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Big John

Publié le 02 mars 2014 par Cinephileamateur
Big John De : Julien Dunand.
Avec : John Carpenter, Debra Hill, Keith Gordon, Adrienne Barbeau, Alan Howarth, Nicolas Saada, Jean-Baptiste Thoret, Austin Stocker, Larry Franco, Peter Jason, Mel Sloan...
Genre : Documentaire.
Origine : France.
Durée : 1 heure 15.
Année de production : 2005.
Synopsis : Chez lui à Los Angeles, John Carpenter revient sur sa carrière, parle de ses films, de ses goûts, de ses influences...
"Je ne saurais l'expliquer mais tout à coup en lisant les critiques et en donnant des interviews, j'ai réalisé qu'on me prenait très au sérieux. Bon sang ! Je trouve ça très flatteur mais le cinéma n'est pas un art de l'intellect, c'est un art de l'émotion." (John Carpenter)
4.5
Big John
A la base, j'avais prévu de voir le documentaire "Big John" à la fin de mon cycle consacré à John Carpenter. Mais bon, profitant que j'avais juste une petite heure de libre et espérant que ce documentaire ne me spolie pas trop les quelques films encore que je dois découvrir, j'ai profiter de l'occasion que j'avais pour insérer le dvd dans mon lecteur et enfin découvrir ce que j’espérais être un documentaire passionnant.
Je dois bien reconnaître que je n'ai pas été déçu. Écrit par Julien Dunand, non seulement j'ai trouvé cette grande interview vraiment passionnante mais en plus j'ai pas du tout été spolié puisque les films qu'ils évoquent principalement je les avais déjà vu. Je recommande quand même pour ceux qui souhaite découvrir ce documentaire de voir les plus grands classiques du cinéaste car ce film en dévoile quand même pas mal, ce qui apparat logique de toute façon. En effet, il est difficile de revenir sur une aussi grande carrière que celle de John Carpenter, de parler de sa passion, de ses influences etc etc sans en raconter trop.
Bref, passer ce constat, j'ai de toute façon était tout de suite emballé par ce documentaire. Plus que le cinéaste, c'est surtout une rencontre avec un homme, un homme passionné, souvent réservé, un brin modeste même dans sa fougue que l'on va apprendre à découvrir. En revenant sur ce qui l'as poussé à faire des films, ce qu'il l'as motivé, on est ainsi en présence d'un témoignage touchant. Touchant car même si John Carpenter n'est pas à l'aise dans cet exercice, on sens qu'il se livre avec une certaine sincérité et regarder l'évolution de sa carrière mais aussi l'évolution du septième art à travers ses yeux s'avère alors fort passionnant.
On y découvre alors un homme qui garde une certaine rancœur envers les gros studios, les producteurs, les journalistes... envers un monde qu'il ne comprends pas toujours, qu'il se prends trop au sérieux, qui lui donne un rôle qu'il ne pense pas avoir. John Carpenter fait des films parce qu'il aime ça. Pas pour délivrer de grands messages mais parce que c'est ce qu'il aime faire et c'est ainsi que c'est assez drôle je trouve de voir le parallèle entre certains films comment ils ont été analysé sous toutes les coutures par les spécialistes et la vision au final assez épuré que le cinéaste peut avoir de son travail et du but qu'il voulait atteindre.
Son amour pour le cinéma et sa passion se ressens aussi pour l'affection qu'il peut avoir pour les films à petits budgets. Cet amour est connu de ses admirateurs mais il se ressens encore plus dans ce documentaire lorsque l'on ressens la fatigue en lui quand il évoque un système lourd qui à tendance à étouffer toute forme de créativité. Le documentaire est aussi parsemé de petites anecdotes très sympathique. J'ai en tête notamment celle avec Claude Lellouch lors du festival d'Avoriaz où John Carpenter à voulu lui serrer la main pour lui témoigner son respect et que Claude Lellouch trop sérieux pensait que John Carpenter chercher à influencer son vote pour "Fog"...
D'ailleurs, à travers ce grand entretien se dessine aussi un parallèle intéressant entre le cinéma américain et le cinéma européen. Les deux journalistes que l'on interview sur John Carpenter apporte d'ailleurs un regard aussi pertinent que les différents artistes que John Carpenter à pu croiser au fil de sa carrière. Cette idée du cinéma américain que l'on aime fantasmé, cette envie que l'on à de voir en Carpenter un grand cinéaste américain car il dresse dans ses films parfois un portrait anti-américain alors qu'il est très patriote... Ce regard sur le cinéma associé au regard de ceux qui évoque sa carrière apporte des points de vue fort passionnant.
