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On y était : Opal Tapes Nite

Publié le 21 février 2014 par Hartzine

OTOpal Tapes Nite, Instants Chavirés, Montreuil, 4 février 2014

Bien que les Instants Chavirés accueillent régulièrement leur lot de tumulte électronique, on ne se souvient pas y avoir mis les pieds pour le showcase d’un label électro à la cote montante, aussi avant-garde fut-il. C’est pourtant bien Opal Tapes, petite structure anglaise émettant depuis un coin paumé dans le nord de l’Angleterre, qui fait défiler quatre de ses artistes sur la petite scène montreuilloise un mardi soir face à une salle comble.

En mise-en-bouche, rien qui ne dépareille du son qu’on a l’habitude d’entendre ici : le gérant du label, Basic House, exécute une prestation électro/noise rocailleuse, composée d’éléments disparates et inattendus, délibérément disposés les uns contre les autres pour susciter une douce désorientation. Dans le public, deux jeunes filles se trémoussent sur ce son rigoureusement indansable, l’une en enregistrant le set, l’autre en dessinant un portrait de l’artiste au stylo dans un carnet – pas le genre de public ni de spectacle que le lieu a l’habitude d’abriter.

Après moins d’une minute de pause, c’est l’un des projets les plus remarqués du label qui enchaîne dans la même veine abstraite, celui du suédois 1991 - nom de scène le plus cryptique, délicieux et snob qui soit. Toute en profondeur et en reliefs, sa musique absorbe sous des dunes de basses qu’il recouvre de touches froides et éparses. Nostalgique et intime, c’est le clou de la soirée.

Duo italo-belge, Lumisokea nous bascule dans un territoire plus dance, celui d’une techno géométrique mais souple, reposant sur des jeux de passe-passe rythmiques qui rappellent les contorsions les plus dansantes d’Autechre. On perd forcément en mystère, mais cette transformation passagère des Instants en mini-club électro donne une valeur ajoutée à cette performance moins surprenante.

Karen Gwyer clôt la soirée sur une petite touche féminine de mise, et dans la même lignée techno. Le nom de cette Américaine circule de plus en plus et on l’imaginerait bien sortir du berceau underground sous peu. Pendant vingt (trop courtes) minutes, elle développe des variations plus crues et vitaminées autour d’un extrait de son nouveau maxi, sorte d’E2-E4 lo-fi. Une fois le groove saturé, la jeune fille relâche la pression, abandonne timidement ses sampleurs et ne fera pas de rappel. Une fin abrupte mais légère à une des soirées électro les plus enthousiasmantes de cet hiver.

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