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Critique Ciné : Salaud, on t'aime, vieux briscard en montagne

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Salaud, on t’aime // De Claude Lelouch. Avec Johnny Hallyday, Sandrine Bonnaire et Eddy Mitchell.


Malgré une très grande filmographie, je crois que je ne suis pas fait pour comprendre le cinéma de Claude Lelouch. Ce n’est pas mauvais mais cela ne me passionne pas non plus. C’est aussi le cas pour Salaud, on t’aime. C’est un film qui n’est pas totalement raté mais qui n’occasionne que très peu de choses chez le spectateur. On peut cependant le félicité pour m’avoir beaucoup ému à l’issue du film et m’avoir intrigué durant un bon quart d’heure quand le film se transforme en une sorte de polar montagnard. Sauf que même là cela n’a pas la classe de L’amour est un Crime Parfait par exemple qui se déroulait également dans les Alpes et qui était pour le coup un polar très réussi. Ce genre de film, accouplant tout un tas de choses ensemble c’est un grand classique de Lelouch sauf que la mélasse ne prend pas totalement, notamment car il manque un certain sens du rythme. L’introduction est beaucoup trop longue, ce qui fait perdre au film tout le potentiel de son intensité car il n’y a rien de méchants alors que l’on parle tout de même d’un salaud. Il faut dire que Johnny Hallyday en vieux briscard épuisé ce n’est pas la meilleure des idées que Lelouch ait pu avoir.
Un photographe de guerre et père absent, qui s'est plus occupé de son appareil photo que de ses 4 filles, coule des jours heureux dans les Alpes avec sa nouvelle compagne. Il va voir sa vie basculer le jour où son meilleur ami va tenter de le réconcilier avec sa famille en leur racontant un gros mensonge.
Johnny Hallyday est l’une des faiblesses de Salaud, on t’aime. Je n’ai pas réussi à croire à son histoire de photographe et dès que le film se penche sur le métier de celui-ci c’est laborieux. On sent en plus de ça que l’acteur/chanteur n’a aucun sens de la photographie. Je me demande comment on peut oser incarner un tel rôle en n’ayant même pas appris à jouer au photographe mais au vrai, pas à celui qu’il doit être lors des fêtes de Noël en famille. Toute la première partie du film est très longue et pendant près d’une heure Salaud, on t’aime se perd dans les méandres d’une histoire qui ne veut pas décoller. La seconde partie est beaucoup plus réjouissante mais elle ne nous offre malheureusement aucune originalité. Notamment car les personnages ne sont pas au rendez-vous. Les filles de Jacques ont beau débarquer, mettre un peu le souk, nous offrir quelques jolis moments de vie, ce n’est pas suffisant. Ensuite il y a ce goût presque fétichiste de Lelouch pour la nature. Si seulement il s’était donné plus de temps pour la contempler. Ce n’est pas cette histoire d’aigle (qui va même avoir une conclusion) qui va changer grand chose.
Les bons sentiments viennent donc embrumer tel un cigarillos tout le reste et c’est bien dommage. Il y avait largement de quoi faire. Cependant j’ai bien aimé que toutes les histoires (même les plus insignifiantes vous verrez) aient une résolution. C’est dingue mais c’est une excellente chose. C’est rare de voir des films conclure quelque chose balancé au détour d’une conversation qui n’avait pas nécessairement besoin d’être repris plus tard. Mais c’est la preuve qu’il y a ici un sens du détail. Salaud, on t’aime reste cependant une grosse déception, mettant en scène un acteur décrépi qui peine à exprimer un quelconque sentiment. Du coup, le spectateur s’ennuie et doit attendre à chaque fois que le film évolue. Si seulement celui-ci ne mettait pas autant de temps à devenir un minimum attachant et plaisant (la dernière demi-heure à partir du twist), j’aurais peut-être été beaucoup plus clément. Je n’oublie pas la musique que je ne peux pas nécessairement critiqué mais disons que de nous passer autant de fois Les Eaux de Mars de Moustaki n’était pas nécessaire. Cette chanson me sortant déjà par les trous de nez avant même de l’avoir entendu.
Note : 3/10. En bref, un film qui met mal à l’aise par l’ennui et la bienveillance assommante. Heureusement que la dernière demi-heure vient donner un joli coup de fouet à ce qui aurait pu être un désastre beaucoup plus monstrueux.


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