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Deux jours a tuer

Publié le 13 mai 2008 par Lorraine De Chezlo
de Jean Becker
d'après le roman éponyme de François d'Epenoux Drame - 1h25Sortie France 30 avril 2008avec Albert Dupontel, Marie-Josée Croze, Pierre Vaneck, ...
Antoine a changé d'un seul coup : cadre au service marketing d'un grand groupe agroalimentaire, il démissionne soudainement avouant son ennui et son désintéressement à travailler pour faire manger l'immangeable. Marié et père de deux enfants, il envoie balader tout son entourage venu lui fêter son quarante-deuxième anniversaire. Que lui arrive-t-il ? On l'a vu la veille attablé en ville en charmante compagnie : une ravissante jeune femme qui serait sa maîtresse ? C'est en tout cas la conviction de sa femme, désespérée devant l'attitude de celui qu'elle aime. Las, celui-ci quitte son foyer brutalement, envoyant valser tout le monde par des vérités dures à entendre, et des méchancetés plutôt feintes. Les jours qui suivent lui seront extrêmement importants, il les passera hors de Paris. Sans savoir si son lourd secret résistera à ces deux jours, il met le cap sur Cherbourg, puis sur l'Irlande, pour y retrouver quelqu'un...
Quelques longues séquences se détachent du film, construit très simplement : la démission, la scène de ménage, l'anniversaire, puis la route et l'Irlande. Des étapes que l'on suit en étant proche du personnage d'Antoine, mais sans avoir la totalité des éléments, sans être certain de comprendre les motivations qui l'animent. En effet, Jean Becker joue là-dessus, nous projette en pleine scène de dispute conjugale, instant très intime, très personnel, mais à d'autres moment, le réalisateur nous invite à la table d'Antoine sachant que les dialogues des personnages ne nous éclaireront pas sur les antécédents. Alors on doute...

On peut certes comprendre assez rapidement qu'Antoine va mal, qu'on pourrait le croire lorsqu'il se défend de tromper sa femme ; on peut deviner qu'il est malade et peut-être condamné. Mais son comportement n'est entièrement cerné qu'une fois le film achevé. Et pour les instants finaux, Jean Becker met le spectateur en retrait, laissant aux personnages leur intimité... Très pudique, bien habile, Deux jours à tuer est l'analyse du comportement d'un homme qui, d'une part ne peut plus se résoudre à poursuivre sa vie quotidienne, et doit redéfinir ses priorités, et d'autre part, veut éviter d'heurter sa proche famille et de faire basculer sa vie dans un cauchemar partagé. Entre choquer et attrister, il préfèrera jouer le jeu de la provocation, pour tenter de se faire détester, pour qu'on "arrête de [l]'aimer". C'est complexe à transcrire ainsi, mais le film témoigne assez justement de cette progression logique.
Si Marie-Josée Croze joue admirablement son rôle de femme perdue, qu'Albert Dupontel est égal à lui-même (quoique moins crédible que dans Fauteuils d'orchestre ou Paris), Mathias Mlekus (que j'aime beaucoup voir jouer) m'a, lui, vraiment déçue avec des textes dits sans rythme, sans aucun naturel. Mais cela n'enlève rien au fait qu'on reste cloué quand la lumière revient dans la salle de cinéma... La bande-annonce sur le site du filmAnne a aimé le roman (comme le film), mais Clarabel l'a trouvé répugnant.

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