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Van Gogh, le suicidé de la société, exposition au Musée d'Orsay

Publié le 14 mars 2014 par Mpbernet

Van gogh affiche

Alors qu’une grande rétrospective Van Gogh (1853 – 1890) va voir le jour à Paris en 1947, le galeriste Pierre Loeb convainc Antonin Artaud (1896 – 1948) d’écrire sur le peintre. L’essayiste – qui sort de neuf années d’internement en asile psychiatrique ponctuées d’électrochocs en tous genres - livre son interprétation personnelle et réfute la thèse de l’aliénation mentale, pour mieux soutenir l'idée que Van Gogh a été « suicidé par la société », cette-dernière souhaitant l’empêcher de révéler « d’insupportables vérités », à travers sa peinture.

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Chaumes de Cordeville

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Tel est le fil conducteur de cette exposition majeure qui rassemble 45 chefs d’œuvres absolus de l’artiste mort (suicidé ou abattu par erreur par deux gamins malfaisants ?) à l’âge de 37 ans. Qu’importent les développements d’un autre artiste allumé sur un des plus grands artistes de l’art occidental. Ce qui compte, c’est d’apprécier comme un grand souffle de vent la maîtrise de la couleur, l’harmonie, le bruissement des feuilles dans la cour de l’hôpital d’Arles, le croassement des corbeaux au-dessus des épis de blé, le calme de cette chambre monacale …

Dr Gachet

égliseauvers-sur-oise

le fauteuilde Gaugin

Van Gogh Nuit étoilée

vangogh-autoportrait

Dérangé, Antonin Artaud ? Sans aucun doute, mais quel poète et quel acteur ! L’évocation de ses rôles est intéressante. Toutefois, son texte ne saurait que souligner l’immense talent du peintre autodidacte. Et pour cela, nul ne l’a attendu.

On prend un grand coup à l’estomac dès la première salle, face à quatre autoportraits au regard tout sauf fou d’un homme au faciès torturé. Les paysages, ensuite, dans une lumière alliant toute la gamme des verts et des jaunes. On imagine que la peinture était la seule activité qui apportât la sérénité à Vincent Van Gogh. Mais laissons à l’artiste tout son mystère …

AArtaud

Cette exposition, en tous cas, fera date, car elle place côte à côte des tableaux issus de musées du monde entier et de collections particulières, des images ultra connues et des toiles rarement exposées .... On n’en avait jamais vu autant depuis 1947, justement …

On y met en exergue (de façon un peu lourde selon moi) les troubles mentaux de l’artiste qui écrivait à son frère : « Mon travail à moi, j’y risque ma vie et ma raison s’y est effondrée à moitié ». Illuminé mais conscient, torturé et rongé par l’alcool, certainement, « suicidé » à la digitaline par un Docteur Gachet jaloux de son génie et qui l’aurait poussé à travailler jusqu’à l’épuisement … une interprétation dont on laisse la responsabilité à Antonin Artaud.

Des tableaux à ne pas manquer en tous cas, qui ravissent l’âme de ceux qui viennent les admirer. Il est recommandé de planifier sa visite, car ces oeuvres attirent d’ores et déjà beaucoup de monde. Une raison de plus d’acquérir la Carte Blanche du musée, qui permet non seulement de ne pas payer mais surtout d’entrer sans attendre : un privilège jouissif !

Van Gogh – le suicidé de la société – exposition au Musée d’Orsay jusqu’au 6 juillet, de 9h 30 à 18 h. Sauf le mardi.


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