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Au FN, le jeu des famillles

Publié le 15 mars 2014 par Jean-Pierre Jusselme

Roland Mohammadi Au FN, le jeu des  famillles

Tout le monde se souvient du slogan de Jean-Marie Le Pen : je préfère ma soeur à ma voisine. Au FN, la famille est une affaire sérieuse, et le tissu de base. Le tête de liste Gabriel de Peyrecave, cadre assurances, est père de 7 enfants. Pourparlers a rencontré quatre militants et une antienne : la famille.

Ma famille, c’est les JFN

La biographie personnelle suffit-t-elle à expliquer un parcours politique ?

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Roland Mohammadi. Photo Michael Dias

Pour Roland Mohammadi, benjamin et 23 eme sur la liste conduite par Gabriel de Peyrecave, l’hypothèse est simple, presque triviale. Mais évidente ! Costume impeccable, lunette de marque, ce jeune homme d’origine marocaine, étudiant en force de vente sait d’où il vient.Placé en maison d’enfant en bas âge, il n » a pas connu son père et vécu éloigné de sa mère; récemment décédée. Ce jeune homme de 18 ans serait-il un enfant en quêtes de racines, de fraternités, de familles?  Celle qui l’a poussé à passer des opinions aux convictions puis à l’action, c’est Mathilde Robert, une copine de classe au Lycée Saint-Paul en Forez, et la fille de Sophie Robert, la secrétaire départementale.  Au sein de la section départementale des jeunes frontistes, plus de 350 membres, une des plus nombreuse, le jeune homme a vite trouvé sa place, très à l’aise avec des idées simples comme « protéger la France de la mondialisation » ou « lutter contre l’immigration illégale et les 200 000 clandestins. »  IL semble avoir trouvé là comme une famille de substitution.

Ils parlent mal d’amour

Raphaëlle JEANSON, 33 ans, deuxième sur la liste, vacataire dans l’Éducation nationale comme remplaçante des professeurs et des instituteurs. Cette mère de quatre enfants a évolué avec le FN de sympathisante, à adhérente, puis militante et candidate aux élections législatives et municipales, 2eme de la liste de Gabriel de Peyrecave.

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Roaphaelle Jeanson . Photo Michael Dias

« Ce qui me tient le plus à cœur c’est la famille, ces valeurs d’éthique et de morale, plus que les questions d’impôts ou de fiscalité. Je défends un certain modèle de famille traditionnelle. J’ai été très active dans la Manif pour Tous par exemple. Sur ces questions l’UMP et le PS  sont les mêmes.

Je vais dans les établissements scolaires pour parler de sexualité et d’amour aux enfants. Je trouve que c’est quelque chose de très important, l’amour, et que c’est dommage de toujours aller leur parler de risques, de se protéger, etc., alors que c’est quelque chose qui est beau.

En France on a souvent une vision de l’échiquier politique un peu déformée. On nous met à l’extrême droite, à l’opposé de Mélenchon. Moi, concrètement, je ne me sens pas du tout dans la peau d’une fasciste. J’aime mon pays et je veux défendre ses intérêts Le vrai clivage est la soumission de l’UMP et du PS à la botte de Bruxelles, qui prend pas en compte l’intérêt des pays. Il y a un mouvement patriote qui défend la France et ses intérêts et c’est le Front national. C’est le sens de mon engagement.

Les repas en famille sont toujours très animés. Avec les amis, c’est pareil. Nous avons des discussions qui sont vraies, qui vont au fond des choses et qui, même, nous confrontent à nos propres convictions. Ça nous oblige à les creuser, à les expliquer, etc. À partir du moment où les gens cherchent l’authentique et le vrai dans toutes les choses, pas dans l’idéologie mais avec les pieds sur terre, je trouve qu’on peut avancer, même avec des gens qui ne sont pas forcément d’accord. Quand on fait les marchés, qu’on tracte, il y a des gens qui disent « Non, surtout pas. Je ne veux même pas toucher votre tract ». Je trouve ça dommage, on ne peut pas discuter. Moi, j’aime bien pouvoir discuter avec d’autres militants d’autres partis. Si on est un peu apaisé, je trouve au contraire que c’est constructif.

Comme candidate pour les législatives, on est venu me chercher, pour cette histoire de parité. J’y allais un peu à reculons en ayant un peu peur de pour mon image. Je m’attendais à prendre des coups, des critiques, etc. Je ne vais pas vous dire que je n’en ai pas eu mais j’en ai eu beaucoup mois que ce que j’imaginais. Je ne suis pas une militante de base, j’aime bien être plutôt en retrait. Quand il a fallu que j’aille au contact des gens, j’ai été très étonnée de leur accueil très positif en général. Je me rends compte que lorsqu’on est dans la vraie vie, il y a un décalage avec ce que disent les médias.  »

Propos recueillis par Michael Dias

La bonne odeur de la France d’avant

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Anthony Maison a des fondations et une charpente. Et la maison France est en feu.

L’homme est affable, un peu « old school » dans son costume sur mesure adapté à son mètre 95.  Ce géant couramiaud voyage beaucoup et regrette que la France ait perdu le sens des valeurs patriotiques.. Il plonge son regard claire dans les souvenirs d’une France où on « tenait sa parole et on aimait son drapeau ».  Au travail, ce chef de rayon marée d’une grande enseigne pose un mouchoir sur ces valeurs, sans se cacher de ses engagements.  Engagé dans les années 90 au FN,  il a connu l’école du désert, les permanences moribondes du 3 rue de la République, des scores à 0,74% et aussi l’apothéose de 2002. Il suit Marine, car le sang parle et les courants au sein du FN, il ne les voit pas, ou ne veut pas les voir.

Hélène s’occupe d’enfants différents

Hélène RONOD 41 ans, mère de deux enfants, est sixième sur la liste. Assistante de vie scolaire au collège lycée Saint-Louis à Saint-Étienne pour des enfants « différents » affirme avoir une vie normale faite de brocantes et de protection animale.

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Helene Ronod. Photo Michael Dias

Je m’adapte. De toute façon, depuis la nuit des temps, il faut vraiment éviter de parler de politique. J’ai des amis socialistes, je suis très ouverte. Ma meilleure amie est socialiste. Je n’ai pas de problèmes de ce côté-là. Mais je le dis ouvertement maintenant parce que ce n’est plus litigieux comme ça l’était autrefois. Donc oui, je le dis.

Au départ, il y a une vingtaine d’années, on n’en parlait pas aussi facilement, c’est sûr, parce que nous étions catalogués. Maintenant c’est facile d’en parler. J’ai des réactions positives. J’ai toujours les réactions « Front national = fachos ». On me dit ça mais je n’en tiens pas rigueur parce que ce n’est jamais méchant. Ce n’est plus comme il y a vingt ans où c’était très difficile, maintenant non.

Par contre, au travail je n’en parle pas. Parce que je trouve qu’il faut dissocier vie professionnelle et vie privée. Donc je n’en parlerai pas parce que je ne veux pas blesser non plus. Comme on dit toujours « le Front national, les musulmans, etc. », j’ai plein d’enfants musulmans dans ma classe et ça ne me pose pas de problème. Donc je ne veux surtout pas en parler à l’école.

Je me suis dit « J’ai 40 ans, il faudrait quand même penser à se bouger, ne pas rester sans rien faire ». Donc je me suis dit que j’allais franchir le pas. C’est maintenant ou jamais. Les idées du FN qui me plaisent : tout ce qui concerne la famille, les valeurs, la sécurité aussi. Ça englobe tellement de choses. 

Propos recueillis par Michael Dias


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