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[Critique] Nebraska

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche nebraska
Sorti aujourd’hui dans les salles belges, Nebraska est une comédie dramatique d’Alexander Payne avec Bruce Dern (Woody Grant), Will Forte (David Grant), June Squibb (Kate Grant) et Bob Odenkirk (Ross Grant). Quant à l’histoire, elle s’intéresse à Woody Grant, un vieil homme persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance et qui cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain. Sa famille, inquiète de ce qu’elle perçoit comme le début d’une démence sénile, envisage de le placer en maison de retraite, mais un de ses deux fils se décide finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et l’équipée fait une étape forcée dans une petite ville en déclin du Nebraska. C’est là que le père est né. Épaulé par son fils, le vieil homme retrace les souvenirs de son enfance.

Malgré le parti pris du noir et blanc dont je ne parviens toujours pas à m’expliquer la raison, je dois reconnaître que j’ai plutôt bien apprécié ce film. Ou tout du moins certains de ses aspects. Celui-ci peut effectivement s’appuyer sur des personnages assez bien écrits pour susciter l’adhésion du spectateur. C’est en tout cas grâce à eux que l’histoire m’a intéressé. Du père complètement barge à la mère autoritaire en passant par les fils résignés, tous paraissent sincères et se révèlent attachants au fur et à mesure du récit. Et cela en grande partie car malgré les apparences, on sent qu’il règne au sein de cette famille un véritable amour. D’ailleurs, il faut le dire, c’est avant tout un film qui traite de la famille, par le biais d’une relation père/fils étonnante. Contraint de faire une halte dans le village natal de son père, le fils va en effet prendre conscience de ce qu’a été la vie de son paternel et apprendre des choses qu’il ignorait totalement sur son compte. Et en même temps que les souvenirs remontent à la surface, le regard qu’il porte sur son père évolue progressivement. Ce qui donne lieu à des scènes très drôles le plus souvent, mais aussi touchantes lorsque le vieil homme fait preuve de quelques rares moments de lucidité.

Photo nebraska
Néanmoins, le film dans son ensemble est tout de même relativement inégal, celui-ci alternant à la fois les bonnes idées et les scènes interminables. Du coup, il est assez difficile de se laisser totalement emporter par le long-métrage car des baisses de rythme viennent constamment se glisser dans cette histoire longue de près de 2 heures. Qui plus est, l’émotion ne fonctionne pas toujours très bien alors que le récit dans sa globalité a pourtant tout pour être touchant. Peut-être est-ce dû au noir et blanc qui fige un peu les personnages en même temps que les émotions. Quoi qu’il en soit, ça ne vient pas des acteurs car, bien que pas forcément connus du grand public, ceux-ci sont vraiment extrêmement bons. A commencer par Bruce Dern qui livre une performance complète et convaincante dans un rôle plus difficile qu’on pourrait le croire au départ. Au vu de sa prestation, on peut difficilement remettre en cause sa nomination aux prochains Oscars en tant que meilleur acteur. Cependant, j’avoue avoir été davantage séduit par l’interprétation de Will Forte. Un acteur que je ne connaissais absolument pas et que j’ai trouvé particulièrement convaincant dans la peau de ce fils désireux de profiter des derniers instants possibles avec son père.

En définitive, Nebraska est donc un film étonnant, drôle et touchant, qui doit beaucoup à l’écriture des personnages et au talent des acteurs. A l’exception de quelques scènes inégales et de l’une ou l’autre longueur, on passe un vrai bon moment.



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