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Les mains obscures de l’oubli

Publié le 10 avril 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Les mains obscures de l’oubli » : Quand tenir une promesse nous fait revivre trente ans de terreur…

Scénario de Cava, dessin de Segui Nicolau Bartolomé,

Public conseillé : Adultes

Style : Policier Références : de Lino Ventura à Albert Camus ! Paru chez Dargaud, le 21 mars 2014


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L’histoire

Antoine sort de tente ans de prison. Il a endossé la responsabilité d’un meurtre pour couvrir le véritable coupable, Angelino, le fils de son protecteur, parrain marseillais. Par fidélité. C’est également par fidélité, à la parole donnée avant son incarcération, qu’il va s’engager dans une enquête destinée à retrouver l’assassin d’un chef d’entreprise basque qui a payé de sa vie le refus de «l’impôt» exigé par l’ETA. Entre France et Espagne, de Paris à Saint-Sébastien, Toinou tente de retrouver la trace du tueur, Itzala, «l’ombre», personnification des violences, secrets et tractations entourant les agissements du groupe «révolutionnaire». Mais l’oubli n’est-il pas la seule issue possible ?

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Ce que j’en pense


Asseyez-vous, tamisez la lumière, lancez le projecteur. Pardon : ouvrez l’album. Votre lecture peut commencer. Les mains obscures de l’oubli est un hommage aux films policiers des années 50 à 70 et ne s’en cache pas, affichant (au sens propre, cherchez…) ici et là moult références cinématographiques.
Mais l’enquête est prétexte à une immersion dans un milieu où revendications indépendantistes et belles idées flirtent allègrement avec racket, assassinat «politique» et intérêt privé. La violence est omniprésente, à travers les témoignages, les traces physiques et morales qu’elle a laissés. La lutte de l’ETA contre les états français et espagnol renvoyant à d’autres combats similaires, aux protagonistes tombés dans l’oubli, aux cicatrices mal refermées, de l’autre côté de la méditerranée.
Toinou a été enfermé à l’aube de son âge d’adulte. Ces trente ans à l’ombre l’ont rendu nostalgique et sombre ; la palette de couleurs s’en ressent, les vues ensoleillées n’échappant pas plus que le reste à un manque de… lumière. Même l’amour d’une femme lui a été enlevé, par son mentor, son presque père, Don Aurelio. Comment s’étonner alors que son seul véritable ami soit son Tokarev ? Son livre de chevet, La peste ? Rien n’est laissé au hasard : cette dette est pour Antoine un baroud d’honneur, une façon de partir la tête haute avant de glisser à son tour dans l’oubli, rat parmi les rats.

Le dessin


Un trait franc et une ambiance sombre, des cadrages de story-board : les «gueules» des personnages ne sont pas sans me rappeler celles des vieux polars, archétypes à la limite de la caricature, touchants.
Voilà, moi aussi je deviens nostalgique.

Pour résumer


Amateur des films pré-cités, d’histoire et de politique, et visiblement nostalgique, je ne pouvais que succomber au charme de cet album. Une fois encore, l’Espagne nous rappelle que la nouvelle vague de la BD dite franco-belge pourrait bien venir du sud.
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