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Un singe en hiver - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Henri Verneuil (1962 - France) avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Noël Roquevert, Paul Frankeur - en N.B.

Touchante histoire. Un duo détonnant.

L'histoire : Albert, ancien marin au long cours, la tête encore pleine des voyages qu'il ne fera plus, alcoolique repenti, vit paisiblement en Normandie avec son épouse Suzanne. Ils tiennent un petit hôtel, modeste. Un jour débarque un jeune homme fortement alcoolisé, Gabriel, qui demande une chambre. Au fil des jours, une amitié s'installe entre Albert et Gabriel. Ce dernier, paumé, torturé, avide d'exotisme lui aussi, est là pour récupérer sa petite fille, en pension dans le coin. Mais il n'arrive pas à franchir le pas... Et Suzanne, elle, s'inquiète de voir son mari au chevet de ce jeune chien fou, et qu'il ne se remette à boire avec lui...

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Mon avis : Un joli film, une touchante histoire d'amitié, d'entraide, à l'image de celle qui donne son nom au film. En Chine, raconte-t-on, on voit plein de petits singes arriver dans les villes au début de l'hiver. Ils cherchent un peu de chaleur, un peu de nourriture, on ne sait pas vraiment ; ils sont souvent très désorientés. Les gens les accueillent, en prennent soin, puis les raccompagnent dans la forêt quand les beaux jours reviennent...

C'est exactement ça qui arrive à Gabriel. Paumé, torturé, il arrive par hasard chez ces gens, qui le traitent avec bonté et vont l'aider à se remettre sur les rails. Au passage, il aidera lui-même Albert, frustré de toutes ces années sans alcool, fatigué de son bonheur conjugal, de s'éclater une dernière fois avant d'entrer dans l'hiver de la vieillesse, avec philosophie. C'est une fable, une sorte de petit conte. J'ai vraiment bien aimé.

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Les acteurs - est-il besoin de le dire - sont remarquables. J'adore Belmondo jeune, avant ces années où il est devenu le rigolo cascadeur de service (qui n'étaient pas mal non plus, mais c'est un autre genre ; il amorce cette période, d'ailleurs avec la scène de la corrida !). Il était beaucoup plus émouvant, très séduisant, drôle, mais avec une espèce de vulnérabilité. Gabin est exceptionnel dans le rôle de cet homme grognon, ronchon, mais si gentil dans le fond, et cachant soigneusement, avec pudeur, son inquiétude face à l'âge. Les deux ensemble, très attachants, c'est juste formidable ! Et les dialogues d'Audiard ne gâchent rien... c'est évident !

A voir.

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