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15/04 Ukraine. Jusqu'où ?

Publié le 15 avril 2014 par Jorge
15/04 Ukraine. Jusqu'où ?Une impression : Poutine est-il devenu fou au point de prendre un risque de conflit majeur ? C'est toujours possible, mais très peu probable.Alors la question difficile est : jusqu'où est-il disposé à aller avant de commencer une réelle négociation ? En fixant, bien entendu, le point de départ là où il se sera arrêté et non pas dans une Ukraine telle qu'elle était avant Maïdan.Car, son analyse, heureusement et malheureusement juste, est certainement que pas plus les États-Unis que l'Europe n'iront trop loin dans la « défense » de l'Ukraine. Accepter un risque de conflit arme « pour l'Ukraine » ? Il y a peu de chances, pour ne pas dire aucune.Si le procédé Poutinien fait penser à Hitler et à la Tchécoslovaquie, il a pour lui et tout le monde le sait, que son plan n'est pas d’enclencher un mécanisme de guerre mondiale, pour lequel il n'est d'ailleurs pas préparé. Son énorme ambition est de reconstruire au profit de la Russie (avec lui à sa tête), une entité qui fait évidement penser à l'ancienne URSS, mais qui, à l'ouest, n'irait vraisemblablement pas jusqu'à la Hongrie, ou la Pologne, ou la Slovaquie et la Tchéquie actuelles. Probablement pas même les pays Baltes, bien qu'ils soient les plus exposés à une deuxième extension, avec des parties de la Bulgarie et la Roumanie. Il ne souhaite certainement pas « déclarer une guerre à tous les autres » mais reconstruire la puissance mondiale de ses rêves au profit de la Russie. Redevenir « l'autre » indiscutable grande puissance mondiale.En face de lui, personne n'est prêt à risquer ses billes. L'Allemagne se préoccupe avant tout de sauver l'approvisionnement énergétique pour ses industries. La France fera tout ce qu'elle peut pour ne pas annuler le contrat de livraison de ses deux frégates. Et les autres n'ont pas les moyens de jouer seuls, sans un engagement complet et irrévocable et des États-Unis et de l'Europe. Qui n'a pour ainsi dire aucune chance d'avoir lieu. Sauf si Poutine était vraiment fou, ce qui ne semble pas être le cas et, si c'était le cas, cela viendrait trop tard pour éviter l'irréparable.La Chine, qui pourrait ne pas voir d'un bon œil cette ambition russe de devenir « l'autre » puissance mondiale, n'a rien à perdre de l'affaiblissement que l'affaire actuelle a toutes les chances de produire dans l'image, sinon dans la situation mondiale et des États-Unis et de l'Europe. Mais elle a tout son temps et rien ne presse, si Poutine réussit, pour commencer à fixer des nouvelles limites Sino-Russes.Donc, je ne sais pas ce que sera l'Ukraine de demain. Mais elle ne sera certainement pas celle que Maïdan a rêvé (et l'Union Européenne déçu). Elle sortira de cette affaire encore plus ruinée économiquement qu'avant et pour sa disgrâce, avec peut-être les très corrompu Ianoukovitch ayant un petit rôle supplémentaire, car Moscou aura besoin d'un pantin à sa botte pour terminer ce qu'il a commencé.Difficile aussi de dire ce que sera la Russie de demain. Aujourd'hui, il n'y a pas un « problème russe » mais un « problème Poutine » et un entourage qui est un dernier avatar de cette URSS si bien incarnée avec un petit travestissement post communiste par l'ex lieutenant colonel du KGB Poutine.Un dernier aspect : pendant que nous discutons en vue des prochaines élections européennes de la couleur de nos cravates ou de nos chaussures, les enjeux du monde changent de façon majeure. Qu'allons nous faire, nous européens, pour ne pas devenir un simple lieu de promenade pour touristes importants venus d'ailleurs ?En avons nous conscience et, plus encore, envie, de devoir fournir l'effort que demanderait jouer un rôle plus honorable et plus important ?© Jorge

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