Magazine Médias

Red Zone [Pilot Script]

Publié le 22 mars 2014 par Lulla

 20443690 (1)

RED ZONE

Drama // 42 minutes

 

44030376-bis

Ecrit par Nikki Toscano (Revenge, Detroit 1-8-7). Produit par Kerry Ehrin (Bates Motel, Friday Night Lights, Parenthood).  Réalisé par James Foley (House Of Cards). Pour CBS, Universal Television & CBS Television Studios. 62 pages.

Holden Weller, un ancien agent de la CIA brillant, doit reprendre du service bien malgré lui lorsqu'un acte terroriste meurtrier est perpétué dans un musée de Washington D.C. Il doit alors enquêter sur une nouvelle génération de terroristes qui vivent au sein même de la petite communauté où il est le coach de l'équipe du lycée. Sa mission est de découvrir comment ils sont recrutés, comment ils opèrent, quelles sont leurs motivations et revendications, et de les arrêter avant qu'ils ne commettent, à nouveau, l'irréparable, le tout dans le plus grand secret...

Avec Anthony LaPaglia (FBI: Portés Disparus, Empire Records, Le Client), Kim Dickens (Friday Night Lights, Treme, Deadwood), Aimee Garcia (Dexter, Trauma), Graham Rogers (Revolution), Samantha Mathis (American Psycho, Under The Dome), Kevin Rahm (Desperate Housewives, Mad Men, Amy), Shanley Caswell (The Conjuring), Sepideh MoafiDavid Castro...

   Le premier pitch officiel de Red Zone laissait présager qu'il s'agirait d'un procédural centré sur des affaires terroristes, évidemment dérivé du succès de Homeland. Comme vous pouvez le constater par vous-même avec le synopsis que j'ai écrit juste au-dessus, ce n'en est pas un. C'est complètement feuilletonnant. En revanche, la filiation avec Homeland est bel et bien évidente. Comme pour Coercion chez NBC et Identity chez la CW, il est intéressant de noter qu'au complot terroriste sur le sol américain est ajoutée une dimension familiale. C'est ce qui rend ces trois projets plus adaptés aux networks, avec tout de même la sensation qu'on est dans des séries plus proches de l'offre câblée. Un bon compromis qui mériterait de porter ses fruits. Mais avant cela, il va falloir que la malédiction qui frappe Anthony LaPaglia cesse. Deux saisons déjà qu'il essaye de revenir à la télé : d'abord dans le soap Americana pour ABC (Lire la critique), puis dans le thriller familial Boomerang (Lire la critique). Jamais deux échecs sans trois ?

   Le premier acte de Red Zone est très perturbant car on se retrouve face à quelque chose d'inattendu dans ce type de série, mais en même temps de familier. Tout commence un soir de match dans le stade du lycée de la ville de Vienna dans l'état de Virginie. L'ambiance est très Friday Night Light-sienne. Je n'ai pas été surpris de découvrir après coup que la productrice du show avait justement travaillé dessus. C'est exactement ça. On a une foule en délire, un coach très concentré et très paternel avec ses joueurs, dont un visiblement en difficulté. L'idée est clairement de présenter les liens forts qui unissent les personnages et l'ensemble de la communauté, ainsi que quelques premiers signes de dysfonctionnements, avant d'entrer dans le vif du sujet. En soi, c'est osé et pas network-friendly. Il aurait été plus efficace de nous envoyer une explosion dans la tronche dès les premières secondes. Elle arrive, mais un peu plus tard. Juste avant le générique, au bout d'une petite dizaine de minutes. Tout est dans le dosage. Et sans vouloir trop insister sur la ressemblance avec la série de Jason Katims, on a tout de même une configuration familiale similaire avec un coach, sa femme et leur fille unique adolescente, point d'entrée vers tous les ados du lycée et leurs parents. Les personnages principaux, ce sont bien tout ceux-là et non des agents de la CIA. Il y en a bien sûr, mais presque au second plan. Cela évoluera sans doute un peu dans les épisodes suivants en cas de commande. Mais que les choses soient claires : les bureaux de Langley ne sont pas le lieu principal de l'action. C'est bien la petite ville, le lycée, le stade de foot, les foyers des uns et des autres. Comme dans un soap. Red Zone est en partie un soap. 

   Un certain nombre d'habitants ont des secrets. Des gros secrets. Plus le pilote avance, plus on se rend compte que cette ville n'a rien de typique en réalité, sous ses airs communs. On parle d'abord d'adultère soupçonné, de rivalités, de petits mensonges, de mini trahisons. Puis on passe à la vitesse supérieure en nous sortant les grands mensonges et les grandes trahisons. Il y a a un véritable réseau terroriste à Vienna et ses alentours, en grande partie constitué d'adolescents qui paraissent "normaux", sans histoires. C'est tellement choquant que ça en devient presque ridicule. Red Zone ne fait pas dans la dentelle et ne semble pas très préoccupée par l'idée de paraître crédible. Honnêtement, une histoire comme celle-là n'existe pas dans le monde réel. Pas sous cette forme. C'est impossible. Et puis je dois dire que les personnages qui s'appellent Reza Moussaf ou Amir Fassad paraissent tout de suite suspects. Et ça ne rate pas. Ils sont bien impliqués dans toute l'affaire. Prendre le contrepied n'aurait pas fait de mal, ou tout du moins la jouer plus subtile. Ce qui m'inquiète aussi, c'est qu'en dehors des deux rôles principaux, la production n'a pas mis la main sur une distribution super prometteuse. On peut toujours être surpris mais Aimee Garcia en agent de la CIA alors qu'elle a un charisme d'huître ? Graham Rogers, le petit blond agaçant de la saison 1 de Revolution, en terroriste en herbe ? Kevin Rahm, le voisin gay too much de Desperate Housewives en analyste ? Bon, il se débrouille peut-être très bien dans Mad Men... Je suis quand même très réservé. Et puis pour terminer dans les points négatifs : on ne va pas pouvoir nous sortir trois, quatre, cinq saisons de 22 épisodes avec une telle série ! 

   Avec Red Zone, CBS s'aventure du côté de Homeland et s'éloigne à nouveau de ses racines procédurales (cf Hostages) avec tout ce que cela peut comporter comme risques. La chaîne va certainement être très exigeante sur la qualité du rendu final ainsi que son potentiel sur le moyen terme. C'est à mon avis là que ça va clocher. Mais en soi, ce pilote est accrocheur et prometteur.


Retour à La Une de Logo Paperblog