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Pour appuyer le rachat de SFR, Martin Bouygues envoie une lettre au gouvernement

Publié le 12 mars 2014 par Le Monde Numérique @lmn_officiel

Alors que le rachat de SFR par Bouygues semble en très bonne voie face à son concurrent Numericable, Martin Bouygues, le PDG du groupe, a tout de même adressé une lettre le 10 mars dernier à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, afin d’appuyer sa demande. Le Monde s’est procuré la missive.

Pour appuyer le rachat de SFR, Martin Bouygues envoie une lettre au gouvernement


Dans cette lettre, il détaille les « engagements fermes » qu'il est prêt à prendre en cas de fusion entre Bouygues Telecom et SFR.

« Nous nous engageons à investir deux milliards d'euros par an sur les réseaux fixe et mobile, en particulier dans le domaine de la fibre optique (400 millions d'euros par an) », écrit ainsi le président du groupe Bouygues.

Selon un spécialiste du secteur, c'est « quasiment trois fois plus que ce que Bouygues Telecom dépense en moyenne chaque année pour développer et entretenir son réseau. »

« Nous souhaitons en particulier concentrer nos investissements fibre sur la technologie « Fiber To The Home » (« FTTH ») », poursuit M. Bouygues.

Ce type de réseau permet, en posant de la fibre optique jusqu'au domicile de l'abonné et non pas seulement entre les centraux téléphoniques, d'obtenir un débit plus élevé.

Sur le plan social, « nous nous engageons à ne procéder à aucun licenciement collectif, plan social, plan de départ volontaires dans le cadre de cette fusion », écrit M. Bouygues.

De même, ce dernier assure qu'il va « rapatrier plusieurs centres d'appel en France », sans toutefois en donner le nombre exact. Cela ne signifie pas que l'opérateur va relocaliser dans l'Hexagone des centres d'appels : il n'en possède aucun à l'étranger.

« Mais nous allons demander à nos prestataires de n'utiliser que des téléconseillers travaillant en France pour répondre à nos abonnés, sauf pour les tâches où c'est impossible, comme la nuit, par exemple », assure-t-on chez Bouygues Telecom.

Dans une allusion non dissimulée à l'offre d'Altice, qui est coté à Amsterdam et dont le siège est situé au Luxembourg, M. Bouygues s'engage également à « coter le nouvel ensemble à la Bourse de Paris » et à « maintenir le siège social en France ».

Enfin, le patron du groupe familial assure qu'il favorisera « les fournisseurs français », mais seulement « à chaque fois que c'est pertinent au plan technique ».

Concrètement, Bouygues Telecom se dit prêt à utiliser les produits d'Alcatel Lucent pour ses réseaux fixes, l'un des points forts du fabricant tricolore, mais pas nécessairement pour ses réseaux mobiles, où il avait jusqu'ici recours au chinois Huawei et au suédois Ericsson.

« Nous aviserons au cas par cas, en fonction de ce dont nous avons besoin et de la qualité des équipements proposés », assure-t-on au sein de l'opérateur.

Interrogé mardi matin sur RTL, M. Montebourg s'est félicité des engagements pris par M. Bouygues et a indiqué que, puisqu'ils avaient été formulés par écrit, ils lui seraient « opposables » s'ils n'étaient pas respectés.

 

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