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Quand Jean-Luc Mélenchon ne sait plus faire le tri dans la réalité

Publié le 18 mars 2014 par Juan
Quand Jean-Luc Mélenchon ne sait plus faire le tri dans la réalité

Jean-Luc Mélenchon fait campagne, comme d'autres. Nous sommes à 6 jours du premier tour des élections municipales. Le Front de Gauche qu'il co-incarne avance en ordre dispersé. Mais pourtant la parole reste acide et violente, sans compromis ni recherche d'alliance. Sus à Hollande !

Paradoxe ?


Le paradoxe ... municipal

Il était en meeting de soutien d'une candidate parisienne, Danielle Simonet, dimanche 17 mars. La charge contre le gouvernement Hollande était attendue. Elle n'était pas nouvelle. Mélenchon veut tracer des limites qui sont des frontières indépassables.
Ce jour-là, il cherche encore à cliver. Primo, il faut démonter l'argument que ces élections ne seraient que locales. C'est de bonne guerre, rien de grave. "À qui ferait-on croire que le vote est purement local?" Secundo, il attaque "les lois scélérates de François Hollande", car "le peuple français est disponible pour la solidarité, il ne l'est pas pour être tondu et pillé". Finesse, quand tu nous tiens ! Mélenchon prolonge une énigme qui aura une première résolution ce dimanche 23 mars: ses propos clivants et sans appel sont-ils mobilisateurs ?
Le hic de cette démarche est le contexte. Le Front de gauche, cette alliance de relève dotn le PG est l'un des piliers, est éparpillé pour le scrutin. A Paris et dans près d'une belle moitié des circonscriptions du pays, les communistes font liste commune avec les socialistes. Ailleurs, le PG fait campagne avec EELV (ou l'inverse).
Bref, la France municipale a des alliances ... locales.

Sarkogate, Mélenchonite aigüe

Sur France Inter, le co-président du Parti de Gauche en remet une couche: "Hollande ment tout le temps". Sur les écoutes de Sarkozy, il suit avec assurance et détermination la charge UMPiste: bien sûr que Hollande et Ayrault mentent quand le second déclare qu'il n'était pas au courant des écoutes de Nicolas Sarkozy avant leur révélation par le Monde. Pour justifier sa charge, et se démarquer des exactes mêmes attaques des Sarkofans, Mélenchon ajoute un addendum politique: "c’est pas grave, c’est habituel. (...) Ils mentent tout le temps. Les rois des menteurs, c'est eux. Ils avaient dit qu'ils renégocieraient le traité européen, ils ne l'ont pas fait; ils ont dit qu'ils feraient la retraite à 60 ans, ils ne l'ont pas fait. François Hollande ment tout le temps".
Aurait-il pu compléter que ces écoutes avaient été ordonnées par deux juges que l'on juge indépendants, que cette enquête était fort attendue, que le soupçon de trafic d'influence avait une quelconque consistance à en croire les premières révélations ? Il aurait pu, mais il ne l'a pas fait, trop occupé à dresser son périmètre politique d'opposition permanente.
Tout juste fut-il conciliant à l'égard de Christiane Taubira. Il a "plutôt" confiance en elle. "Mme Taubira, on a plutôt confiance en elle. Cette femme je ne la vois pas menteuse. Que se passe-t-il? Qui ordonne quoi?" On sourit.

Les bons constats

Mélenchon pourrait convaincre. Ses constats politiques et sociaux pourraient faire écho. Ils coulent presque de source pour qui veut s'attarder sur la réalité du monde qui nous entoure. Dans un billet daté du 15 mars, avant les deux manifestations bruyantes évoquées plus haut, il revient sur "la décomposition de la scène politique" (largement commentée dans ces colonnes), ou "la violence sociale de la politique d’austérité".
S'il exagère la portée d'une politique française loin d'être austéritaire, il frappe au coin du bon sens: "les gens qui se voient comme « de la classe moyenne » sont largement atteints non seulement dans leur vie professionnelle et leur portefeuille, mais aussi par des éléments vécus comme des formes de déclassement social lourd. "
Place au vote.
Dimanche prochain, l'heure de vérité.
Ami vrauchiste, à bientôt.



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