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Matin Parr s’empare de Parris

Publié le 15 avril 2014 par Lifeproof @CcilLifeproof

La Goutte d’Or, Grand Hôtel Barbès, 2011

Martin Parr, La Goutte d’Or, Grand Hôtel Barbès, 2011. © Martin Parr, Magnum Photos, Galerie Kamel Mennour

Qui dit week-end à Paris, dit marathon artistique. Après avoir déambulé à travers toute la ville pour arpenter les meilleures expositions du moment, je ne pouvais faire l’impasse sur celle consacrée au grand Martin Parr, présenté à la Maison Européenne de la Photographie. Intitulée, Grand Paris, l’exposition propose une soixantaine de clichés inédits et anciens à travers lesquels le photographe nous dévoile sa vision, désenchantée, de cette capitale tant célébrée.

Martin Parr, 'La Goutte d’Or. Prière dans la rue', 2011 _ © Martin Parr _ Magnum Photos _ Galerie Kamel Mennour

Martin Parr, 'La Goutte d’Or. Prière dans la rue', 2011 © Martin Parr, Magnum Photos, Galerie Kamel Mennour

Après Henri Cartier-Bresson, William Klein et bien d’autres, c’était donc à son tour que de s’attaquer à cette ville mystique et à ses stéréotypes ronflants. Adieux les bords de Seine, les portraits de bohèmes, les bistros bondés et les champs Élysée.

Martin Parr, 'Paris. Le Louvre', 2012 _ © Martin Parr _ Magnum Photos _ Galerie Kamel Mennour

Martin Parr, 'Paris. Le Louvre', 2012. © Martin Parr, Magnum Photos, Galerie Kamel Mennour

Martin Parr s’empare du vrai et non du préfabriqué, et cela depuis près de trente-cinq ans. Il ne cesse de photographier des scènes de vie ordinaire avec toujours beaucoup d’ironie, voire de grotesque, mais avec aussi cette pointe de tendresse qui fait que l’on ne peut s’offusquer devant ses images. Depuis les années 1970, Martin Parr se délecte de se faire le témoin de notre quotidien en se détachant du beau. Pendant toute sa carrière, il a été le spectateur légendaire de son pays natal, l’Angleterre, c’est donc aujourd’hui vers la France qu’il pointe son objectif. Pendant deux ans, le photographe s’est amusé à désacraliser le Louvre et les monuments historiques qui sillonnent Paris. Ses photographies sont loin d’être celles des cartes postales ! Parce qu’au lieu de capturer le Paris de celui qui la vit, de celui qui l’habite, ses clichés saisissent surtout le Paris de ceux qui la visitent. Des touristes ameutés devant la minuscule Joconde essayant en vain de l’entrevoir à travers le prisme de leur Ipad et autres smartphones, des tours Eiffel en plastique ou encore l’infinie patience des visiteurs faisant la queue sous la pluie, telle est l’image du Paris selon Martin Parr, un Paris haut en couleurs et parfumé d’humour british.

Martin Parr, 'Paris', 2012 _ © Martin Parr _ Magnum Photos _ Galerie Kamel Mennour

Martin Parr, 'Paris', 2012. © Martin Parr, Magnum Photos, Galerie Kamel Mennour

J’ai pris un certain plaisir en parcourant ces photographies, parce qu’en plus d’être empreintes d’une qualité esthétique particulière, elles nous montrent finalement l’envers du décor, autrement dit le Paris que l’on n'a pas l’habitude de voir. La force des ces clichés réside dans le fait que Martin Parr est toujours là au bon moment, et parvient inlassablement à s’emparer de détails insignifiants mais qui en disent long. 

Marine.

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Martin Parr

Jusqu'au 25 mai 2014

à la Maison Européenne de la Photographie

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Ouverture du mercredi au dimanche de 11h à 19h45

Plein tarif : 8 €. Tarif réduit : 4,50 €.


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