film ne parvient pas à dépoussiéré totalement cette histoire, il apporte quand même un bon vent de fraicheur dans le cinéma français qui est appréciable.
Le montage est très bon aussi. Même avec son début poussif et cette sensation qu'on à pas été assez loin, je ne me suis pas vraiment ennuyé pour autant. Le spectacle proposé reste grandiose et j'ai vraiment passé un très bon moment de cinéma (j'ai peur par contre qu'à la télévision le résultat ne soit pas le même... Je verrais bien). Quant à la bande originale composée par Pierre Adenot, je l'ai trouvé très belle. Il n'y à pas vraiment de musiques qui vont me pousser à me procurer la bande originale mais ça colle bien au film et c'est une bonne chose.
Pour résumer, "La Belle et la Bête" version 2014 est un très bon divertissement. Du grand spectacle qui nous procure ce que l'on peut attendre d'un film en salles. Cependant, est encore plus avec le recul après ma projection, je ne peux m'empêcher d'éprouver une petite frustration. Christophe Gans réalise un très bon film avec les moyens actuels mais devant tant de surenchère, le film ne parvient pas vraiment à avoir sa propre identité et perds un peu en charme et en magie. J'avais peut être trop d'espérances à son sujet mais alors que je les plaçais pour différentes raisons au même niveau tout les deux, il s'avère que j'ai sans doute une petite préférence pour le film de Jean Cocteau qui possède plus de magie et de charme malgré un trip auquel j'adhère pas toujours pourtant. Il m'as fallu revoir le film de 1946 pour commencer à bien l'apprécier, je prendrais peut être plus de plaisir en revoyant donc le film de Christophe Gans mais en attendant, si je conseille quand même d'aller voir ce film qui nous en donne pour notre argent et que je pourrais revoir avec plaisir, cette sensation de rester sur ma faim m'embête quand même beaucoup...
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