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Petit éloge du charme

Publié le 06 avril 2014 par Polinacide @polinacide

harold_cobert_petit_e_loge_du_charme"Il a du charme." C’est l’expression souvent employée pour dire que quelqu’un nous plait sans que l’on puisse en expliquer la raison exacte. Et ce n’est pas faute d’essayer, critère de beauté mis à part. Comme un "je ne sais quoi" qui échappe à toute définition claire et précise, un "presque rien" imperceptible à l’oeil nu. Sortilège redoutable. Plurielle, fuyante, se soustrayant sans cesse à l’analyse, définir cette notion volatile semble aussi périlleux que vain : c’est pourtant le défi que relève Harold Cobert dans son Petit éloge du charme, croisant philosophie, littérature et références historiques bien senties. Si Oscar Wilde affirmait qu’il faudrait "toujours être légèrement improbable", c’est bien parce que "c’est l’incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume", contrairement à cette transparence tant prisée mais qui exclue la moindre ambiguité. Étonnant puisque l’on aime essentiellement "ce qui nous échappe".

À l’image d’une partie de cache-cache aérienne et ludique, l’auteur apprivoise ce mystère essentiel dont certains se parent pour mieux séduire, toujours à tâtons pour éviter de rompre le sort. "Le charme invite à la ruse, au jeu. Il a le sérieux en horreur et s’évapore à son approche". Comme "un parfum qui imprègne encore l’air" une fois disparue la personne qui le portait. Sensuellement irrésistible. Transgressif, contradictoire, voire parfois paradoxal, ce délice bouscule et renverse tout sur son passage, quand bien même il émane d’un Gainsbarre dévasté par l’alcool et usé par la vie. Sauve qui peut, car "le charme de l’érotisme c’est, dans certaines circonstances, n’en avoir précisément aucun". À quoi bon vouloir le cerner au final, si la magie opère déjà ?


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