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LE HORLA, BD de Guillaume SOREL

Par Geybuss

http://www.brusel.com/wp-content/uploads/2014/02/horla.jpgBD - Editions Rue de Sèvres - 64 pages - 15 €

Parution le 12 mars 2014 (Nouveauté)

4ème de couv : Je ne suis pas fou... Quelque chose habite avec ici... avec moi. Elle peut toucher les gens... "Il" se nourrit d'eau et de lait... Mais je ne peux la voir...

Je suis possédé ! Quelqu'un possède mon âme !

Tentation : Le titre et Gilles Paris

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

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 Mon humble avis : Cet album est un pur chef d'oeuvre visuel ! Du pur bonheur ! Les dessins, graphiques et couleurs sont on ne peut plus sublimes et nous plongent avec délice dans l'atmosphère deu 19ème siècle et avec terreur dans les effrois et cauchemards du narrateur qui le mèneront à la folie. Quel coup de pinceaux ! J'en reste sans voix d'admiration. Alors cette BD est bien évidemment aussi un magnifique objet ! Belles couverture et reliure, papier de qualité et doux.... A s'offrir ou à offrir sans hésiter.

Bien entendue, cette BD est inspirée de l'oeuvre éponyme de Guy de Maupassant. Le Horla, je l'ai lu en classe de seconde, donc en 1988 ! Ca ne date pas d'hier. Mon souvenir était imprecis : une sensation de peur intense, présence de l'autre. C'était le premier "classique" que je lisais avec un plaisir immense

LE HORLA, BD de Guillaume SOREL
 Aussi, cet album était vraiment le bienvenu pour me rafraichir la mémoire.

Le narrateur coule des jours heureux dans sa grande demeure, sur le bord de Seine Rouannais me semble t-il. Il a quelques personnes dévouées à son service. Un jour, des navires Brésiliens déchargent leur cargaison sur les quais.... Quelques jours plus tard, les nuits, puis la vie du narrateur ne seront plus jamais les mêmes... Des carafes d'eau qui se vident seules, des objets qui bougent, une fleur cueillie par une main invisible. Et puis, partout et tout le temps, cette impression de ne pas être seul... mais de ne rien voir.... Et cette chose invisible qui devient toute puissante sur le narrateur jusqu'à le garder prisonnier chez lui.

Au fil des pages, les traits du personnage sont de plus en plus tendus, terrifiés et la violence visuelle (parce que psychologique) s'intensifie par les couleurs plus sombres puisque le narrateur s'enferme de plus en plus dans sa chambre. Puis, au sommet de la terreur, les dessins prennent les couleurs des feux de l'enfer : rouge, jaune, orange.

A noter que le narrateur prend la fuite un moment au Mont Saint Michel. Et là, les dessins : Wow wow wow !!!!!

Le Horla prend une forme très contemporaine dans le dessin de cet album, presque effets speciaux cinéma, quelque part science fiction ou film d'horreur ! On sent vraiment qu'il enveloppe sa proie et s'en nourrit. Le narrateur n'est pas le seul à angoisser !

Bien entendu, je ne vais pas refaire l'analyse littéraire de l'oeuvre que l'on a du me servir il y a 25 ans et que j'ai complètement oubliée. Mais pour moi, cette histoire parle très bien de la folie, de la peur....Il pourrait aussi, à notre époque, évoquer la dépression qui s'immisce petit à petit, avec cette impression de ne pas être seul en soi même, puisque l'on ne se reconnait plus, quand un autre nous prend les rennes du pouvoir... Car même si cette oeuvre traite du surnaturel, mon humble avis est que le narrateur se bat contre son démon intérieur, comme Maupassant luttait déja contre la folie lorsqu'il a écrit Le Horla.

Bref, il est grand temps pour moi de me replonger dans les écrits de mon écrivain classique préféré et que j'ignore depuis plus de 10 ans.

Et cette BD rend un très très bel hommage à Maupassant. Vraiment, l'univers à bulles est d'une richesse qui je ne soupçonnais pas, et qui ne cesse de m'étonner et m'éblouir !

http://www.bdnet.com/img/couvpage/11/9782369810117_pg.jpg


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