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Braconneur : métier d’avenir en Afrique

Publié le 24 février 2014 par Robindebrousse @robindebrousse

en Afrique, 1 éléphant est abattu toutes les 15 minutes!

On recense 500 000 éléphants africains aujourd’hui alors qu’on en comptait 2 millions au début du 20ème siècle. Statistique qui démontre à quel point le trafic d’ivoire a pris des proportions importantes. Si la tendance se poursuit, on estime à 20% la baisse du nombre d’éléphant dans la prochaine décennie et leur disparition dans les 20 prochaines années.

Ampleur du trafic d’ivoire

C’est en Afrique que le massacre d’éléphants pour le trafic d’ivoire est le plus problématique. C’est principalement en Afrique australe qu’il est le plus intense. La Chine qui est le principal importateur d’ivoire africain. L’ampleur des dégâts est encore mal estimé en Afrique centrale.

Traffic d'ivoire en Afrique

Le cercle vicieux du trafic d’ivoire

La baisse de la population d’éléphants et les mesures de répression contre le braconnage font que l’ivoire se fait de plus en plus rare. La demande quant à elle augmente, ce qui entraine une hausse du prix de l’ivoire. Par conséquent, il est certes plus risqué mais aussi plus lucratif de se livrer au braconnage. Au cours des dernières années les braconneurs ont aussi diversifié leurs activités en se lançant dans le traffic de la corne de rhinocéros qui est utilisée dans la médecine traditionnelle asiatique.

Les causes du trafic

  • La pauvreté et le désir d’enrichissement personnel reste la première raison qui explique la pérennisation du braconnage en Afrique.
  • Selon WWF, la corruption qui sévit dans les états faibles est un facteur important de l’accélération du trafic. Les groupes criminels fortunés et bien connectés ont les moyens d’acheter les fonctionnaires d’États et d’engager des rangers spécialisés dans le massacre d’animaux. Les pays faibles n’arrivent pas à faire appliquer la loi pour punir les mauvais comportements.
  • Comme le pétrole et l’or, l’ivoire constitue une source de liquidité pour financer les conflits armés. D’après RFI :

En mai dernier, les rebelles de la Seleka ont massacré une vingtaine d’éléphants dans un parc naturel de Centrafrique pour s’emparer de leurs défenses. L’ivoire finance aussi bien les rebelles de l’Armée de libération du Seigneur en Ouganda que les miliciens shebabs somaliens qui paient leurs recrues et leurs armes grâce à l’ivoire qu’ils font passer du Kenya aux ports somaliens.

braconnage

Une répression inefficace

Sur le papier, les pays asiatiques et les principaux fournisseurs d’ivoire s’entendent sur la nécessité d’éradiquer le trafic d’ivoire. Cependant, les efforts de répressions ne sont pas bien coordonnés et bien souvent, les sanctions se font sentir une fois que le mal a été fait. Les gouvernements s’attaquent aux facteurs économiques en détruisant des tonnes de défenses d’éléphants plutôt que de s’attaquer aux causes profondes. La destruction des butins n’a pas grand effet, si ce n’est que de raréfier l’ivoire et augmenter sa valeur marchande et activer le cercle vicieux.

Par ailleurs, les efforts de repression sont tellement peu coordonnés que le risque de se faire prendre reste relativement bas alors que les bénéficies sont de plus en plus conséquents. La législation africaine demeure conciliante. En Afrique du Sud par exemple, on autorise la chasse du rhinocéros blanc à condition de ne pas en tuer 1 par an. Même là où le braconnage est interdit, la loi n’est pas toujours appliquée.

Enfin, les pays consommateurs – la Chine surtout – ne cessent d’augmenter leur pouvoir d’achat qui fait qu’ils ont encore les moyens de payer ces ressource dont le prix ne cesse d’augmenter.

Cinq tonnes d'ivoire brûlées au Kenya en 2011

Cinq tonnes d’ivoire brûlées au Kenya en 2011

S’attaquer aux vraies causes du braconnage

La lutte contre le traffic d’ivoire s’est avérée jusqu’ici inefficace. Premièrement parce que les braconniers ne sont pas toujours des groupes organisés qu’il est difficile d’identifier pour les combattre. Ensuite, pour éradiquer le braconnage, il faut d’abord s’attaquer aux causes principales qui sont la pauvreté et la corruption qui sont loin d’être réglés en Afrique. Il y a des causes sociales car les populations sont souvent peu sensibilisées sur la nécessité de la préservation de la nature et les répercussions sociales, environnementales et politiques du massacre des animaux sauvages. Changer les comportements sociaux prennent du temps et les efforts de sensibilisation des organismes de préservation de la faune demeurent insuffisants.

Personnellement, je trouve que l’argument de la pauvreté ne tient pas la route. Je regardais un documentaire dans lequel les populations du Mozambique expliquait le braconnage par le manque de moyens financiers pour se nourrir. Dans ce cas, pourquoi laissent-on autant de carcasses d’éléphants pourrir au soleil si le braconnage est un moyen de mettre du pain sur la table?


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