Si Nicolas Sarkozy monte au front, c'est que la situation est grave !

Face à la multiplication des affaires, Nicolas Sarkozy a décidé de sortir de son silence et de s'adresser aux Français. Enfin à une petite partie des Français seulement, celle des ultras-conservateurs qui lisent encore le Figaro. Une poignée donc. Mais peu importe que sa lettre soit lue, ce qui compte, c'est qu'elle soit commentée. Ainsi, dans le landerneau médiatique on ne parle plus que de cela et des attaques contre le gouvernement et le parti socialiste, le paravent est au moins temporairement efficace pour faire oublier le fond, c'est à dire les affaires.

A trois jours des municipales, l'objectif est clair. Alors que le scrutin s'annonçait plutôt bien pour la droite, en passe de récupérer un nombre important de villes, il s'agit de limiter l'impact désastreux des affaires et de remobiliser l'électorat de droite, d'éviter la désaffection qui pointe.

Mais le prix est lourd à payer. Comme dans toute bataille, lorsque le général sort du bois pour aller au front, c'est que ça va mal. De fait c'est toute la stratégie Sarkozyste qui est mise à mal. Dans l'objectif de la présidentielle de 2017, il avait tout intérêt à se faire oublier le plus longtemps possible, à essayer d'être un peu au-dessus de la mêlée, de se faire passer pour un sage (je sais, avec Sarkozy l'image parait un peu incongrue). Las, face à l'incendie qui prend de toutes part, il est donc monté au créneau, s'exposant ainsi plus tôt que prévu, remettant ainsi sérieusement en cause sa probable future candidature, parce que maintenant, il lui reste trois ans à tenir. Et trois ans quand on est sous les feux de l'actualité, mais qu'on n'est plus aux affaires, ça va être long, très long !

Ainsi, dans cette actualité un peu folle de ces dernières semaines, dans toutes ces attaques contre la justice, contre les institutions, contre la politique au sens noble du terme, il y a au moins une bonne nouvelle : la probabilité que l'on soit enfin débarrassés de Sarkozy est forte !