Magazine Société

POLITIQUE > Remaniement ministériel - On ne change pas une équipe qui perd

Publié le 02 avril 2014 par Fab @fabrice_gil

POLITIQUE > Remaniement ministériel - On ne change pas une équipe qui perd Remaniement ministériel - On ne change pas une équipe qui perd" border="0" title="POLITIQUE > Remaniement ministériel - On ne change pas une équipe qui perd" />

Cette photo est un montage photoshop ©Jo Bart


Le nouveau Premier ministre Manuel Valls a composé son gouvernement, annoncé à 11h15 par le Secrétaire général Pierre-René Lemas sur le perron de l'Elysée.
11h15 en fin de matinée, Ségolène Royal, nommée ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, est une des deux nouvelles têtes du gouvernement du Premier ministre fraîchement nommé avec François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social. Benoît Hamon hérite du ministère de l’Education et remplace Vincent Peillon. Pierre Moscovici est également évincé de Bercy, Arnaud Montebourg étant nommé ministre de l’Economie, du Numérique tout en conservant le portefeuille du Redressement productif. Bernard Cazeneuve passe du ministère du Budget au ministère de l’Intérieur où il remplace Manuel Valls. Michel Sapin devient ministre des Finances et des Comptes publics et cède à François Rebsamen la lourde charge de l’Emploi.
Au total, huit ministres conservent leur portefeuille: Laurent Fabius aux Affaires Etrangères, Christiane Taubira à la Justice, Marisol Touraine aux Affaires sociales, Jean-Yves Le Drian à la Défense, Aurélie Filippetti à la Culture, Stéphane Le Foll à l’Agriculture, Marylise Lebranchu à la Décentralisation et à la Fonction Publique et Najat Vallaud-Belkacem au ministère du Droit des femmes. Cette dernière qui récupère les portefeuilles de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, cède en revanche la fonction du porte-parolat du gouvernement à Stéphane Le Foll.
Sylvia Pinel, ministre déléguée chargée de l’Artisanat et du Commerce dans la précédente équipe, est promue ministre du Logement. Seule représentante du Parti radical de gauche au gouvernement, elle remplace Cécile Duflot (EELV), l’une des deux ministre EELV du gouvernement Ayrault, lesquels ont décidé de ne pas prendre part au gouvernement de Manuel Valls. George-Pau Langevin devient ministre des Outre-mer en remplacement de Victorin Lurel, évincé, et quitte son poste de ministre déléguée à la Réussite éducative.
Le "nouveau" gouvernement comprend dix-sept ministres, contre vingt et un pour la précédente équipe sans compter les ministres délégués. Les secrétaires d’Etat seront nommés la semaine prochaine, selon les dires de l’entourage de M. Valls. Il s’agit d’"une équipe resserrée, strictement paritaire, alliant expérience et jeunesse. Une équipe de combat totalement investie dans le projet présidentiel au côté du Premier ministre", a-t-on commenté dans l’entourage présidentiel.
Si le Chef de l’Etat, dernièrement désavoué par les électeurs, a été "obligé" de changer de fusible en nommant à Matignon, le très remuant et ambitieux Manuel Valls, c’est sans aucun doute pour illustrer un choix risqué. Le nouveau Premier ministre est une personnalité conflictuelle qui va cristalliser les divergences et les oppositions beaucoup plus sûrement que l’incolore maire de Nantes. Manuel Valls ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité présidentielle : l’aile gauche du PS le déteste, les communistes aussi, Mélenchon a d’ailleurs dit sa déception dès que fut rendu public le choix de François Hollande, les Verts s’en méfient, les deux ministres écologistes ont d’ailleurs encore dit aujourd’hui leur volonté de ne plus faire partie de ce nouveau gouvernement. Et même si Monsieur Valls est généralement considéré comme l’homme le plus à droite du PS, comme l’était Dominique Strauss-Kahn dont l’ex-ministre de l’Intérieur est un proche, il n’est pas aimé non plus de la plupart des électeurs de droite qui se souviennent aisément des violences policières lors des manifestations contre la loi Taubira. Ici ou là on avance que l’actuel Premier ministre est un fanatique prétentieux. Peut-être suffit-il de l’observer et de l’écouter pour le comprendre.En nommant Valls à Matignon, le Président de la République a peut-être fait le même choix que Mitterrand en son temps avec Rocard : nommer un rival dangereux Premier ministre est la meilleure façon de s’en débarrasser politiquement tant cette fonction est usante et rend ses titulaires très rapidement impopulaires.FG

Retour à La Une de Logo Paperblog