Après, tout n'est pas parfait. C'est vrai que comme on fait l'éloge de ce cinéaste, on peut regretter le parti pris d'en faire un portrait peut être un peu trop positif, un portrait à sa gloire. On aurait aimé voir sans doute quelques ombres au tableau même si la démarche est compréhensible. De même, si le documentaire traite de sa filmographie jusqu'à "Ghost of Mars", je regrette qu'il ne s'attarde pas plus sur certains longs métrage certaines œuvres étant juste évoqués histoire de dire qu'on pense à elle. Elle n'ont peut être pas un grand intérêt cinématographique pour ce documentaire ou pour John Carpenter lui même mais c'est vrai que j'aurais aimé une certaine égalité dans le traitement de ses longs métrage.
Ça reste malgré tout un grand plaisir de faire sa connaissance et de partager ses souvenirs avec lui. Même les plus anodins semblent avoir une pertinence dans leurs propos comme la visite des lieux de tournage de "Halloween, la nuit des masques" qui semblent être là pour plaire aux fans mais qui montre quand même à quel point John Carpenter se sens parfois dépassé par l'ampleur que l'on veut donner à ses films. Avec son débit léger et sa modestie on sens que ce n'est vraiment pas un exercice qu'il aime son auto-promotion. Il montre un côté dur, franc, clair mais avec une certaine tendresse en lui en tout cas qui font qu'on à de l'affection pour lui et pour son témoignage.
On sens aussi l'énorme respect qu'il à pour ses collaborateurs. il à conscience qu'il n'est pas seul pour faire un film et ce respect pour ceux qui travaille avec lui, pour cette "famille" avec qui il aime s'entourer est tout à fait louable. D'ailleurs, si l'on ne peut qu'apprécier le fait qu'il se prête au jeu de la longue interview, on peut regretter un peu quand même le faible nombre de participants pour égayer ses propos. Parmi les intervenants, je regrette en tout cas l'absence de Rob Bottin créateur d'effets visuels notamment pour "The Thing" mais aussi de son acteur fétiche Kurt Russell. Du coup, j'ai quand même savouré ce que l'on me donnait et notamment Adrienne Barbeau ("Meurtre au 43ème étage", "Fog"...), Debra Hill (productrice), Alan Howarth (compositeur) ou encore Keith Gordon ("Christine"...) que j'ai malgré tout aimé voir à l'écran.
Derrière, techniquement ce documentaire reste assez conventionnel. Très sobre il n'en demeure pas moins efficace à l'image des films de John Carpenter. En suivant le réalisateur au plus près, on se concentre sur notre sujet sans avoir besoin d'en faire des tonnes et il y à une sensation de "documentaire à petit budget" fait avec passion qui fait bien plaisir et qui nous permets de nous intéresser plus au fond qu'à la forme. Mon seul regret, vient surtout du montage. Je trouve dommage que l'on ait pas avancé dans sa filmographie dans l'ordre en faisant de multiples aller retour dans le temps. J'aurais aimé quelque chose de plus linéaire pour mieux ressentir l'évolution de l'homme que John Carpenter peut être et de sa vision du cinéma. C'est pas vraiment dérangeant mais il y à un petit côté brouillon du coup.
Fort heureusement, c'est compensé par un point fort : Los Angeles. John Carpenter adore sa ville avec ses qualités comme ses défauts. Comme pour ses long métrage, le réalisateur nous ballade dans sa cité pour faire de Los Angeles dans ce documentaire, un personnage à part entière. On à la sensation de sillonner la ville en voiture avec lui ce qui donne encore plus de charme à cette excursion et appuie encore un peu plus le regard que John Carpenter peut avoir sur le monde qui l'entoure et cette sensation qu'il à parfois d'être déconnecté. On est très loin du Los Angeles de carte postale en tout cas ce que j'ai aussi beaucoup aimé.
Autre point fort, la bande originale. Ce documentaire est accompagné de musiques de son fidèle collaborateur Alan Howarth. La musique à toujours eu un rôle important dans les films de John Carpenter est je trouve ça très judicieux de ne pas avoir oublié de l'évoquer. On évoque ici les talents de compositeur du cinéaste, sa collaboration avec Alan Howarth, la puissance de la musique dans ses différents films et surtout sa passion aussi pour la musique qui justifie aussi son implication dans cette étape lors de la production de ses films.
Pour résumer, "Big John" est vraiment un excellent documentaire. Il possède bien sûr quelques maladresses je trouve et nous laisse parfois un peu sur notre faim mais cette grande interview nous permet vraiment de visiter Los Angeles aux côtés de John Carpenter et d'écouter ses confidences avec passion. Julien Dunand réalise là un documentaire qui rend vraiment hommage au travail de ce cinéaste bien souvent sous estimé et qui derrière son côté très dur et franc cache une tendresse très communicatif. Le portrait est en tout cas extrêmement touchant et je n'ai pas vu le temps passé. Fort passionnant, j'aurais d'ailleurs même aimé que le documentaire dure plus longtemps pour que l'on s'attarde plus sur différents points et continuer la conversation avec ce réalisateur que j'affectionne. Captivant que ce soit sur le travail du cinéaste mais aussi sur le cinéma en général, ce film saura plaire je pense aux fans du réalisateur comme aux cinéphiles qui en auront pour leur argent. A voir.
Big John


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